Je voulais laisser un peu de temps entre les saisons, pour séparer ce qui se passe dans un ou l'autre, mais sitôt arrivée à la fin d'un volume, j'ai hâte de rejoindre la petite troupe du 12 rue des Murlins. Même si je ne suis vraiment pas fan de zombies !!
Je dois dire que, avec ma lecture de mère et d'épouse, Sauveur, si sympathique au début, me donne dans cet épisode une forte envie de le secouer.
Car s'il se laisse déborder par son métier, c'est bien au détriment de la pauvre Louise. Qu'il laisse la plupart du temps se débrouiller seule avec tous les "colocataires". Il prête trop souvent moins d'attention à ses coups de fatigue et de désarroi qu'à ceux de ses patients.
Le tome 1 commençait début 2015, et nous reprenons ici en mars 2018, deux ans après la fin du tome précédent. La maison est toujours aussi pleine de la famille "Machintruc" (ou recomposée !), de Gabin, de Jovo le dur à cuire, d'un nombre non négligeable de hamsters, et même de quelques cochons d'Inde pour donner raison aux couvertures. Et enfin un chat, très expressif.
Le vendeur de Jardiland sert de rabatteur à Sauveur, lui envoyant (bien contre son gré) des animaux déprimés, voire des humains !!
Il sera beaucoup question de genre, car Ella / Elliot a grandi, et le sujet devient plus complexe.
Le masculinisme est aussi abordé, quoique assez légèrement, mais on tremble un peu quand même, en sachant ce qui se cache derrière cela.
Cette série pleine d'humour est aussi l'occasion d'aborder d'autres thèmes graves, la souffrance animale, le harcèlement des réseaux ....
Sauveur, très impliqué dans son travail et le soutien à ses malades, a bien du mal à tenir le coup, et à s'occuper de lui-même, et de sa famille. Et pourtant. Louise cumule les problèmes, les enfants grandissent et ça ne simplifie rien, le retour de Sauveur en Martinique lui laisse un goût amer.
Seul Jovo semble toujours tenir le coup !!
J'ai été émue de lire que l'autrice a dédié cette saison 5 à Arthur Cailleau, je suppose que c'est "l'Ado accro aux livres") grâce à qui nous avons découvert tant de bons romans, et avec qui j'avais grand plaisir à échanger sur nos lectures.
Mes chroniques précédentes :
Extraits :
Dans la vie, ses talents de psychologue clinicien ne lui servaient plus à rien.
***
- On choisit sans savoir, Gabin. Qu’est-ce que je savais de la psychologie avant de commencer mes études ? Trois fois rien. Qu’est-ce que je savais de ce que serait ma vie de psychologue ? Absolument rien. Et la femme que j’ai épousée ? Je ne la connaissais pas. Et le mariage, c’est quoi avant que tu sois marié ? Tu ne sais pas. En fait, tu embarques sur un bateau et après tu t’arranges avec la vague et le vent. Quand tu arrives au port, tu t’aperçois que c’est le voyage qui t’a fait ce que tu es, et c’est pas si mal.
***
Sauveur fit face à Oscar :
Ton papa et ta maman se sont disputés très fort. Mais ce n'est pas de ta faute. Ils t'aiment toujours autant.
- Ferme ta gueule ! dit Oscar
Les deux hommes échangèrent un regard de stupéfaction
-Ferme ta gueule ! répéta Oscar.
-Il parle, il reparle ! s'écria monsieur Galinier. C'est incroyable, ça. Depuis deux mois qu'on essayait... Vous êtes incroyable. D'ailleurs, le vendeur de Jardiland nous l'avait bien dit.
-Ta gueule, connard !
Il n'y avait plus qu'à espérer qu'Oscar diversifie son répertoire.
***
- J'aime bien cette phrase de Malraux, dit-il au moment de se coucher : « Pour l'essentiel, l'homme est ce qu'il cache : un misérable petit tas de secrets. » Mais si je l'affichais dans mon cabinet, je crois que ça vexerait les gens.
***
Éditeur : École des Loisirs (Septembre 2019 pour le grand format)
Mes autres chroniques de Marie-Aude Murail (J'en ai lu énormément plus, mais c'était avant d'écrire ici)
Angie tome 1 (écrit avec Lorris)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire