dimanche 27 juillet 2025

Les recettes des dames de Fenley - Jennifer Ryan

Je n'arrive pas à quitter ces dames de Fenley, elles me manquent déjà.
J'aime vraiment beaucoup l'écriture de Jennifer Ryan. Elle sait nous parler des épisodes les plus graves mais tout en douceur.
J'ai souri, j'ai ri, pleuré aussi, et vraiment, je ne voudrais plus les quitter ces dames.

Un roman choral autour de quatre personnalités aussi différentes que possible.
Au départ, on s'attache surtout à Audrey, mais bien vite les autres prennent leur place aussi.
Audrey, veuve de guerre, qui peine à faire son deuil, et aussi à élever ses trois garçons, à garder sa maison et à vivre tout simplement. Ses quiches et tartes lui permettent juste de survivre.
Et si sa soeur Lady Gwendolyne s'en mêle. Elle lui en veut toujours de l'injustice de leur mère, et à présent, elle a les moyens de se venger. Mais est-elle plus heureuse la lady ?
Zelda débarque à la campagne, et n'a qu'une hâte, retourner à Londres, débarrassée de tout fardeau.
Issue d'une famille horrible, elle est habituée à se débrouiller seule, quitte à écraser les autres, et personne ne pourra lui faire croire que la famille, ça pourrait être une richesse et le bonheur.
Et Nell, la plus touchante, la jeune orpheline qui s'est attachée à la cuisinière de la grande maison, Nell qui bégaie, n'ose pas prendre la parole et se laisse malmener par tous. On espère tellement le meilleur pour elle.
Quand elles se trouvent rassemblées pour un concours de cuisine de guerre, grâce auquel chacune d'entre elles espère s'en sortir, les étincelles ne sont pas loin. 
Mais ces femmes ont de la ressource !

samedi 26 juillet 2025

Coboye - Cécile

 
Quel merveilleux livre !
Entre album et BD, tout est adorable, dessins, textes, idées, mise en page.
On ne se lasse pas de lire et relire, feuilleter et voir chaque détail de l'enfance de l'autrice.

Une petite fille extrêmement déterminée, pleine de (bonnes ?) idées.
Des dessins tendres et tout simples.
Un contraste hilarant entre les paroles en bulles, et les textes de haut et bas de pages.
Un bel objet livre aussi : couverture en carton épais, imitation de toile, pages de garde où l'on se perd avec Coboye dans le blé et les coquelicots.
Seul regret comme trop souvent : l'absence de pagination. Qui aurait peut-être un peu gâté la magie des illustrations, mais utile pour repérer nos pages préférées.

Coboye, ça ne s'explique pas, ça se déguste.
Espérons tout de même que ça ne donne pas trop d'idées à nos petits lecteurs, car Coboye, des idées, elle en a au moins une par page, et elles inquiètent souvent le shérif !

jeudi 24 juillet 2025

Le Monde de Lucrèce - tome 9 - Anne Goscinny

 Je découvre cette série qui en est déjà au 9e tome !!
Depuis que je ne lis plus J'Aime Lire, et J'Aime Lire Max (ex Je Bouquine), je rate trop de sorties intéressantes (Notre bibliothèque a cessé ses abonnements, pas assez d'enfants intéressés, et mes petits-enfants sont trop grands 😕)
Je n'ai pas été gênée de commencer par ce numéro 9. Les personnages sont peu nombreux, bien présentés, je n'ai pas été perdue.

Une amusante chronique au jour le jour par Lucrèce de son année de 6e, de ses amitiés, de ses professeurs, et de sa famille quasiment "normale".
Une fillette qui se veut grande à présent qu'elle est au collège, un petit frère, Victor, assez peu présent dans cet épisode.
Une mère avocate, débordée par son travail, un beau-père aiguilleur du ciel, un père artiste, encore bien présent dans sa vie et dans la famille, une grand-mère parfaitement évaporée mais qu'elle adore (et qui s'incruste volontiers presque chaque jour pour le repas), une autre grand-mère atteinte d'Alzheimer et très touchante, un chat et une tortue.
Beaucoup d'humour dans ces récits, entre autres de jolis aptonymes pour les professeurs : M. Cossinus pour les maths, Rimbaud en français... et Mme Cayenne la conseillère d'éducation (ou d'orientation selon les pages ??) qui leur dit toujours que le collège, ce n'est pas le bagne !

mardi 22 juillet 2025

La promesse cachée

 
Quelle histoire sombre, l'incarnation du mal absolu, la cruauté de l'homme.

Comme souvent (toujours ?) chez Lucinda Riley, la Grande Histoire vient se mêler à l'histoire du roman.
Ici, la Shoah, déportation, camps de concentration.
Ce ne sera pas mon préféré de Lucinda Riley, et cependant, je l'ai lu très vite, son écriture se dévore facilement !
Beaucoup de thèmes, un peu trop m'a-t-il semblé, même s'ils se recoupent et se retrouvent bien entendu.
Avec entre autres une incursion au coeur du domaine de la mode, mannequins et défilés. La beauté, une vie qui semble facile, et qui ne l'est pas du tout.

Je n'ai pas encore lu le dernier tome des 7 soeurs, co-écrit par Harry Whittaker, le fils de Lucinda Riley.
Ici, il explique en préface qu'il a repris et remis en quelque sorte au goût du jour un des premiers romans écrits par sa mère. Je serais curieuse de comparer cette version à l'originale (mais  je ne lis pas du tout l'anglais, alors ...)

mercredi 16 juillet 2025

Les Espions de Swellingsteam - Nancy Guilbert


Un agréable roman jeunesse pour aborder l'univers steampunk.
De très jeunes super héros, des méchants fort méchants, des disparitions d'enfants très inquiétantes.
Un monde, comme il se doit, à la fois assez arriéré (notamment sur les droits des enfants, et des plus pauvres), et plein d'inventions scientifiques et techniques joliment imaginées.
Du suspense, de l'action, un peu de peur, des personnages forts mais sensibles.

J'ai aimé l'amitié qu'on voit se développer, ce groupe qui se forme par nécessité mais où chacun trouve un peu la famille qui lui manque.
J'ai aimé ces personnalités bien affirmées, bien campées, et les interactions entre enfant et adultes, ce qui n'est pas si courant dans les romans jeunesse.
J'ai aimé ces inventions dont on aimerait qu'elles existent.
J'ai eu un peu de mal avec  les noms des personnages, joliment complexes, et que je n'arrivais pas toujours à mémoriser. Mais je ne suis pas le public cible et ma mémoire est mauvaise. Du mal aussi avec les noms d'invention, mais ce n'est pas très gênant, et si bien trouvé. 

mardi 15 juillet 2025

Embrasser Kaboul - Charlotte Erlith


Très gros coup de coeur pour ce roman qui n'en est pas tout à fait un. Histoire vraie, biographie, roman historique...

J'avais tant aimé Bacha Posh que j'ai voulu lire celui-ci dès que j'en ai vu le résumé. 
On alterne entre le roman, les courriers d'Elisabeth, les archives, et les explications de l'autrice sur le chemin qu'elle a parcouru sur les traces de l'héroïne. Et tout est aussi passionnant.

1926, Elisabeth est une jeune Bretonne assez émancipée pour être partie vivre et travailler à Londres.
Mais quand elle rencontre Naïm Khan, les charmes de la capitale, et même de son fiancé anglais, paraissent soudain bien pâles.
Beaucoup la mettent en garde : partir vivre dans un pays où les femmes n'ont aucun droit, et doivent rester constamment derrière le grillage de leur tchadri ? Insensé.
Mais tout autant que l'amour, et le conte de fée que semble être le mariage avec un prince afghan, ce qui l'attire, c'est l'idée de pouvoir faire avancer la cause des femmes.
Car la famille au pouvoir est progressiste, et elle pourra participer à leurs efforts.
Hélas, avant même qu'elle puisse mettre les pieds dans le pays, les choses changent brutalement.
Rien ne pouvait lui laisser entrevoir ce qu'elle allait découvrir, dans ces rudes montagnes.

jeudi 10 juillet 2025

Hyper - Émilie Chazerand


 Encore un roman fort et prenant d'Émilie Chazerand. Ce ne sera cependant pas mon préféré, car malgré un humour toujours présent, la situation est si sombre.
Un peu trop triste pour moi, mais quel roman extraordinaire. Avec un tel final, c'est une thérapie à lui tout seul.

Difficile d'en dire plus. D'en dire plus que le résumé, qui en dit déjà trop ! (Heureusement, je les lis pour choisir mes lectures, mais je les oublie aussitôt !, je viens de le relire !)

Miriam est mal dans sa peau, mal dans vie, mal dans sa famille, qui se résume à une mère qui ne semble pas se soucier de son mal-être, et qu'elle voudrait détester.
Elle ne s'aime pas, on ne l'aime pas.
Son thérapeute est assez étrange, et elle y va un peu "à reculons". Mais il lui suggère un excellent conseil : écrire chaque jour son journal intime, pendant quatre semaines. Assorti d'un deuxième conseil tout aussi judicieux : un double journal, parce qu'elle sait bien que sa mère n'aura de cesse de le lire.
Et nous avons donc droit aux deux.
Celui tout sucre, tout faux, tout positif, ou presque. Pas trop quand même pour ne pas mettre la puce à l'oreille de sa lectrice.
Et l'autre, le vrai, bien caché, où elle essaie d'exorciser sa violence et sa détestation d'elle-même.

Résumé comme ça, ça pourrait être n'importe quel roman, drôle, loufoque, triste, réaliste. Mais c'est du très grand Chazerand. Qui va au tréfond des choses et des sentiments. Et c'est violent.

samedi 5 juillet 2025

Le Club de la troisième chance - Clare Pooley

 À la fois poignant et hilarant, un roman que j'ai dévoré avec beaucoup de plaisir et de sourires.
Des personnalités fortes et variées, se retrouvent au club senior, pour des motifs plus ou moins avouables.
Les activités prévues par la jeune animatrice ne sont pas forcément celles qui vont les retenir, débats et discussions sont assez animés !
Mais quand il est soudain question de fermer le centre, vont-ils parvenir à se mettre d'accord ?

On devine peu à peu les secrets de ces personnages hauts en couleurs.
Beaucoup sont très attachants, malgré leur caractère souvent rude.
Le plus émouvant pour moi a été Ziggy, jeune garçon partagé entre l'amour pour son bébé, et sa volonté de s'en sortir, de réussir les études qu'il avait prévu, avant l'arrivée de ce bébé.
Car la crèche elle aussi doit disparaître.

On n'oubliera pas de sitôt cette brochette de vieux tous plus dingues et plus intéressants les uns que les autres.
Et attention, des surprises jusqu'à la fin !

mardi 1 juillet 2025

Les Héritières de Deverill - (Filles d'Irlande T. 2) - Santa Montefiore

 
Ce tome commence en 1925, juste après la dernière page du précédent Le secret des Deverill.
Et j'apprécie ! 
Je n'aime pas quand une suite se passe de nombreuses années plus tard, sur de nouvelles générations.
Ici, nous allons connaître vraiment ce qui arrive à nos héroïnes préférées.

Au départ, j'ai quand même eu un peu de mal à y entrer, les filles s'éparpillent et l'Irlande est parfois bien loin.
Mais très vite, je me suis laissée reprendre par le charme de cette saga.
Chacune est forte à sa manière, elles cherchent leur vérité à travers le monde, et on les suit avec plaisir.
Celle qui va le plus nous étonner est sans doute Celia, qui va devoir mûrir avec une recherche à l'autre bout du monde.
Un bon deuxième tome parfois surprenant.

Extraits :

- Tu te rappelles l'infusion de chanvre d'Adeline ?
[...]

samedi 21 juin 2025

On ne dit pas Sayonara - Antonio Carmona

 
Quel merveilleux roman sur le deuil, sur les racines, sur l'amitié, la famille et ... les puzzles. Le Japon aussi bien sûr. 
Quatre ans que la mère d'Élise est morte, quatre ans que son père a institué une chape de plomb sur tout ce qui pourrait lui rappeler sa femme qu'il a tant aimé. Interdiction d'en parler, d'écouter sa musique, de parler du Japon ou de parler japonais, et tout ce qui pourrait s'y rattacher, et même interdit de pleurer sauf quand on coupe des oignons, et on en coupe beaucoup dans cette maison à présent. 
Impossible pour Élise de faire son deuil de cette mère subitement disparue totalement, sans même qu'elle sache comment, sans une image, sans un dernier adieu à se rattacher.
D'autant plus difficile que ça lui demande aussi d'occulter la moitié d'elle-même, puisqu'elle est à demi japonaise, et même beaucoup plus physiquement.

Pendant que son père semble se laisser peu à peu avaler par une créature démoniaque, sa fille s'efface doucement, se fait oublier, à la maison comme à l'école.

Mais c'est sans compter sur Stella, sa nouvelle amie, en 5e avec elle, joliment loufoque, et pourtant toujours là avec les mots justes quand Élise a vraiment besoin d'elle.
Stella qui va partager avec Élise sa passion pour Naruto, et les "animés", tandis qu'Élise lui fait découvrir les puzzles.
Et sans oublier aussi leur prof d'arts plastiques, encore plus perchée. 

mercredi 18 juin 2025

La terre de la liberté - Anna Jacobs

 
Me voici déjà revenu en Australie, avec Anna Jacobs, je ne m'en lasse pas.
Assez différents de mes autres lectures, ce roman (one shot ?) est vraiment centré sur l'émigration, l'installation d'une nouvelle colonie, dans des terres quasiment vierges.
Pas de coïncidences, ni de retrouvailles avec les personnages d'autres séries, on ne repart pas vers Swan River.

1923. Après quelques pages en Angleterre, nous suivons en Australie quelques couples d'immigrants volontaires, intéressés par la promesse du gouvernement d'octroyer aux anciens combattants des terres, une ferme, du bétail, de quoi commencer une nouvelle vie, loin de leur misère, et au soleil. 

Plein d'espoir, ils vont se heurter à l'incompétence des autorités, puisque rien n'est préparé pour leur arrivée. Et aussi à la difficulté pour certains de s'adapter à une vie difficile de fermier, de travaux durs, dans un bush parfois inhospitalier.
Mais il y aura aussi l'amitié, l'entraide, la cohésion d'un groupe qui veut réussir. 

Nora et Andrews, tous deux veufs, se marient sitôt avoir fait connaissance, pour pouvoir partir en Australie et profiter de ce programme. Très vite ils s'entendent bien, mais on n'en dira pas autant de leurs enfants.
L'arrivée est difficile : Rien n'est prêt pour accueillir les émigrants dans le bush. 

mardi 10 juin 2025

Le secret des Deverill - (Filles d'Irlande T. 1) - Santa Montefiore

Quel plaisir le premier tome de cette saga. 
J'ai eu un peu l'impression de me plonger dans l'inverse de mes lectures habituelles d'évasion.

Les surprises des lectures successives !
J'ai demandé ce roman juste parce que j'aime beaucoup Les lapins de la couronne d'Angleterre, et que j'étais curieuse de lire Santa Montefiore en roman adulte.
J'ai été étonnée de recevoir deux très gros volumes, qui curieusement me replongent dans lieux et époque que je viens à l'instant de quitter avec Anna Jacobs. 
Irlande et Angleterre, immigration. Le résumé m'évoque d'autres romans, mais je m'aperçois que c'est un peu le négatif de ceux-là. Pas négatif dans le sens critique, mais comme  en photographie, quand on compare la photo et son négatif.

Ici, ce n'est pas l'Irlande des pauvres qui meurent de faim, mais celle des propriétaires terriens qui adorent ce pays, et ne rêvent que d'y revenir quand ils sont obligés de le quitter.
Mais j'y découvre les Anglo-Irlandais qui ont conquis les lieux, au détriment des natifs, qui cherchent à les chasser.
Il sera question de guerre, et ce qui n'était que des infos lointaines nous plonge ici au coeur de ce que chacun vit et ressent.
Question d'amour aussi, au-delà des castes et des religions, mais surtout amour de ce pays.