dimanche 22 mai 2016

Life is so good - Je suis né au Texas il y a 102 ans ...


George Dawson ; Richard Glaubman
Traduction : Bernard Blanc
Editions Libra Diffusion (Grands Caractères) 2001
394 pages

Quel superbe témoignage ! Un régal à lire ce bouquin.
J'ai aimé :
- Combien il est tonique et positif, même si sa vie n'a pas toujours été forcément gaie.
- La découverte d'un siècle de vie  en Amérique profonde. D’ailleurs au départ, c'est pour ça que je l'ai emprunté (j'arrivais d'un séjour en Californie).
Et vraiment, vu du coté noir, ça dépasse ce qu'on peut lire habituellement.
- Qu'il se passe tant de choses qu'on ne peut pas lâcher le livre. Pas une minute d'ennui.
Aucune monotonie, vue la vie bien remplie de notre centenaire.
On n'y croit pas forcément toujours à cent pour cent, mais pas grave, c'est passionnant.
Si le livre ne commençait pas par l'épisode du lynchage de son ami, sans aucun motif, je pense que je l'aurais donné à lire à mes petites-filles, on y apprend tellement.
De ce fait, j'attendrais un peu.

Je n'ai pas très bien compris pourquoi soudain, vers la fin, il se met à parler au passé simple. Bizarrerie de traduction ? Volonté de montrer qu'à présent qu'il sait lire, il parle différemment ?

J'ai regretté qu'il n'y ait pas de carte de l'Amérique du nord pour suivre un peu son périple. J'ai tracé son itinéraire sur l'ordi, mais pas toujours à portée pendant que je lis.

Je crois que mon passage préféré, même si j'ai aimé tout le livre, est sa brève incursion au Mexique.
D'abord surprise de la facilité de passer la frontière USA - Mexique dans les années 20.
Et puis, sa surprise à lui de découvrir que si près de chez lui, tout changeait : plus de wagon réservé, de fontaine à part, de restaurant interdit. On le considère comme un homme, plus comme quelque chose de transparent et non humain. C'est très étonnant.
"Jorge et moi, nous discutions à présent comme des gens normaux, même s'il était blanc et moi noir."

En conclusion, un livre à lire absolument, et si agréable à lire.

Ma note : 4,5/5


Extraits :

p 67
- Il vaudrait mieux qu'on rentre, dis-je.
- Pourquoi ? demanda Richard
- Vous voyez ce nuage, là ? C'est un cumulus bourgeonnant. On va avoir un gros orage.
- Il est tout seul, ton nuage, dit Sallie en rigolant. La météo annonce dix pour cent de chances de pluie. Je viens juste d'entendre le bulletin.
- Je vois le temps depuis un siècle; répliquai-je. Je sais ce que je vois.
Aujourd'hui, les gens allument la télévision pour savoir le temps qu'il fait, alors qu'il leur suffirait d'ouvrir la fenêtre et de mettre le nez dehors !


p 295
[Après que l'auteur qui l’interviewe lui ai montré le livre du Docteur Spock "L'Art d'être parents"]
- Fils, on n'apprend pas tout dans les livres. Le bon sens a encore de beaux jours devant lui. Elzenia et moi, on en avait à revendre ! Et on avait beaucoup d'amour aussi. Une famille a besoin d'amour pour bien fonctionner.


p 350
Les gens sont comme ça. Impossible de leur en vouloir de chercher à vous aider. Mais dans ce cas ils n'ont qu'à réserver leur bonne volonté à ceux qui en ont vraiment besoin. Moi, ça va. Ce n'est pas de ma faute si j'ai cent deux ans.


J'ajoute exceptionnellement la 4e de couv', je ne suis pas certaine que ce soit celle-ci qui apparaît sur Babelio :

George Dawson a 102 ans.
Lorsque tout petit déjà il cardait le coton, grand-mère Charity lui disait «George, je sais que tu n'en peux plus. Mais le président Lincoln ne nous a pas affranchis pour qu'on devienne paresseux. Il l'a fait pour qu'on travaille dur...»

Aujourd'hui, il vit seul à Dallas, marche sans canne, ne porte pas de lunettes et regrette seulement d'avoir oublié de faire renouveler son permis de conduire.
C'est bien la seule chose qu'il ait oublié de toute une vie qui a fini par se confondre avec l'histoire de l'Amérique et du XXe siècle.

Cela méritait bien un livre, mais George a dû travailler trop jeune pour pouvoir apprendre à lire et à écrire, même s'il a toujours tâché que personne ne s'en aperçoive, pas même ses enfants. À 98 ans enfin il a pris le chemin de l'école, et là encore il lui a fallu bosser dur. Avec l'aide de son ami Richard il a pu raconter ses mémoires qui valent tous les élixirs de jouvence.

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