Assez inclassable à mon avis.
Pas vraiment cosy mystery bien qu'il soit présenté ainsi. Il l'est parce qu'on n'a pas de descriptions horribles, ni de violence malgré les meurtres et le sujet. Celle qui mène l'enquête n'est pas vraiment une amatrice, puisque inspectrice tout juste retraitée. Elle n'a pas le personnel et l'aide auquel elle est habituée, mais bien les réflexes et le côté professionnel. Et surtout, il y a peu d'humour, et ce n'est pas un feel good, surtout vers la fin.
Whodunit qui évoque bien entendu Agatha Christie et son Orient Express, mais ici, la vie des personnages occupe une place importante, et par moment on en oublie le côté polar pour suivre avec intérêt la vie de certains des occupants du train.
Cependant, c'est un vrai bon policier qui nous mène lentement vers la résolution de l'énigme, et je n'avais pas réussi à deviner. Tout en m'étant posé beaucoup de questions tout au long des pages : Ce n'est pas le genre de romans où l'humour et l'ambiance prennent le pas sur l'enquête, et où finalement, nous oublions un peu de chercher "le coupable".
Ce que j'ai aimé avant tout dans ce roman, c'est l'Écosse, personnage presque principal. À la fois les lieux traversés, les villages évoqués, les souvenirs de Roz, les caramels et les sablés, le Beinn Dòrain qui toise tout ce monde.
J'aime aussi beaucoup les voyages en train, et Roz rêvait de ce trajet en train de nuit pour revenir vers sa région. Un beau cadeau, en première classe, de ses collègues pour sa retraite.
Pour le côté plus actuel, la personnalité principale qui a pris place dans le train est Meg, une jeune influenceuse très célèbre et adulée. Et son petit ami Grant, qu'on adore détester.
D'autres personnages hauts en couleurs complètent ce microcosme qui va devoir cohabiter pour cause de tempête et de déraillement. Mention spéciale à Mary, la vieille dame pas si fragile que ça !!
Mais le personnage central est Roz, pétrie de remords d'être partie au dernier moment alors que sa fille accouche prématurément et que ça ne se passe pas bien. Roz qui pour sa retraite repart "chez elle" mais qui ne parvient pas à surmonter les remords d'avoir été, à son avis, une mauvaise mère.
On s'inquiète pour elles, on s'inquiète avec elle. On comprend peu à peu la cause du mal-être qui l'habite et qui va aussi lui permettre de résoudre l'affaire. Car c'est finalement bien sombre et triste quand on comprend tout.
Mais j'avoue, sans vouloir trop spoiler, que la fin m'a un peu laissée perplexe.
Et les passages où "l'assassin" intervient, sans le nommer, sans qu'on puisse deviner qui c'est, ne sont pas mes préférés. Trop de questions à se poser pour deviner. Il faudrait relire tout le roman à la fin pour voir la cohérence, une fois qu'on "sait".
Extraits :
Je suis ta mémé. Et je vais te protéger et t’aimer avec la puissance du whisky, la douceur du caramel et la longévité ridée des raisins secs.
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Quand Roz ignorait comment exprimer son amour, elle cuisinait. Et quand elle ne savait pas ce qu'elle devait ressentir, elle mangeait.
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Quel bonheur d'entendre à nouveau l'accent écossais, qui sonnait tellement mieux que l'accent anglais.
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Donc ton cadeau de départ à la retraite, auquel j'ai participé financièrement, c'est d'être coincé au milieu de nulle part avec un cadavre célèbre ?
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Dois-je vous rappeler, jeune homme, que je suis extrêmement vieille et donc extrêmement sage ?
Titre original : Murders on the Christmas Express
Traduit de l'anglais par Jessica Shapiro
Éditeur : Charleston - 10 octobre 2023 - 394 p. - 19.90 €
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