Jacques a dit (Récit autobiographique)
Susie Morgenstern
Edition Bayard 2015
223 pages ; Cote Dewey 928.1
J'aime bien un bon nombre des romans jeunesse de Susie Morgenstern, (pas tous, j'avoue) et j'avais absolument adoré l'écouter. Je me souviens d'une salle entière suspendue à ses lèvres, essayant de ne pas pouffer de rire au récit de certains épisodes fort tristes de sa vie, qu'elle nous narrait avec tant d’esprit qu'on ne savait plus si rire ou pleurer.
J'étais donc impatiente de lire son premier livre à destination des adultes, autobiographique de surcroît.
Et en effet, dès le début, j’ai retrouvé l'extraordinaire conteuse de la vie de tous les jours.
Je me suis régalée au récit de ses mésaventures de jeune Américaine totalement démunie pour les gestes quotidiens en France.
J'ai cependant été surprise car ce livre est présenté comme une ode à son amour pour son mari trop tôt disparu, et en effet, on sent cet amour courir le long des pages.
Et pourtant, cet homme m'a paru totalement insupportable, beaucoup trop exigeant envers elle, avare de compliments mais pas de critiques.
Sans doute exigeant envers lui aussi, mais vraiment je l'ai personnellement trouvé fort déplaisant dans le portrait qu'elle en fait, ce qui m'a surpris.
Même en tant que père, adorant ses filles, mais tellement peu à leur écoute finalement.
Je ne sais pas si c'est à cause de cette personnalité, ou simplement parce que certains sujets me touchaient moins que d'autres, mais j'ai moins apprécié les derniers chapitres, que le début.
Une lecture agréable mais inégale pour moi.
Ma note : 3/5
Extraits :
Et puis, je finissais toujours par me rappeler de ma joyeuse école américaine où l'on n'avait aucun travail à la maison (ni à l’école) et où l'on n’apprenait rien, dans la joie.
"Ça ne te suffit pas que je travaille à plein temps à l'université, que je suive des cours de dessin, que je tente d'écrire, que je fasse les courses, que j'épluche les légumes, que je sois la mère de notre enfant, que je sois ta femme, que j'apprenne à utiliser le subjonctif, que je lise Rabelais, que je fasse des efforts pour m'habituer à ton pays à la noix, que je remplisse des saloperies de formulaires bureaucratiques ..." Je conclu la litanie de la façon habituelle ; "que je quitte ma mère, ma famille et les États-Unis d'Amérique !" J'ajoutai le nouveau crime à la longue liste : "Et en plus tu me colles cette contrebasse pour faire des gammes entre cinq et six !"
Jacques ne dénigrait pas le domaine des livres de jeunesse comme tant de mes amis : " quand est-ce que tu vas écrire un vrai livre ? " ou de collègues qui prenaient une voix de soprano pour me demander : " Tu écris toujours tes petits contes ?" Jacques savait que l'on pouvait écrire un grand livre pour les petits.
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