mardi 20 septembre 2016

Capitaine Triplefesse : 1. À l'abordage - Fred Paronuzzi

Editeur : Thierry Magnier 2015
Collection : En voiture, Simone ! 190 pages

Comment parler, dans un même roman, du collège, des meneurs qui s'en prennent méchamment à certains élèves, des professeurs sympa ou pas, chahutés ou craints. Mais surtout de musée et de tableaux connus.
Et pourtant une histoire de pirates !
Le tout dans un très chouette roman, plein d'aventures, de dynamisme, de surprises.



Avec une jolie vision des pirates, c'est plutôt tendre malgré quelques passages un peu "raides".
Sans oublier le plaisir de voir Hugo se faire une place appréciée parmi les pirates, grâce à ses dons en cuisine.
Comme Lila et Hugo, on quitte ces pirates-là à regret.

Quant au tome suivant ... je suis inscrite à une bibliothèque qui a une grande tendance à acheter les tomes un, et pas les suivants, sans doute quand il n'y a pas assez de lecteurs, mais c'est très frustrant !

D’autant qu'ici, à la fin du volume, même si c'est la fin de cette aventure, on sent bien qu'ils n'en ont pas terminé pour autant avec ce monde (ni d'ailleurs avec le méchant probablement, qui n'est pas un pirate mais un élève ...)

Quelques jolies découvertes dans cette collection "En voiture Simone", dont je regrette juste la typographie. Je trouve les caractères pâlichons et presque trop aérés. Mais bon, je ne suis pas dans la tranche d'âge cible, donc, si ça convient aux lecteurs visés ...

Fred Paronuzzi est décidément un auteur que j'apprécie beaucoup.
J'avais lu de lui des romans sur des sujets plus durs (Mon père est américain, Un cargo pour Berlin) mais je vois qu'il est à l'aise et nous enchante même avec des romans de divertissement.

Ma note : 4 / 5

Extraits :

Chapitre 1
L’inquiétant M. Garneray

Lorsque le professeur remplaçant d’arts plastiques, M. Garneray, fut présenté à la classe de Lila et Hugo par Mme Zinc, la principale du collège, ils furent nombreux à sentir des chauves-souris affolées se cogner aux parois de leurs estomacs.
Il faut dire que la vue de cet homme vêtu de noir glaçait le sang : un nez long et incurvé, une barbiche brune taillée en pointe, deux yeux enchâssés dans leurs orbites.
M. Garneray, en résumé, avait l’aspect d’un immense et inquiétant oiseau de proie.
Même les terribles Norbert Gronaze et Kévin Potiron éprouvaient des difficultés à avaler leur salive et commençaient déjà à regretter Mlle Faissol, que certains garnements surnommaient « Mademoiselle Fesses Molles », enrubannée sur son lit d’hôpital telle une momie égyptienne après avoir fait plusieurs sauts périlleux dans l’escalier menant à la cantine.
– Je suis ravi d’assurer ce long intérim, déclara le nouveau venu, d’une voix caverneuse, mais que les choses soient claires : les arts plastiques ne sont pas une matière de seconde zone. Par conséquent, j’attends de vous non seulement de la créativité, mais aussi du sérieux et du travail – beaucoup de travail !
Un chuchotement étonné et vaguement inquiet parcourut la salle. L’art plastique, jusqu’ici, avait été un moment de liberté absolue.
Mlle Faissol, vêtue d’une longue tunique, virevoltait entre les tables avec des gestes théâtraux.
– Laissez parler l’artiste en vous ! déclamait-elle. Exprimez vos ressentis ! Il est interdit d’interdire !
Ah pour ça ils s’exprimaient, les élèves ! La plupart chahutaient, se lançaient des avions en papier, des boulettes visqueuses de salive, des bouts de gommes, des mots grossiers. Certains envoyaient des sms, d’autres filmaient le bazar ambiant avec leurs portables et postaient le résultat sur Internet, quelques-uns écoutaient de la musique, une minorité se contentait de somnoler.
Le cours idéal, en somme…

***

- C'est bien plus simple. Approche-toi du tableau, Hugo, et touche-le légèrement.
Le garçon hésita. On lui avait toujours appris qu'il est formellement interdit de tripoter une oeuvre d'art. Sous peine d'avoir de gros soucis. C'est fragile, ces choses-là. Et précieux. Parfois même inestimable.

***

Chez les pirates, le chef est élu. Et il a intérêt à donner satisfaction s'il ne veut pas finir cloué à la quille en compagnie des coquillages !

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