Sans doute mon préféré de Carène Ponte, et pourtant, je
les ai tous aimés !
Bien sûr, c’est une comédie de Noël, avec ce que ça
implique de plaisir de lecture, de sourires et de bonne humeur. Mais c’est
tellement plus que ça.
J’ai adoré détester Victoria et sa famille, voir son
manque d’empathie, la comparer à Dakota. Puis la voir évoluer contre son gré.
Deux personnes qu’on pourrait rencontrer dans notre vie
de tous les jours, tellement vraies, tellement vivantes. Et entre les deux, un
soupçon de fantastique joliment hilarant.
Pour Victoria, la seule chose qui importe vraiment, c’est
la réussite. Son père le lui a répété toute son enfance, il continue à présent
qu’elle est adulte, et elle est convaincue. Même le réveillon de Noël, où ils
se retrouvent en famille, est vite abrégé pour retourner chacun à son travail.
Dès le 25 décembre, le sapin est démonté, plus question de penser fêtes. Dans
son entreprise, elle a les mêmes exigences, ses subordonnées doivent faire
passer le travail avant tout.
Un accident remet soudain tout en question :
renversée par un bus, elle est sauvée par un improbable Centre de réhabilitation
de Noël et ses aussi improbables elfes Elemire et Elwing !
Elle est bien décidée à traiter leurs exigences comme
elle traite le reste, avec efficacité et énergie, mais ça ne fonctionne pas
comme ça. Un peu désemparée, mais bien décidée à se débarrasser rapidement de
tout ça, elle va devoir changer, tout en douceur, et ça donne des scènes fort
cocasses.
En face d’elle, on a Dakota, qui n’a pas vraiment gardé
de bons souvenirs de Victoria au lycée, et qui se demande pour quel motif elle
reparait soudain de façon intrusive dans sa vie. Mais Dakota, c’est la
gentillesse et l’altruisme incarné (sauf pour elle-même), comment pourrait-elle
comprendre Victoria.
Et aussi Antoinette, la vieille dame qui supporterait n’importe
qui pourvu qu’on la débarrasse de son assistante de vie habituelle !!
Antoinette, qui perd doucement la tête, mais pas
toujours, et sans s’en rendre compte jusqu’à la preuve visuelle. Antoinette qui
a élevé Dakota, qui est tout ce qu’elle a de plus cher, qu’elle voudrait
protéger tant qu’elle peut.
Une mention aussi pour la mère de Victoria, si effacée qu’on
en parle à peine, mais c’est suffisant pour comprendre que le modèle institué
par son mari, et si bien adopté par les trois enfants, ne la satisfait pas. Elle
essaie timidement de passer outre, mais elle n’a (pour le moment) pas voix au
chapitre. Un personnage dont on parle à peine mais qui m’a profondément émue.
Bref, du rire, des sourires, de la tendresse, de l’émotion,
un brin de surnaturel, mais si ce n’en était pas vraiment ? Juste une
façon de réagir quand il est temps pour notre santé de changer de façon de
vivre. Bref, un vrai bonheur cette comédie de Noël, à lire n’importe quand,
bien plus profonde qu’il n’y parait, mais tout en douceur.
Extraits :
Dakota, si je te l’ai proposé, c’est que ça me fait plaisir. Alors inutile de revenir dessus.
Victoria : 0 – Pinocchio : 1 000 000 000.
***
Tu sais, la compassion, ça nécessite de s'intéresser à l'autre, de se mettre à sa place...
***
Les gagnants trouvent des moyens, les perdants trouvent des excuses !
***
J'entends souvent dire que le temps finit toujours par panser les blessures. Par certains côtés, c'est vrai, la douleur est moins vive. Mais l'absence, le manque, eux sont toujours là. Et le temps n'y peut rien.
Fleuve éditions - 4 novembre 2021
288 pages - 17.90 €
Lu en numérique
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