dimanche 7 mai 2017

Strada Zambila - Fanny Chartres

Ecole des Loisirs 2017
Collection Neuf - 213 pages
Résumé Babelio

Chronique douce amère de quelques mois de vie en Roumanie, pour deux petites filles dont les parents sont partis en France.
Un parti pris évident de lutter contre nos clichés. Chez nous (en France) Roumains = Roms. En Roumanie, les Roms sont aussi peu bienvenus, mis à l'écart voire plus par les Roumains.
On découvre ici une famille de Roumains, médecin et professeur. J'allais écrire aisés, mais justement, malgré leurs métiers, ils ne le sont plus, et on pense donc que c'est pour cette raison qu'ils partent en France, comme beaucoup.

Une bonne façon de nous faire voir de l'intérieur la vie là-bas, et combien nos préjugés sont souvent vraiment mal venus.
Une belle façon aussi d'entrer dans l'intimité de Roms sédentaires, mais méprisés tout de même par les Roumains.



Et pour finir, un autre thème aussi. Où l'on découvre une fois de plus que cacher quelque chose aux enfant sous prétexte de  les protéger ne fait que compliquer les choses. Et que ce n'est jamais une bonne idée.

J'ai bien aimé aussi l'idée du reportage photographique des enfants, la poésie des lieux, découvrir les mille petites choses cachées d'une ville, ou celles qu'on ne sait pas voir.

Un livre tendre qui m'a bien intéressée. Mais que je ne proposerai pas pour le moment à mes petites.

Non pas que je n’aimerais pas qu’elles le lisent, bien au contraire. Mais je pense qu'elles auront du mal à accrocher. Il est finalement assez "pédagogique," et plaira plus aux un peu plus grands.
Sauf que cette collection Neuf est en principe destinée aux 9-12 ans.

Mais si vous avez autour de vous des enfants très curieux de ce qui se passe un peu plus loin, et qui ne cherchent pas nécessairement du suspens ou de l'humour, n'hésitez pas à le proposer, il est bien intéressant et pas difficile à lire.


Extraits :

- T'en fais pas Ilinca. Ça ne me dérange pas ... Ce qui me dérange, ce sont les regards, les gens qui changent de place quand je monte dans le bus, les employeurs qui ne veulent pas de Roms, ceux qui proposent à ma soeur après dix années de droit une place de femme de ménage dans le cabinet d'avocats où elle avait postulé après son stage de fin d'études, les gens qui taguent : "Sale Tzigane" sur le kiosque à fleurs de ma mère,

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J'ai réfléchi et j'ai pensé qu'on pourrait faire un blog photographique et poétique sur Bucarest. On prendrait des photos des lieux qui nous semblent les plus emblématiques, montrant le Bucarest que les gens ne voient pas ou ne veulent pas voir. Et on accompagnerait chaque photo d'un petit poème.

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Dans l'esprit de beaucoup de Roumains, les Roms sont les premiers responsables des actes les plus vils. Et leur image n'est pas près de s'améliorer : même le dictionnaire de langue roumaine définit le terme "tzigane" comme un "épithète-adjectif donné à une personne ayant de mauvaises habitudes".

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Comme chaque jour depuis la rentrée, je m'assieds à côté de Florin. Nous avons très vite compris que nous partagions un même principe vital, que mon grand-père résumerait de la manière suivante : "Aime ton voisin, mais ne supprime pas la clôture."

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La langue roumaine réunit l’attente, le manque et le regret en un seul petit mot, qu’aucune autre langue ne peut traduire : le dor. Et je crois qu’en ce moment l’état de mon âme est tout entier contenu dans ces trois lettres. 



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