vendredi 1 juin 2018

Gustave Eiffel et les âmes de fer - Flore Vesco

Quelle écriture extraordinaire !
Ce ne sera cependant pas un coup de coeur absolu comme De Cape et de mots, qui est plus centré sur le langage.
J'ai lu ce roman sitôt reçu, vite et avec plaisir, mais j'ai plus de mal à mettre par écrit mon commentaire.
Dès les premières pages, on se régale. Une introduction totalement inattendue. Suivie d'une énigme que le jeune Eiffel va devoir résoudre s'il veut décrocher ce travail qui lui permettrait de manger, voire de se loger.
Des jeux de mots, un langage exquis, la rencontre de "célébrités" qui ne le sont pas encore, Gustave Eiffel, Alfred Nobel, même Pasteur.
Un roman d'aventures très palpitant, et vraiment original.
Je n’ai pas lu Louis Pasteur contre les loups-garous (mais je compte bien le lire) et j'ai été surprise par ce roman, à la fois très scientifique, et très littéraire.
Toute la science débutante du milieu du 19e siècle, et cependant du fantastique aussi.
Mais quelques parties un peu complexes me semble-t-il. Puis vers la fin, des passages assez durs. (Je crains d'être plus sensible que les enfants !!)

De ce fait, je n'ai pas trop su à qui le conseiller. Je l'ai dévoré, mais j'hésite à le proposer aux enfants. Pour quels lecteurs ?

A la fin, un intéressant dossier, sur Gustave Eiffel, Alfred Nobel, la première Exposition universelle, et sur la fée Électricité.
D'autant plus intéressant qu'il a manifestement été rédigé non par des spécialistes, mais par l'autrice, avec autant d'humour que dans le roman.



Merci à Babelio Masse critique, et à Didier jeunesse pour cette chouette découverte.
Quand je pense Didier jeunesse je pense plutôt aux albums (dont les excellents Loup gris, et la précieuse collection A Petits Petons), mais en roman, si j'en ai peu lu, c'était des inoubliables (Pascal Ruter, et les Filouttinen notamment)

Extraits :

Louis Pasteur laissa le barbon dérouler son amphigouri pendant dix minutes encore. Plus l'ancien agent babillait, plus sa parole clopinait, butant sur les mots et déployant un verbe bistourné et confus. À la fin, il s'était tellement embabouiné dans son discours que les phrases fusaient de sa bouche à toute volée, mutilées, bancroches, comme un mécanisme dont les soupapes s'affolent.

***
[Exposition Universelle de 1855] : Il semblait que tout le monde, en France, avait décidé d'y aller de son engin : on pouvait admirer des machines à ficeler les bouchons de champagne, à peser et mesurer le savon, à pétrir le pain, à lacer les chaussures, caresser les chats, tuer les mouches, langer les nouveaux-nés, faire des ricochets sur l'eau, moucher les marmots. 

***
L'air était saturé de cristaux de pyroxène, ces fines particules de fer magnétique que rejette un volcan avant d’entrer en éruption. Gustave fronça les sourcils. À sa connaissance, il y avait assez peu de volcans actifs à proximité de Levallois-Perret.

Editeur : Didier jeunesse - 16 mai 2018 (NOUVEAUTÉ)
222 pages dont 7 de dossier
Résumé Babelio

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