lundi 10 avril 2017

Gabriel et Gabriel - Pauline Alphen

Le Livre de poche jeunesse 2011
Collection  : Contemporain Primaire 121 pages
Résumé Babelio

Encore un livre qui me pose problème pour en parler !
Une très très belle histoire, plein de petites notations sensibles et très vraies, un bien beau texte.
Que l'autrice soit franco-brésilienne comme son héros y est certainement pour quelque chose.

Mais j'ai eu du mal à accrocher, à me sentir "à l’intérieur" de l'histoire. Le début, assez poétique, m'a un peu déroutée s'agissant d'un très court livre pour petits lecteurs.
La fin m'a attristée ; il me paraît difficile d’imaginer qu'après une telle expérience, on puisse passer toute une vie sans revenir sur la terre de sa famille, où on a de plus tissé des liens.

Le milieu du roman je l'ai trouvé très beau, bien que surprenant par son basculement d'une vie quotidienne dans soudain un passage fantastique.
Mais c'est un amusant procédé pour mettre l'accent sur les vies différentes de ces deux gamins.

Différence de pays et de culture, mais aussi différence de niveau social. Ce qui change un peu le propos me semble-t-il, car si leurs vies ne se ressemblent guère, c'est surtout cela qui en est la cause.
Gabriel"França" n'a pas d'autres occupations que se distraire, se promener, et il y a le droit d'aller partout, y compris à la cuisine, si chaleureuse. Mais Gabriel"Brasil" non seulement travaille dur, mais pas question de se mêler à la famille qui emploie sa mère, même si son ami, lui, peut passer d'une à l'autre.

Bref, un très très beau sujet, mais pas un livre que je vais arriver à "porter" auprès de mes petits lecteurs.
De plus, pour ce niveau de lecture, j’aurais préféré l'explication des mots brésiliens en note de bas de page, plutôt qu'un lexique en fin de livre, certes intéressant mais moins pratique.


Extraits :

Gabriel, ça lui faisait tout drôle d’être dans l’avion sans ses parents. Ils étaient restés en France parce que son papa avait du travail et que sa maman était insomniaque dans la nuit. L’insomnie, c’est une maladie de la nuit que les mamans attrapent en même temps que les petits frères. Gabriel n’avait pas envie de penser à son frère maintenant. De toute façon, il n’y avait rien à en dire : un bébé, ça pleure, ça tète, ça dort, et ça recommence. Et ça rend les mamans insomniaques dans la nuit.

***
[La neige] Ça tombe du ciel en tournant, comme ça, comme une feuille morte.
- Pourquoi vous tuez les feuilles chez toi ?

***

Il y avait toujours quelqu'un qui riait. On ne s'en rendait même pas compte parce que ce n'était pas des éclats de rire mais des rires doux, des sourires avec le son. Rire comme on parle.

***

Un abraço, c’est prendre quelqu’un dans ses bras et le serrer. On dit prendre dans ses bras en français et donner un abraço en portugais. Prendre mais aussi donner.

***

Il disait qu'une langue aide à en comprendre une autre et que les langues sont plus heureuses lorsqu'elles peuvent bavarder entre elles.









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire