Voici donc, une dizaine d'années plus tard, le quatrième tome d'une série qui semblait bien terminée au 3e.
J'ai beaucoup aimé ce volume, comme les premiers, (et nettement plus que le 3e).
Quand j'ai enfin réussi à comprendre l'ordre des tomes, et bien qu'il soit précisé qu'on peut lire celui-ci tout à fait indépendamment, j'ai choisi de lire / relire les précédents (plus de 2100 pages en une douzaine de jours) et je ne le regrette vraiment pas.
Si vous commencez par celui-ci, je ne crois pas que vous arriviez à démêler vraiment les origines de la famille (déjà moi en les ayant lu d'affilée, je m'emmêle encore un peu 😄 ; il faut dire que ma mémoire n'est pas top !) mais ça ne gêne pas pour suivre ce roman.
Si vous commencez par celui-ci, je ne crois pas que vous arriviez à démêler vraiment les origines de la famille (déjà moi en les ayant lu d'affilée, je m'emmêle encore un peu 😄 ; il faut dire que ma mémoire n'est pas top !) mais ça ne gêne pas pour suivre ce roman.
Cependant, j'ai trouvé vraiment agréable de les lire dans l'ordre. Quand certains protagonistes expliquent à Helena leurs ascendances, j'ai l'impression de me retrouver un peu au sein de cette famille.
Donc, c'est au choix, lire ce roman pour lui-même, ou comme la suite d'une longue histoire passionnante.
J'ai été surprise au début, on est bien loin du Royaume-Uni comme de la Nouvelle-Zélande : Iran, un camp de réfugiés polonais auparavant exilés en Sibérie. (Un épisode historique dont je n'avais jamais entendu parler)
Mais très vite, un espoir d'une nouvelle vie en Nouvelle-Zélande. Et à peine débarqués, Miranda les accueille. Une inconnue pour nous, mais quand elle parle de son frère Galahad, on replonge dans la famille de Miss Gwyn !
Helena rêve de ce pays, mais elle y arrive avec tant de remords, et de passif qu'il va lui être difficile d'aller de l'avant.
On va avec plaisir retrouver non seulement la branche de la famille descendant de Fleurette, Lilian l'autrice, et ses enfants, mais aussi repartir pour Kiward Station, mon endroit préféré !
Si Miss Gwyn les a quittés à un âge canonique, son souvenir est encore très présent. Et un nouveau James McKenzie, fils de Gloria et Jack, succède à son grand-père.
Gloria tient toujours les rênes de l'exploitation, et elle s'en sort très bien. Après tant d'errance, elle a trouvé son bonheur. Et elle est celle à mieux de comprendre les horreurs arrivées à Helena.
On a plaisir à voir l'évolution de la famille.
Amusant, de rencontrer aussi les descendants des chevaux et des chiens !
Après avoir vu l'arrivée de l'automobile dans le tome précédent, cette fois, c'est en avion qu'ils surveillent les troupeaux !
Hélas, l'évolution n'est pas qu'amélioration.
On s'aperçoit du recul concernant les Maoris.
D'une part, leur intégration n'a pas progressée, bien au contraire. Alors que, sans doute en grande partie grâce à Gwyneira, ils commençaient à être plutôt bien acceptés dans le secteur, le racisme est bien installé, avec notamment des réactions stupides de la part des pires Blancs.
D'autre part, les villages Maoris se dégradent, plus d'entretien, plus d'élan, des zones terriblement en décrépitude.
Que Wiremu aient refusé l'héritage de Tonga pour partir en ville suivre les études de médecine dont il rêvait, laissant le village sous la coupe de son frère, alcoolique sans aucune ambition pour sa communauté, n'arrange rien.
Mais j'avais déjà été choquée dans les tomes précédents : pour sceller une bonne entente entre communautés, à chaque réunion, les Pakehas, notamment ceux de Kiward Station, partageaient du whisky avec les Maoris.
On sait, même sans être particulièrement au fait du sujet, les dégâts provoqués par l'alcool sur des populations qui n'en avaient pas l'habitude. Ça se confirme ici, où au lieu de chercher du travail, les Maoris cherchent surtout à boire ; quelle tristesse.
Dans ce roman, encore plus que les précédents, on apprend beaucoup de choses sur les croyances et les traditions des Maoris, c'est passionnant. De plus, la découverte de la Nouvelle-Zélande donne énormément envie d'aller visiter !
Ce volume se déroule de 1944 à 1946.
Helena va découvrir le cinéma avec "Le Lys de Brooklyn". Film d'Elia Kazan tiré du livre que j'avais tant aimé.
Les couvertures avec des personnages de dos semblent être la signature des romans d'évasion de l'Archipel. Mais celle-ci ressemble tellement à la série La Pension du Bord de Mer, de Tamara McKinley, que je me suis un moment embrouillée dans ma pile à lire !!
Extraits :
Lilian avait estimé que laisser son mari camper en pleine nature représentait un risque trop grand, car le Pr Benjamin Buller était assez inadapté à la vie de tous les jours. La mère de Miranda avait, non sans raison, craint de le voir déclencher un incendie de forêt avec son réchaud à gaz ou provoquer un glissement de terrain en montant une simple tente.
***
- Or, ce qui est surtout important pour les Maoris, c’est le canot avec lequel leurs ancêtres sont venus à Aotearoa depuis Hawaiki, une île polynésienne fabuleuse. Quand quelqu’un présente sa pepeha, son histoire personnelle, il le cite en premier. Plus que les noms des ancêtres, ce sont les chemins qu’ils ont suivis et les lieux où ils ont vécu qui importent. En d’autres termes, moins leur existence que ce qu’ils ont vécu. C’est dans cette mesure que l’on peut expliquer que le passé des tribus et leur futur se confondent. C’est le passé qui détermine le futur. Il n’est pas clos, il ne nous lâche pas.
***
En fait, les moutons n’ont besoin de personne pour rentrer à la ferme, expliqua-t-il à Helena, par qui il se fit remplir une seconde fois un gobelet de café. Mais si l’un d’eux se blesse ou est trop faible pour avancer, nous pouvons le transporter. Autrefois, on abattait aussitôt les bêtes malades. Avant que nous ne disposions d’autos, rassembler les moutons était beaucoup plus pénible. Il fallait grimper là-haut à cheval, pendant deux jours, avant d’apercevoir les premiers moutons. Tout est désormais plus simple. Nous transportons les chevaux jusqu’à l’endroit où nous pouvons rassembler les moutons que James a au préalable chassés des cimes avec son Pippa. Cela exige du savoir-faire, mais n’a plus rien à voir avec des équipées de plusieurs jours, parfois par mauvais temps, à la recherche d’éventuels retardataires.
Titre original : Eine Hoffnung am Ende der Welt (2017)
Traduit de l'allemand par Jean-Marie Argelès
Éditeur : L'Archipel - 16 mai 2024 - 400 pages - 22.00 €
Lu en numérique via NetGalley que je remercie
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