samedi 10 novembre 2018

Personne n'est parfait

La trame peut faire penser au précédent roman : non pas un simple cambriolage mais un vol, commandité par une personne assez importante, vol qui va foirer puis aller de ratage en ratage à chaque essai, pourtant plutôt bien pensé, de Dortmunder pour rattraper ce qui peut l'être.
Mais là s'arrête la comparaison.
Ici pas de moyens de transport successifs mais une découverte assez hilarante du Royaume-Uni.
Londres et sa circulation (à gauche et difficile, même pour des chauffeurs habitués à NYC) et puis l'Ecosse, ses petites routes de montagne.

Et surtout, il y a tant de passages vraiment savoureux, on voudrait tous les citer. Comme par exemple :

La scène de la soirée de Noel chez Dortmunder avec la description des activités des invités :

Ou le repas de Kelp avec son ami flic Bernard. Qu'il a invité parce qu'il a un service à lui demander. Lequel en profite pour faire un festin.
[Kelp] : - Bernard, c'est du braquage.
- T'as déjà vu un flic braquer un bandit ?
Puis, peu après :

Seule la fin ici m'a un brin laissée sur ma faim. C'est assez rare, je l'ai trouvée un peu rapide.

Mais on ne s'en lasse pas des mésaventures de Dortmunder et de ses idées, toujours géniales même si elles ratent systématiquement. On s'en doute d'avance, et ce n'est pas du tout moral car on voudrait pourtant qu'il réussisse ! C'est si bien réfléchi, et puis il est toujours sympathique Dortmunder. Jamais de violence, ne jamais s'en prendre aux faibles ou aux plus malheureux.

Ce roman-ci va rejoindre mes préférés de Donald Westlake.

Extraits :

Dortmunder était le seul cambrioleur au monde qui, après avoir dévalisé la caisse ou le coffre d'une quelconque société, prenait le temps d'emplir ses poches avec des pochettes publicitaires d'allumettes,

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Une fois au salon - une sorte de salle de séjour sans télévision ...

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[Ils étaient] occupés à courtiser - non, assiéger serait le terme approprié - l’héritière d'une grande marque de produits de beauté, Martha Whoopley, un boudin quadragénaire, informe et fade, dont le visage évoquait un plat de pâtes réchauffé, dont la personnalité avait le zeste d'un tampon hydrophile, et dont la fortune personnelle s'élevait à quelque onze millions de dollars.

***
C'est une chose étrange, les invités. Ils ne venaient pas chez vous pour parler règlement de comptes, partage de butin ou, plus généralement, pour discuter affaires. C'était juste des gens qui débarquaient pour partager votre repas et boire votre vin avant de repartir chez eux. Un concept bizarre, finalement, quand on y réfléchissait un peu.

***
L’argent, c’est un drôle de truc [...] Dès qu’on en a un peu, de fric, c’est lui qui exige qu’on en ramasse d’autre. Et c’est à partir du jour où j’ai touché les dix mille dollars, que j’ai compris qu’il m’en fallait cent mille.

Recueil "Encore raté !" Trois aventures de John Dortmunder.
Editions Rivages / Noir
10 octobre 2018 - NOUVEAUTÉ - 1260 pages - 24.90
Résumé Babelio

331 pages pour ce titre
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Henri Collard
Titre original : Nobody's perfect (1977)
Résumé Babelio

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