Difficile d'ignorer totalement Danielle Steel (plus de 80 romans parus)
Quand j'ai vu que ce titre se déroulait entre New York et Boston, j'ai pensé que c’était une bonne lecture pour mon été et une bonne façon de la découvrir.
(Je me suis aperçue depuis que j'avais déjà lu un titre d'elle, mais pas marquant au point de m'en souvenir !)
Je suis un peu perplexe au moment d'en parler.
Des parties banales et assez attendues.
La fin parait démesurément longue, même si j’aime les happy ends.
Vu que cent pages avant la fin, il s'est passé toute l’histoire, je pensais qu'il allait y avoir un retournement de situation, mais non, pas du tout. Ça continue comme on pouvait s'y attendre.
Par contre, la partie centrale du roman est très prenante. Un exemple de manipulateur hors pair. C'est glaçant.
Même si bien moins intense que Zarbie les yeux verts (de Joyce Carlo Oates) qui sur le même sujet a concocté un bref roman qui va à l'essentiel et donne la chair de poule.
Ici, c'est enrobé dans l'histoire d'amour, de désamour, le krach de Wall Street etc ...
Mais suivre cet homme tellement apprécié par tous qui manipule tout le monde pendant de très longues années, c'est assez fascinant / inquiétant.
Il y a aussi une intéressante réflexion sur les troubles dyslexiques, et tout ce qu'ils induisent quand ils sont méconnus.
Et je dois reconnaître que ça se lit facilement et assez agréablement.
Même si j'ai été un peu surprise au début des changements dans les personnages, tantôt presque insupportables, tantôt plutôt agréables.
Et que l'on devine très rapidement comment finira l'histoire.
Quant aux lieux où se déroulent le roman, ils n'ont pas une importance énorme.
Extraits :
1.
Depuis un mois, c'était un vrai cauchemar. Peter McDowell, assis dans son bureau envahi de cartons, regardait fixement l'écran de son ordinateur. Il avait passé les cinq derniers jours ainsi. Et aujourd'hui, en ce vendredi 10 octobre 2008, le cours des actions continuait de dégringoler. C'était le pire krach boursier que Wall Street ait connu depuis la Grande Dépression.
***
À l’inverse de son frère jumeau, fils parfait et adoré, Peter occupait la place du mouton noir dans sa famille. Petit, il avait été le cauchemar de ses parents. Beau garçon, éveillé, mais terriblement mauvais à l’école. Il était sans arrêt puni, menacé de redoublement ou temporairement exclu, du fait de son comportement ou de ses résultats déplorables. Une dyslexie diagnostiquée très tardivement avait failli détruire sa jeunesse. Ses camarades le traitaient d’idiot, ses professeurs perdaient patience et finissaient par renoncer. Personne ne s’expliquait les difficultés qu’il rencontrait à l’école. Ses parents étaient pourtant des gens instruits, et Peter semblait lui-même intelligent. Alors on l’accusait d’être paresseux, quand en réalité les mots et les consignes n’avaient aucun sens pour lui. Ceux qui se moquaient de lui, Peter les punissait à coups de poing. Il n’était pas rare qu’il revienne de l’école avec le tee-shirt déchiré et un œil au beurre noir – et ses adversaires faisaient encore plus peine à voir. Au lycée, il préféra adopter une attitude d’indifférence hostile et arrogante, mais celle-ci n’était là que pour masquer son profond sentiment d’incompétence.
Traduit de l' anglais (États-Unis) par Hélène Colombeau
Titre original : Prodigal Son (2015)
Presses de la Cité 2016 - 303 pages
Résumé Babelio
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