dimanche 21 mai 2017

Beignets de tomates vertes - Fannie Flag

Titre original : Fried green tomatoes at the Whistle Stop Cafe
Traduit de l'américain par Philippe Rouard
Editeur J'ai lu 2015
Première parution : 1987 (1992 pour la version française)
Résumé Babelio

Tout à fait par hasard, j'enchaîne avec un autre livre sur les U.S.A. (Ceux que j'ai intercalé entre étaient des lectures plus anciennes pas encore chroniquées)
Après L'attrape-coeurs, puis Miss Dumplin me revoici dans l'Amérique profonde, et en partie presque à la même période que le Salinger.
Sauf qu'ici, dès le début, je me régale. Je voulais le lire depuis fort longtemps sans parvenir à me le procurer (merci la nouvelle navette expérimentale de quelques bibliothèques de l'agglo qui m'a enfin permis de le lire). Un vrai coup de coeur pour le moment, même si je m'embrouille un petit brin dans les époques.

Inutile de vous faire un résumé, je dois être à peu près la seule personne ne l'ayant pas encore lu (ou n'ayant pas vu le film ?)

Voilà, à présent, terminé en un rien de temps, un vrai chouette coup de coeur.

J'ai un peu eu du mal avec l'ordre non chronologique, d’autant qu'il y a pas mal de personnages ; mais quel plaisir de les suivre, de les retrouver.

Au début, je préférais les récits de Ninny, plutôt que la vie de cette pauvre Evelyn. Mais peu à peu, je me suis aussi attachée à elle, même si bien entendu, la chronique de la vie au Whistle Stop Cafe, ses personnages hauts en couleurs, la gentillesse et la générosité d'Idgie, on ne voudrait plus les quitter.

C'est beau, vrai, souvent drôle, même si leur vie ne l'est pas forcément. Quel régal. On rit, on sourit sans cesse.
Les petites chroniques de Dot Weemens sont savoureuses.
Et le paragraphe où l'on disserte sur les couilles, drôle mais criant de vérité !

Bref, j'ai tout aimé là-dedans !
Et à la fin, ... on a les recettes :-)


Extraits :

Idgie fait savoir à tous ceux qui la connaissent de ne pas s'inquiéter, ce n'est pas elle qui cuisine, mais deux femmes de couleur,
[...]
que le petit-déjeuner est servi de cinq heures trente à sept heures trente, et qu'on peut avoir des oeufs au plat, du gruau de maïs, des petits pains au lait, du bacon, de la saucisse, du jambon à la sauce piquante et du café, le tout pour vingt-cinq cents.

***

- Vous pouvez toujours me demander qui s'est marié en quelle année et avec qui et même comment était la robe de la mariée, neuf fois sur dix je pourrai vous le dire, mais jamais, au grand jamais, je ne saurai vous dire quand je suis devenue vieille. Ça m'est tombé dessus sans crier gare.

***

Smokey Phillips leva les yeux mais ne dit rien, et les autres dirent la même chose.

***

L'homme qui, il y a deux semaines, a vendu ici, à Whistle Stop, des machines à coudre censées vous guérir de vos maux en même temps qu'elles vous piquaient les ourlets, a été arrêté à Birmingham. Les machines ne venaient pas de Lourdes, en France, mais de Chattanooga, dans le Tennessee, et elles n’étaient pas miraculeuses du tout. La nouvelle a beaucoup contrarié Biddie Louise Otis, car elle pensait que celle qu’elle avait achetée avait considérablement soulagé ses rhumatismes. 

***

Après ça, quand je suis arrivée chez moi, j'ai dit à mon amie Mrs.Otis qu'il ne nous restait plus qu'à attendre de claquer...Elle m'a répliqué qu'elle préférait dire "s'éteindre". La pauvre, je n'ai pas eu le coeur de lui dire qu'on n'était pas des lumières et que, de toute façon, péter les plombs, s'éteindre ou claquer, c'était du pareil au même...

***

Ceux qui souffrent le plus en disent toujours le moins.

***

Le Whistle Stop Café était le foyer de tous ceux qui n'en avaient pas, c'était là qu'on se retrouvait tous, c'était là qu'était la vie. (p. 454)

***

« Un jour, Cleo, au moment de partir travailler, m'a montré toute une bande de merles posés sur le fil du téléphone devant chez nous, et il m'a dit : "Fais attention au téléphone aujourd'hui, Ninny, tu sais qu'ils écoutent tout ce que tu racontes. Le son de ta voix leur parvient par les pattes." (Elle regarda Evelyn.) Vous croyez que c'est possible ? »
-Cleo plaisantait, Mrs. Threadgoode, répondit Evelyn en riant.
- Oui, je m'en doute un peu, mais en tout cas, quand j'avais un secret à confier à quelqu'un, je m'assurais qu'ils étaient partis. Cleo n'aurait jamais dû me dire ça, sachant combien j'étais bavarde au téléphone. Je passais des tas de coups de fil tous les jours.

***

Plus tard, dans l'après-midi, quand Grady avait rappliqué avec ces deux policiers de Géorgie pour interroger son Daddy à propos du Blanc disparu, Artis avait failli tomber dans les pommes en voyant l'un des hommes s'approcher et jeter un coup d'oeil dans l'énorme marmite. Il était sûr que le type avait vu le bras de Frank Bennett danser parmi les morceaux de cochon. Mais évidemment il n'en était rien car, deux jours plus tard, le même bonhomme, un gros rougeaud, dit à Big George qu'il n'avait jamais mangé meilleur barbecue de sa vie, et il lui demanda quel était son secret.


***

Quand on pense que ces crétins sont terrifiés à l’idée de manger à côté d’un Noir et qu’ils gobent des œufs crus sortis tout droit du cul d’une poule !


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