J'ai beaucoup aimé le thème de ce
roman : la rencontre (les rencontres plutôt) de Michel-Ange, jeune homme, avec
Léonard de Vinci dans la force de l'âge.
Comme pour Les lumières du théâtre, il est intéressant de mettre en parallèle les vies de personnages célèbres mais qu'on connait séparément, de voir quelles ont pu être leurs relations (avec une part de fiction puisque ce sont des romans).
Cependant, ce texte me laisse une impression de malaise, et j'ai eu parfois du mal à continuer, sachant que, sauf erreur de ma part, il s'agit d'une collection jeunesse, et que donc je lis avec l'optique de le transmettre aux enfants ou ados.
Malaise d'une part parce que certains passages sont très noirs sur la vision de la vie, la destinée de l'homme, et que ce type de réflexion philosophique ne me parait pas très attirant pour des jeunes lecteurs.
Et aussi parce que cette haine que parait éprouver Michel-Ange à l'égard de son brillant aîné semble uniquement due, d'après ce qu'on nous en montre du moins, à une jalousie intense à l'égard des relations homosexuelles de Léonard de Vinci. Mais ce n'est jamais précisé, tout est seulement évoqué avec délicatesse. Ce qui permet effectivement de mettre le livre entre toutes les mains, mais qui m'a paru du coup assez incohérent si on lit sans chercher derrière les lignes.
J'aurais préféré qu'au travers de leur relation, on s'intéresse plus à leurs chefs d'œuvres qu'à leurs petits secrets qui laissent une telle impression de noirceur.
Si ce roman est destiné à des adultes, (je n'arrive pas à voir la 4e de couv ni quel public il cible), alors mon avis serait différent, une bonne façon de voir les hommes derrière leur œuvre.
J'ai aimé me retrouver à Florence au temps des Médicis, que je n'avais plus "fréquenté" depuis l'excellente trilogie de Sarah Frydman (La Saga des Médicis).
Étant très peu connaisseuse en matière artistique, hélas, je ne m'étais jamais posé la question de savoir que ces deux génies avaient vécu en une même époque, en de mêmes lieux.
Si je connaissais le nom de famille de Michel-Ange, je n'avais jamais réalisé que son diminutif d'enfant pouvait être Michelino, prénom qui est un souvenir familial pour moi.
Entre roman et vérité historique, j'ai beaucoup aimé découvrir l'enfance du jeune Mi'elino.
La musique des vers de Pétrarque, me ramène étonnamment fort à mes cours d'italien (même si ce ne sont pas ceux que j'ai étudiés, mais ça y fait penser) et donc à ma jeunesse, très lointaine. Je crois bien n'en avoir plus lu depuis, et je devrais !!
A la fin, illustration de quelques statues dont il est question dans le livre, en précisant que l'ordre chronologique n'a pas forcément été respecté dans le roman.
PS : j'ai finalement vu que l'éditeur le conseille à partir de 14 ans mais je ne le proposerai pas à mes ados.
Extraits :
Mais avant toute chose, ne faut-il pas s’occuper du transport du David ? Une fois sur la place, il n’occupera plus ton esprit et tu seras libre de te consacrer pleinement à ta bataille.
— Quarante hommes sont mobilisés pour tirer le chariot sur lequel la statue, emmaillotée comme un nouveau-né, a été hissée. On avance très lentement et avec moult précautions. Le trajet entre l’atelier et la place devrait prendre au moins trois ou quatre jours. Hier, elle était arrivée au niveau du marché d’Orsanmichele : cette nuit elle a dû converser avec les statues de Donatello des loggias du bâtiment ! plaisante le sculpteur, décidément de bonne humeur.
***
Je ne veux pas copier : ni ce qui a déjà été fait, ni ce qui est. Je veux rectifier ce monde par l'art, je veux l'élever et le sublimer, mais sans renoncer à la pesanteur ni dissimuler la douleur.
Éditeur : Scrinéo - 12 août 2021 - NOUVEAUTÉ
345 pages - 16.90 €
Lu en numérique via NetGalley
Réplique du David de Michel-Ange, devant le Palazzo Vecchio (Palazzo della Signoria) (photo personnelle) |
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