jeudi 19 mai 2016

Le portefeuille rouge

Anne Delaflotte Mehdevi
Editeur : Gaïa 2015 ; 281 pages
Suite de "La Relieuse du Gué"

Je ne comprends pas pourquoi on parle si peu d'Anne Delaflotte Mehdevi et de ses livres.
Pour moi, La Relieuse du Gué a été un coup de coeur absolu, et cette suite n'en est pas loin.
Et je suis tombée tout à fait par hasard sur ces romans, loin de tout le battage qu'on fait pour d’autres qui sont loin de les valoir.
Je sais, c'est très subjectif, mais lisez-les et vous verrez !

Je précise que la reliure est un art auquel je ne connais rien, et qui  ne me tente même pas.
Malgré cela, même les passages un brin "techniques" m'ont passionnée.

Dans ce volume, Mathilde va se trouver confrontée à une consoeur pas vraiment agréable, voire dangereuse. Mais elle évolue toujours dans sa ruelle au bout du gué, avec ses voisins et son petit monde si sympathique. Et va aussi rencontrer quelques autres personnes hautes en couleurs mais avec lesquelles elle va d'emblée se sentir à l'aise, et nous aussi !
C'est probablement tout cet environnement, le plaisir de ces rencontres, qui font qu'on se sent si bien dans ces romans.
Elle va aussi délaisser un peu son cher Cyrano, au profit d'un Shakespeare pas forcément bien connu, et qu'elle nous donne fortement envie de (re)lire et de (re)découvrir, comme elle le fait.
J’ignorais tout des Premier Folio, même le nom, j'ai donc un peu cherché. Et appris que le 234e avait été découvert en avril de cette année (2016). Ce roman est donc un peu prémonitoire !

Je pense que si  j'ai quand même préféré le premier volume, c'est parce que j'avais adoré découvrir cette ruelle, ce microcosme de commerçants et d'artisans qui entourent Mathilde. Un lieu sympathique comme on voudrait tous habiter. C'était prenant  et réconfortant.
Ici, même si elle y habite toujours et si ses voisins jouent encore un grand rôle dans sa vie et dans le livre, on est plus souvent ailleurs.
J'aurais aimé aussi pouvoir relire La Relieuse du Gué avant celui-ci. Lu il ya plus de 5 ans, et avec ma mémoire défaillante, je ne me souvenais pas de tout.
Ce roman peut se lire de façon indépendante, mais le fait de connaître le premier apporte un plaisir supplémentaire, pour les relations entre les "anciens", et tout se qui se rapporte au moulin, dont Mathilde est à présent "copropriétaire".
J'ai rencontré avec plaisir dans ce volume de nouveaux amis, et le personnage de Michel, sa passion du théâtre donne envie là aussi de découvrir ses théâtres miniature.

Avec l’apparition de Pablo sur la fin de l'histoire, j’espère vivement retrouver bientôt Mathilde et  ses amis dans un troisième opus.

Ma note : 4/5



Extraits : 

Vous êtes “relieuse”, c’est ainsi que vous vous présentez n’est-ce pas ? Moi je suis relieur-doreur. C’est mon titre. Une relieuse, mademoiselle, c’est une machine, comme une lieuse sert au fourrage.


D'une boîte tapissée de velours bleu, il sortit cinq personnages de théâtre, sculptés dans le bois et dont les visages et les mains étaient délicatement peints.
[.....]
Chacun avait une coiffe, un chapeau, pour masquer l'absence de cheveux. Il leur avait fait des pieds comme des raquettes de neige, on  ne les voyait pas sous les longues robes ou les larges pantalons, ce qui fait qu'ils se tenaient bien fermement sur la scène où ils étaient manoeuvrés grâce à de petites baguettes se terminant par un demi-cercle qui prenait à la taille les personnages.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire