Cette fillette qui a des rêves, si simples mais si impossibles pour son sexe et son époque.
Presque un demi-siècle plus tard, le Texas ne semble pas plus avancé sur l’émancipation de la femme que la Géorgie de Scarlett O'Hara.
Calpurnia aime tout autour d'elle, les plantes, les animaux, la nature, les découvertes et la science.
Elle a la chance d'avoir un merveilleux grand-père, qui oublie parfois qu'elle n'est qu'une enfant, mais qui ne voit aucun inconvénient à lui faire partager ses recherches et ses découvertes, même si elle n'est "qu'une" fille. Et alors qu'il y a des garçons plein la maison.
Hélas, sa mère, et la vie, vont vite se charger de la faire rentrer dans le rang. Ou du moins essayer.
Mais pour le moment, nous découvrons avec délice la vie avec elle.
La fin, qui est aussi la fin d'un siècle, est un beau moment, chargé d’interrogations, et de bonheur.
Je ne pense pas cependant le proposer à mes petites-filles (14 et 13 ans) pour le moment. Il me semble que certains passages sur les insectes ou les plantes, ou Mr Darwin sont un peu lents ou compliqués pour les jeunes lecteurs. C'est cependant une intéressante découverte des théories de Darwin.
Comme souvent à l'Ecole des Loisirs, j'ai l'impression que c'est de la très belle littérature jeunesse qui peut plaire surtout aux adultes. Mais je peux me tromper.
Prix Sorcières 2014 (catégorie Adolescents)
Calpurnia et Travis : une suite que j'ai lu avant !
Extraits :
Il me conduisit dans la bibliothèque, où nous, les enfants, n'étions pas censés nous rendre.
***
Chez nous, tout enfant qui restait au lit pendant plus d'une journée était bourré d'huile de foie de morue. Cette simple perspective produisait souvent des guérisons miraculeuses.
***
Je mangeai la moitié de mon orange de Noël [...]. J'en gardai la moitié pour la manger au siècle suivant. Est-ce qu'une orange de 1899 aurait un autre goût en 1900 ?
***
Bon-papa m'avait dit que les guêpes peuvent choisir d'être mâle ou femelle quand elles sont à l'état de larve. Une idée intéressante : je me demandai pourquoi les enfants humains n'avaient pas ce choix pendant qu'ils étaient encore en cours de formation, disons jusqu'à cinq ans. Après tout ce que j'avais vu sur la vie des garçons et sur celle des filles, j'aurais choisi sans hésiter d'être une larve masculine.
***
J'avais toujours pensé que je n'étais pas comme les autres filles. Je n'appartenais pas à leur espèce. J'étais différente. Je n'avais jamais pensé que mon avenir serait le même que le leur. Mais à présent je comprenais que je m'étais trompée, et que j'étais exactement comme les autres filles. J'étais censée consacrer ma vie à une maison, un mari, des enfants. Il était prévu que j'abandonne mes études d'histoire naturelle, mon carnet, ma rivière bien-aimée.
***
Je pris le sandwich et "De Grandes Espérances", puis me laissai tomber sur mon lit avec le sentiment que c'était le comble de la volupté.
Aaah ! Lit, livres, chaton, sandwich ! Que désirer de plus dans la vie ?
***
Je trouvais que Viola devrait abandonner sa lutte contre elles [les fourmis] et les laisser tranquille, mais je changeai d'idée en m'apercevant que le poivre noir dans la salade aux œufs durs n'étaient pas du tout du poivre.
***
Le livre était si lourd, si gros, que je sus tout de suite que c’était un ouvrage de référence, peut-être même une encyclopédie. Je commençai à détacher le papier, découvrant le mot « Sciences » imprimé en lettres fleuries.
- Oh ! m’exclamai-je. Quelle splendeur !
J’étais non seulement émerveillée par le livre concret que je tenais à la main, mais plus encore par le fait que mon père et ma mère comprenaient enfin le genre de nourriture dont j’avais besoin pour vivre. Tout excitée, je levai un visage rayonnant vers mes parents. Ils sourirent en hochant la tête. J’arrachai le papier, découvrant alors le titre en entier : La science de la tenue du ménage.
- Oh !
Je restai interloquée.
Titre original : The Evolution of Calpurnia Tate 2013
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Diane Ménard
L'école des loisirs 2013 - 420 pages
Résumé Babelio
Extraits :
Il me conduisit dans la bibliothèque, où nous, les enfants, n'étions pas censés nous rendre.
***
Chez nous, tout enfant qui restait au lit pendant plus d'une journée était bourré d'huile de foie de morue. Cette simple perspective produisait souvent des guérisons miraculeuses.
***
Je mangeai la moitié de mon orange de Noël [...]. J'en gardai la moitié pour la manger au siècle suivant. Est-ce qu'une orange de 1899 aurait un autre goût en 1900 ?
***
Bon-papa m'avait dit que les guêpes peuvent choisir d'être mâle ou femelle quand elles sont à l'état de larve. Une idée intéressante : je me demandai pourquoi les enfants humains n'avaient pas ce choix pendant qu'ils étaient encore en cours de formation, disons jusqu'à cinq ans. Après tout ce que j'avais vu sur la vie des garçons et sur celle des filles, j'aurais choisi sans hésiter d'être une larve masculine.
***
J'avais toujours pensé que je n'étais pas comme les autres filles. Je n'appartenais pas à leur espèce. J'étais différente. Je n'avais jamais pensé que mon avenir serait le même que le leur. Mais à présent je comprenais que je m'étais trompée, et que j'étais exactement comme les autres filles. J'étais censée consacrer ma vie à une maison, un mari, des enfants. Il était prévu que j'abandonne mes études d'histoire naturelle, mon carnet, ma rivière bien-aimée.
***
Je pris le sandwich et "De Grandes Espérances", puis me laissai tomber sur mon lit avec le sentiment que c'était le comble de la volupté.
Aaah ! Lit, livres, chaton, sandwich ! Que désirer de plus dans la vie ?
***
Je trouvais que Viola devrait abandonner sa lutte contre elles [les fourmis] et les laisser tranquille, mais je changeai d'idée en m'apercevant que le poivre noir dans la salade aux œufs durs n'étaient pas du tout du poivre.
***
Le livre était si lourd, si gros, que je sus tout de suite que c’était un ouvrage de référence, peut-être même une encyclopédie. Je commençai à détacher le papier, découvrant le mot « Sciences » imprimé en lettres fleuries.
- Oh ! m’exclamai-je. Quelle splendeur !
J’étais non seulement émerveillée par le livre concret que je tenais à la main, mais plus encore par le fait que mon père et ma mère comprenaient enfin le genre de nourriture dont j’avais besoin pour vivre. Tout excitée, je levai un visage rayonnant vers mes parents. Ils sourirent en hochant la tête. J’arrachai le papier, découvrant alors le titre en entier : La science de la tenue du ménage.
- Oh !
Je restai interloquée.
Titre original : The Evolution of Calpurnia Tate 2013
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Diane Ménard
L'école des loisirs 2013 - 420 pages
Résumé Babelio
Vous dites " j'ai l'impression que c'est de la très belle littérature jeunesse qui peut plaire surtout aux adultes. " Je partage absolument votre avis et je ne le proposerai pas à mes élèves, même aux excellents lecteurs. ( Il est vrai qu'ils ne sont qu'en CM2 !) Mais il y a aussi la série "Calpurnia, apprentie vétérinaire", beaucoup plus accessible, je crois. Je n'ai que le premier à la bibliothèque de mon école mais les élèves l'aiment. La connaissez-vous ?
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour votre commentaire. Non, je ne connais pas du tout cette série. Ça semble en effet plus abordable, et intéressant. Je vais regarder ça de plus près, merci beaucoup.
RépondreSupprimer