Voici un roman jeunesse que vous ne trouverez pas en numérique (ni d'ailleurs à acheter autrement sauf d’occasion !). Édité l'année de ma naissance, mais écrit en 1946, une agréable lecture pour découvrir le début du siècle passé !!
Je ne sais plus d'où il me vient (j'ai récupéré pas mal de livres chez ma belle-mère puis ma belle-soeur, je suppose qu'il en fait partie.)
Je précise que je n'avais pas vu la couverture avant de préparer ma chronique, je l'ai lu sans enlever la couverture en papier bleu nuit dont on recouvrait alors les livres, choses précieuses qu'on ne voulait pas abîmer (ça a un nom ce papier ?).
Elle n'est pas très attirante, c'est le moins qu'on pusse dire, même si étonnamment colorée pour la période, et reprenant les éléments de l'histoire. Mon exemplaire est plutôt en bon état, bien que les pages aient bruni.
Ceux qui me suivent savent combien j’aime lire la littérature jeunesse d'il y a longtemps. On a souvent de belles découvertes, parfois moins !
La bibliothèque de Suzette semble avoir été éditée de 1919 à 1965, et elle ne m'est pas familière, même si j'ai deux volumes qui avaient été offerts à ma soeur (et dont il faudrait que je vous parle un jour).
La maison des originaux se passe à Toulouse, pendant la seconde guerre mondiale, même si la guerre n'apparaît qu'en arrière-plan.
Et pour être originaux, les habitants le sont !
La propriétaire élève des chèvres dans la cour, une vieille dame s’occupe d'une ribambelle de chats dans son appartement, un monsieur vit seul avec ses marionnettes, un autre cultive un jardin sur le toit, et arrose souvent les passants. Il lui arrive même de jeter des doryphores par dessus bord, malencontreusement sur le passage de la Gestapo. (Les adultes apprécieront le clin d'oeil !) *
C'est dans cette maison qu'arrive une jeune fille toute frêle, venue servir d'institutrice à une troupe de garçons odieux.
Bien entendu, elle va en venir à bout et ils vont finir par la respecter, mais étonnamment, c'est par la force qu'elle va y arriver, elle a fait de la boxe, elle montre sa force et les corrige s'il le faut.
Le personnage de la mère est étonnant aussi, non qu’elle élève quelque animal exotique ou autre, mais parce qu’elle est si épuisée par ses enfants (le père est à la guerre) qu'elle semble passer ses journées couchée et indolente, se plaignant constamment de n'en point venir à bout, mais sans y faire grand chose.
Quand je lis des histoires un peu anciennes de ce type, je me demande toujours si c'est uniquement du roman ou si vraiment ces personnes existaient !
J'ai bien apprécié ce roman, humour et tendresse (il y a notamment une fillette qui vient de perdre ses parents à la guerre, et qui doit être prise en charge par un vieux célibataire qui n'en demandait pas tant, mais la maisonnée va l’accueillir aussi.)
Des bons sentiments et une belle fin, mais ni religiosité comme souvent, ni même de moralisme à l'extrême. Bien au contraire. Ça bouge, ça vit ... et ça se lit très agréablement.
Il faut vraiment que je relise mes autres Bibliothèque de Suzette pour voir si c'était une caractéristique de la collection.
* Les doryphores était le surnom parfois donné aux Allemands pendant la 2nde guerre mondiale.
Extraits :
Et vous aussi, vous êtes courageux, cher monsieur Honoré, de faire ce travail de bonne femme. [Il épluche des petit pois]
N'avez-vous pas pensé quelquefois que le mariage devait être, après tout, une institution excellente, quand ce ne serait qu'au point de vue du travail domestique et de l'agrément de trouver son dîner tout fait ?
***
Je croyais que, par définition, les hommes savaient ce genre de choses en naissant. Tous les hommes aiment les jardins et savent faire pousser les légumes sans avoir appris.
Illustrations de Françoise Bertier
Éditions Gautier-Languereau (Imprimé en juin 1949 - Écrit en 1946)
Collection : Bibliothèque de Suzette
Auteur : Madeleine Bru, pseudonyme d'Hélène Marty (1905-1990)
Elle a aussi signé Michel Davet, Marcel Davet, Laura Mirandol
(Davet est son nom d'épouse)
Format : 13 x 21 cm ; 123 pages
Page Babelio
Je viens de me le voir offrir (exemplaire d'occasion venant de France).... l'exemplaire de ma jeunesse ayant disparu à l'occasion d'un prêt à un(e) ami(e) et dont j'ai oublié l'identité! Ce livre me parle d'émergence du collectif au sein de l'habitat. (intergénérationnel). Et cela me parle aussi auj. de la nécessité de créer du commun. "Ce qu'inspire l'institutrice" constitue le "bien commun" dans la vie des habitants.
RépondreSupprimerOh, comme c'est sympa de l'avoir déniché pour vous ! Merci pour votre retour, il n'y a plus grand monde pour s'intéresser à ces livres jeunesse anciens. :-)
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