Les lectures jeunesse (et quelques autres) de Jangelis: Peur de rien

lundi 24 août 2020

Peur de rien - Stéphane Gisbert

N'ayez pas peur des morts, ayez peur des vivants (Proverbe Rom)
Un Pépix original, un roman fantastique, avec toujours de l'humour, mais aussi de la peur, de l'émotion.

Kevin a 13 ans, une mère avec IMHD (Instinct Maternel Hyper-Développé), un père au chômage qui l'emmène avec lui sur sa carriole dans sa quête d'objets de rebut à revendre, un meilleur ami, Fatou, garçon fiable et sympathique ; et ... il n'a jamais peur !
Le courage, c'est bien, mais parfois, un peu de peur incite à ne pas foncer tête baissée dans les ennuis. Donc, la peur a son utilité aussi.
Et Kevin n'a pas peur des voyous qui font la loi dans sa cité. Et pas plus d'aller dans le vieux cimetière en pleine nuit. Où il va faire de bien curieuses rencontres.

J'avoue que cette idée d'essayer d'aller à la rencontre de la peur m'a au départ vraiment fait penser à Astérix et les Normands. Bien entendu, c'est la seule ressemblance !
On plonge ensuite dans un fantastique assez impressionnant, parfois bien triste, toujours palpitant.
Kevin rencontre un drôle de bonhomme, qui lui narre une histoire, conte, histoire vraie ?
Puis il va s’envoler et se retrouver en plein dans cette curieuse histoire. Nous le suivons, avec en parallèle ce qui se passe pendant ce temps dans la cité et le cimetière.

Je ne suis pas friande d’histoire de morts-vivants et autres zombies mais on a ici un beau roman initiatique qui se laisse dévorer.

Cependant moins "tout public" que les autres Pépix. Comme Le Phénomène Philomène, ce n'est pas l'humour qui domine, même s'il y en a.
Les batailles contre les squelettes impressionneront probablement peu les enfants. Par contre, l'histoire contée à Kevin est bien triste.

Un peu atypique donc dans les Pépix, un roman qui va certainement attirer beaucoup de jeunes lecteurs. Kevin et sa famille, tout comme son ami, sont très attachants.
Avec un brin de langage soutenu, juste ce qu'il faut pour ne pas buter sur les mots, mais en découvrir quelques-uns.
Je regrette juste un peu l'emploi de "n'ont pas fait long feu" (p. 83). La formule exacte étant "ont fait long feu", cependant un peu difficile à utiliser je le reconnais.

Les dessins sont bien adaptés au roman, l’illustratrice est aussi à l'aise pour les parties "vie quotidienne" que sur le fantastique et les créatures peu amènes.
Elle avait déjà illustré en Pépix : Clin Tiswoud Journal d'un menteur professionnel et Bardad le gnome
L'auteur a aussi déjà écrit deux Pépix, mais je ne les ai pas encore découverts (Télévizor, et Le Grand Magasin Fluo)

Pas de bonus, mais des proverbes bien trouvés à chaque début de chapitre.
"Avant que le trouillard soit équipé, la guerre est achevée."
Proverbe provençal

Qui en parle : (des chroniques enthousiastes !)
L'Ado accro aux livres
Books & Boom,

Extraits :

L'idée de sortir son attirail pour uriner sur une tombe le terrifie. Aller savoir comment le locataire du dessous va le prendre ?

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Il a vite compris que son cutter à la lame ridicule ne lui servirait pas à grand-chose. Difficile de taillader des ennemis qui n'ont ni peau ni chair !

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