samedi 22 avril 2017

Boston Girl - Anita Diamant

Titre original : The Boston Girl
Traduit de l'américain par Sarah Dali
Edition Hugo Roman 2016 ; 353 pages
Résumé Babelio

Gros coup de coeur pour ce roman.
Et pas seulement parce qu'il se passe à Boston, et que bien que ce soit dans les années 20, j'y ai retrouvé des lieux, et l'esprit du coin.
Une superbe figure de femme, dans un récit modeste et passionnant.
Addie est née en 1900, aux USA, alors que le reste de sa famille arrive de Pologne.
Une famille pas vraiment drôle, avec une mère aigrie qui n'a pas supporté l'exil et s'emploie à gâcher la vie de tous. Une famille pauvre, aux conditions de vie difficiles.
Mais Addie, malgré nombre de déboires, va faire son chemin, s'en sortir et vivre finalement une belle vie.
Une héroïne attachante et féministe dans le meilleur sens du terme, qui arrive à s'émanciper malgré des conditions difficiles.

Un roman avec des moments tristes et d'autres drôles.
J'ai aimé qu'on connaisse en quelque sorte la fin, puisque l'histoire commence en 1985, et Addie se raconte à sa petite-fille, qui veut comprendre comment elle est devenue la femme qu’elle est, et probablement la grand-mère qu'elle aime.
Du coup, au lieu de lire comme parfois très rapidement pour savoir ce qui aller lui arriver, j'ai dégusté chaque page, chaque mot de cette histoire. De 1915 à 1931, comment se sortir d'une famille juive et pauvre, immigrée, comment réussir sa vie.



Je ne sais plus pourquoi ce roman m'avait attirée au point de le demander en réservation à la bibliothèque centrale de prêt (comme j'ai toujours beaucoup plus d'idées que de demandes possibles, je dois trier drastiquement) mais je remercie la personne qui m'a donné cette belle idée !



Extraits :

p 133
Certains rendaient déjà leur copie alors que je n'avais pas écrit un seul mot. Je commençais à paniquer quand soudain je me suis rappelé ce que disait mon père : les juifs répondent aux questions par d’autres questions.

p 152
Aujourd'hui, personne ne sourcille en apprenant que quelqu'un a la grippe. Elle peut encore être dangereuse pour les personnes âgées, mais la plupart guérissent. En 1918, elle était presque toujours mortelle et s'attaquait aux plus jeunes. Davantage de soldats et de marins sont morts de la grippe que de la guerre.

C'est arrivé vite. D'abord quelques marins sont tombés malades, cinq jours plus tard deux cents hommes étaient alités, quelques semaines de plus et des milliers mouraient. Quand la ville a été touchée, il n'y avait plus assez de médecins et d'infirmières pour soigner tous les malades, en partie parce que les médecins succombaient aussi. Non pas qu'il y eût grand-chose à faire, car il n'existait pas de médicament. Guérir était un pur hasard. Ou la volonté de Dieu, si on croit en un Dieu qui tue des enfants et des bébés.

[Citation en hommage à mon grand-père, marin, mort de la grippe pendant la guerre, à moins de trente ans, alors que ma mère avait dix-sept mois ; mon pseudo vient de son nom]

p 155
Ils avaient perdu deux enfants en deux jours. Comment continuer à vivre ensuite ?

p 232
Elle était très chic, chose rare à Cambridge à l'époque. Encore aujourd'hui, tu ne trouves pas ?

p 233 
Ses yeux se sont remplis de larmes en évoquant un gentil garçon de douze ans tué pour avoir souri à une fille blanche. Il existait des milliers d'histoires comme celle-là, a-t-elle dit, et une centaine d'autres sur des Blanches lynchées pour s'être élevées contre ces meurtres.

p 289 
On n'épouse jamais une seule personne, toute la famille est comprise dans le contrat.




***


Quelques photos personnelles de divers coins de Boston cités dans le roman.
(et qui n'ont pas dû beaucoup changer)

Le vieux Boston


The Paul Revere House

The North End

Très vieux quartier


 Bunker Hill


 Les bateaux cygnes


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire