Nous voici transportés dans un monde étonnant, où les animaux parlent, écrivent et téléphonent, se conduisent comme des humains, mais avec beaucoup plus d'humanité.
Mais au contraire de La Ballade de Cornebique, il y a aussi des humains, et ce sont deux mondes séparés, à "sept heures de route" avec une frontière et des douaniers entre les deux. Deux mondes qui se croisent, même pour y faire du tourisme.
Jefferson Bouchard de la Poterie est un jeune hérisson fort sympathique, plutôt dégourdi et qui adore la lecture, mais qui va se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, et surtout avec un mauvais réflexe : découvrant horrifié le meurtre de son ami le blaireau coiffeur, il enlève sans réfléchir le couteau qui l'a tué. Hélas c'est le moment que choisit la chèvre endormie sous le casque pour se réveiller.
Jefferson en fuite n'a plus qu'une solution pour prouver son innocence : découvrir le coupable.
Accompagné de son ami Gilbert, un jeune cochon rigolard et pas toujours adroit, il doit donc partir au pays des hommes.
Et le trait de génie de l'auteur est de l'embarquer dans un voyage organisé.
Avec une galerie de portraits d'animaux, qui caricaturent joliment les personnes qu'on peut rencontrer dans ce genre de voyage. C'est parfaitement hilarant.
On s’amuse donc beaucoup. Mais pas tout le temps.
Car on va bientôt découvrir que le brave blaireau avait une double vie. Quand il ne coiffait pas, il tentait de s’opposer aux maltraitances des animaux dans les abattoirs, et de fédérer autour de cette lutte de nombreux bénévoles courageux.
Un bon roman donc, drôle, facile à lire, bien écrit (évidemment, c'est Jean-Claude Mourlevat !) avec un tas de personnages très bien campés et un joli suspens. Et aussi la mise en évidence d'un sujet grave dont on parle peu en littérature jeunesse.
Ce ne sera pas cependant mon préféré de l'auteur (dont j'adore en général tous les livres) j'ai trouvé le début gentillet mais pas exceptionnel. Il me semble qu'il n'a pas la verve de La Ballade de Cornebique. Et je crains que les enfants ne se découragent un peu.
Ce qui serait dommage, car dès qu'on part en voyage organisé, ça devient vraiment très drôle et palpitant à la fois. Et ça finit aussi par une belle et touchante histoire d'amitié, et une jolie surprise.
Les Incorruptibles 2019-20 - Sélection CM2/6e
Qui en parle ? Takalirsa
Extraits :
Edgar, le patron, était un blaireau placide et débonnaire qui possédait aux yeux de Jefferson, ou plutôt à ses oreilles, une qualité rare et inestimable chez un coiffeur : il était capable de vous couper les cheveux en silence.
***
Le voisin de palier, alerté par le bruit, se tenait en pyjama sur son paillasson et il assista, la bouche ouverte, au spectacle des vingt-huit animaux qui franchissaient les uns après les autres la porte pulvérisée. Tous le saluèrent avec courtoisie avant de prendre l'escalier. Une renarde lui susurra :
- C'est un rêve, monsieur, juste un rêve.
***
Jefferson n'avait pas l'air étonné du tout. Il avait plutôt l'air éberlué, ahuri, estomaqué, aplati, démantibulé, moulu, électrocuté, sidéré, abasourdi
Auteur : Jean-Claude Mourlevat, Prix Astrid Lindgren 2021
Extraits :
Edgar, le patron, était un blaireau placide et débonnaire qui possédait aux yeux de Jefferson, ou plutôt à ses oreilles, une qualité rare et inestimable chez un coiffeur : il était capable de vous couper les cheveux en silence.
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Le voisin de palier, alerté par le bruit, se tenait en pyjama sur son paillasson et il assista, la bouche ouverte, au spectacle des vingt-huit animaux qui franchissaient les uns après les autres la porte pulvérisée. Tous le saluèrent avec courtoisie avant de prendre l'escalier. Une renarde lui susurra :
- C'est un rêve, monsieur, juste un rêve.
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Jefferson n'avait pas l'air étonné du tout. Il avait plutôt l'air éberlué, ahuri, estomaqué, aplati, démantibulé, moulu, électrocuté, sidéré, abasourdi
Auteur : Jean-Claude Mourlevat, Prix Astrid Lindgren 2021
ce livre est incroyable!!!!!!!!!!!
RépondreSupprimeroui exactement
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