vendredi 22 juillet 2016

Le blues du troglodyte - Kenneth Cook

Editions Autrement Littérature 2015 ; 294 pages
Traduit de l'anglais (Australie) par Mireille Vignol

Sinistre !

Pourquoi les livres pour adultes censés être drôles doivent-ils ne parler que de boissons alcoolisées, intercalées d'un peu de fesses ?

Nous voici donc dans une petite ville d'Australie, au milieu de nulle part dans un désert torride. Rien à part des mines d'opale et quatre bars. Ah si, la station de radio de Simon Crown.

Station où il ne semble pas passer grand chose à part des publicités.
Sa femme l'a quitté, il n'a rien à faire dans ce trou perdu, sa mine d'opale ne donne rien, il n'a plus un sou.
Toujours entre deux whiskys ou bières, ou plutôt en train d'en boire. Il passe ses journées, en plus de boire, à se poser des questions. Questions existentielles, ou bien il disserte à longueur de pages sur le fait qu'il ne va pas boire aujourd’hui plus de quatre whisky, puis tant de bières etc ... Le tout entrecoupé de quelques propos plus ou moins lubriques.
Et c'est tout, ou presque.
Si on creuse un peu (sans mauvais jeu de mots) on peut dire en plus que c'est plutôt noir : un endroit sans aucun avenir, sans aucun espoir, il n'y a rien à faire, les gens se traînent, les mineurs perdent leur santé pour quelques sous, les aborigènes, n'en parlons pas.

Je cherche encore où j'aurais dû rire.
Quand pendant 5 ou 6 pages, Simon ne cogite que sur la quantité d'alcool qu'il a bu, qu'il boit, qu'il va boire ?
Avec le pauvre curé sans ouailles, encore plus paumé que les autres, et qui nous assène des discours pseudo philosophiques ?
Avec le candidat aux élections, au discours libidineux et dont le seul espoir est qu'il est soutenu par l'homme riche du coin ?
A la scène pornographique de la fin, parce qu'il en fallait bien une ?

J'ai voulu découvrir cet auteur parce que j'avais lu (mais où donc ?) que c'était drôle et léger.
Je sais que nous ne rions pas tous au même humour, c'est la chose la plus difficile à partager. Mais là , j'ai vraiment du mal à penser que ça peut amuser qui que ce soit, cette énumération de boissons du matin au soir  (et l'inverse !)

Le seul côté positif de ma lecture, c'est de découvrir la vie dans un coin d’Australie qu'on peine à imaginer.

Ma note : 1,5 / 5 (je ne mets pas 1 seulemetn, car j'ai temriné le livre, avec hésitaiton il est vrai.

PS : après avoir écrit ma critique, je regarde celles des autres. apparemment, oui, ça fait rire et c'est apprécié. On parle même d'auteur culte sur la 4e de couv'. Je ne dois pas être normale !!
Bien, je retourne à mes romans jeunesse !!


Extraits :

Pour tout dire, j'aime bien ce pauvre couillon détraqué, car j'aime bien les pauvres couillons détraqués.


Tony aime donner l'impression qu'il est un obsédé sexuel enragé, réfrénant ses pulsions grâce aux limites imposées par sa philosophie, contrairement au reste d'entre nous qui réfrénons nos pulsions grâce aux limites imposées par nos capacités.


Je regagne donc ma station de radio - notre station de radio - déconcerté ; je me sens mieux grâce à la bière tout en sachant que lorsqu'elle cessera de faire effet, je me sentirai pire - ou sinon pire, en proie au besoin d'en boire davantage. Mais après tout, pourquoi n'en boirais-je pas plus ? Pourquoi ne passerais-je pas ma vie bourré comme un coing ? C'est un concept plutôt logique, quand on y réfléchit. S'il y a une créature au monde qui a besoin d'aide extérieure pour traverser la vie, c'est bien l'homme... cette frêle créature.



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