Je n'ai lu que trois des romans d'Alexandre Chardin. Aussi différents que possibles, mais tous trois aussi beaux.
J'espère qu'il obtiendra le Prix Chronos, il le mérite tellement.
Et comme on aimerait que ça se termine comme ça dans la vraie vie !
Le Groc, c'est le gros c.. qui mène une vie infernale à Éole, ses frère et soeur et leur mère. Une mère fragilisée de s'être retrouvée seule pour élever ses trois enfants, et qui ne parvient plus à se battre.
Éole a beau être plein de ressources et d'idées, pas moyen de trouver la faille pour se débarrasser de celui avec qui les jours sont quasiment impossibles.
Il se décide à accompagner sa mère à la maison de retraite, voir son grand-père, qu'il adore, mais qu'il a refusé de voir depuis son entrée, tant l'idée de maison de retraite le rebute.
Et tout va changer. Car il va retrouver son grand-père en possession de tous ses moyens, et bien décidé à faire changer les choses. Aussi bien dans la vie de son petit-fils qu'à la maison de retraite, où tout ne se passe pas vraiment comme chacun le souhaiterait.
Deux sujets graves donc dans ce roman, mais traités de si belle façon. On sourit souvent, on croise des personnages hors du commun, qui vont parfois nous étonner sous des dehors peu attirants pour certains.
Une mention spéciale bien entendu à la merveilleuse Marinette grâce à qui tout devient possible (et sa 2 CV rouge !)
Difficile de rendre compte du plaisir à lire ce roman, mais il est vraiment extraordinaire.
À lire à tout âge.
Extraits :
Il y a une jolie phrase d'un anthropologue qui a dit : "Je connais mon âge, mais je n'y crois pas."
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Je ferme les yeux, toujours victime de cette magie absurde qui consiste à se persuader que si vous ne voyez pas les autres, ils ne vous voient pas non plus. Ça fonctionne avec les ogres et les monstres, pas avec les mères.
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il faut que tu saches que les anciens ont de nombreux points communs avec les ados. Je le sais, j'en ai un à la maison ! Ils sont toujours un peu fatigués, ils ont une passion pour la nourriture, dorment beaucoup et sont très sensibles au regard des autres.
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[En 2 CV] - Je ne conduis pas vite, c'est une voiture à sensations. Pas la peine d'avoir des bolides qui foncent à deux cents sans faire de bruit ! Ma pépette roule à cinquante et on a l'impression d'être à deux cents !
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Le Groc n'a aucune chance, mais il hurle quand même alors que je descends en trombe, pour ne pas perdre la face, pour que tout l'immeuble l'entende. Ma mère a honte, mais elle se tait pour que les cris ne durent pas.
Lui n'a pas honte.
Le Groc n'a jamais honte.
Illustration de couverture : Églantine Ceulemans
Éditeur : Magnard jeunesse - 19 mai 2021
270 pages - 13.50 €
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