Un vrai bonheur de lecture que l’histoire de ce psy, de sa famille, et de ses patients. C'est passionnant, drôle, émouvant parfois.
Je regroupe les trois tomes car j'ai attendu la parution du troisième pour me lancer dans la lecture, (je pensais que c'était une trilogie, mais je viens juste de voir qu’un quatrième tome pourrait paraître) et je les ai dévorés à la suite en quelques jours.
Sans jamais se lasser, on suit à la fois l’histoire de Sauveur le bien nommé, aux prises avec des patients qu'il essaie de tirer d’affaire, et sa propre vie de famille, pas toujours simple non plus, entre fils à élever, histoires sentimentales, et secret de famille.
On réfléchit beaucoup avec lui, et je pense qu'après cette lecture, on ne verra plus jamais le travail des psy de la même façon.
C'est en même temps drôle, entraînant, et profond. Bref, du Marie-Aude Murail !!
Avec cependant toujours ce petit bémol : pour quel âge ?
Ce qui pose problème en bibliothèque (nous l’avons mis en roman enfant, ce qu'il n'est manifestement pas) mais aussi pour quel âge le proposer à la lecture.
En tant qu'adulte (friande de romans jeunesse il est vrai) je me suis totalement régalée. Je pense que de grands ado doivent aussi y trouver matière à se régaler, et à réfléchir, mais lisent-ils vraiment cela ? Pour ma part, j'aime bien offrir ces Marie-Aude Murail "entre deux âges" à des instit, et à ceux qui ont gardé une âme d’enfants !
Ne pas oublier les hamsters, qui apportent une note de légèreté à l'ensemble des livres !!
Dans le premier tome, nous découvrons Sauveur, Saint-Yves, "psychologue clinicien" qui vit seul avec son fils Lazare, 8 ans, et un certain nombre de ses patients, aux pathologies variées, et pour lesquels il s'interroge beaucoup, et nous avec.
Puis, un voyage aux Antilles sur les traces de sa femme décédée. Où Lazare va découvrir un certain nombre de choses sur sa famille maternelle, sans pour autant atteindre le fond des secrets familiaux.
Dans la saison deux, Lazare a grandi d'un an, Sauveur pense un peu à sa vie privée, et on retrouve avec plaisir beaucoup de ses patients, qu'il soigne souvent de façon assez peu conventionnelle. Et, côté très intéressant, sa maison se remplit, peu à peu, avec un joyeux mélange de drôles de personnalités. Même si on n'y mange guère que des surgelés, ce logement convivial réchauffe le coeur de beaucoup.
La saison trois arrive sans aucune lassitude. D'anciens patients, des nouveaux, sa vie privée pas si facile. Et puis, si l'humour est toujours présent, ce tome est plus grave puisque il se situe au moment de l'attentat du Bataclan, qui va toucher de près ou de loin tout le monde.
On ne voudrait plus quitter tous ces gens.
Pas sûr que Sauveur les ait tous sauvés, mais il aura sûrement amélioré notre quotidien, nous aura fait passer un bon moment, et on y réfléchit encore longtemps après.
Le personnage de l'institutrice, toujours à l’affût de nouveautés pédagogiques pour essayer de survivre à sa classe, fait sourire, mais avec tristesse tout de même.
Mes commentaires ne donnent pas forcément très envie, pourtant, c'est une vraie bonne trilogie à découvrir. On se régale !
Extraits :
Saison 1
Si elle avait été plus attentive à ce que Paul disait de Lazare, elle aurait remarqué que pas une seule fois il n'avait mentionné la couleur de sa peau. Cette histoire de pigmentation qui semblait passionner les adultes était beaucoup moins intéressante que - par exemple - le fait que Lazare allait acheter un hamster ...
***
- C'est comment, ton nom ?
- Lazare.
- Lazare, répéta Gabin, c'est pas le mec qui ressuscite ?
- Non, c'est une gare.
Gare Saint-Lazare. C'était un commentaire que lui avait fait sa nounou.
***
– Tiens, Sauveur, toi qui es docteur psychologue, lui demanda Fabiola (34 ans, trois enfants, mère célibataire), qu’est-ce que tu penses des maris antillais ?
Grands éclats de rire.
– Tu veux que je me fâche avec la moitié de l’assistance ? De toute façon, un psy ne répond jamais. Il vous retourne la question. Donc, Fabiola, qu’est-ce que tu penses du mari antillais ?
– Eh bé, c’est comme le chouval troa pat’... Tout le monde en parle, mais personne l’a vu.
Nouveaux éclats de rire, surtout des dames.
Saison 2
Pour lui [le psy], une ado qui faisait la gueule à un repas de famille n'était pas un problème, mais un principe de base.
***
- Tu... tu veux entrer prendre une tasse de thé ? bredouilla-t-elle, désarmée.
- Je n'aime pas le thé.
- Ce n'est pas grave, je n'en ai pas.
Saison 3
Je serais partisan qu'on envoie tous les collégiens faire leur stage de troisième à la Légion étrangère, ça simplifierait la vie de famille.
***
[Arrivée - enfin !- d'une télé chez Sauveur]
Si, confirma Gabin. Mais c'est décoratif. On ne peut pas allumer la télé le matin parce que ça abrutit, ni l'après-midi parce qu'on a mieux à faire, ni le soir parce que c'est le moment de lire.
***
- Louise, pars du principe que, quoique tu fasses avec tes enfants, tu as TORT. Tu verras, c'est très soulageant.
Editeur Ecole des Loisirs 2016 (2017 pour la saison 3)
328 pages + 313 p. + 317 p.
Résumé Babelio Saison 1
Résumé Babelio Saison 2
Résumé Babelio Saison 3
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