Commencer un roman de Claire Mazard, c'est savoir qu'on va presque sûrement être bouleversé, et ne plus pouvoir lâcher sa lecture jusqu'au point final.
J'hésite toujours avant de les ouvrir, tant je sais que pendant quelques jours, quelques heures, je vais vivre avec son histoire, dans son histoire
Celui-ci est-il le plus personnel ? Probablement ?
Même s'il n'a pas fait écho à une situation personnelle pour moi, j'ai été aussi happée par ce texte, et eu du mal à quitter ces personnages.
Décidément, le père n'a pas le beau rôle. Après le pervers narcissique de l'extraordinaire Je te plumerai la tête, on a ici un père qu'on ne saurait qualifier, tant il est inqualifiable !!
Des chapitres courts.
Un début comme un ciel bleu dans lequel on sait que soudain, l'orage va éclater.
Un début comme un ciel bleu dans lequel on sait que soudain, l'orage va éclater.
Une petite enfance dans la nature de la Provence. Peu à peu, on comprend qu'Anne, même si elle sait faire de mille choses des petits bonheurs, est une enfant malheureuse, maltraitée.
Elle se reconnait tant dans Poil de carotte qu'elle s'étonne que les autres en soit choqués.
Parce qu'elle ne comprend pas pourquoi ses parents ont été si durs avec elle, et qui est cette marraine dont elle n'a aucun souvenir, mais qui semble l'appeler tout de même dans son inconscient, elle va mener une enquête familiale pour comprendre et se comprendre enfin.
Parce qu'on ne peut pas avancer correctement dans la vie si on ne sait pas d'où on vient.
Un texte plein d'émotion, d'espoir aussi car on voit Anne avancer peu à peu, modifier la relation avec sa mère, et se réconcilier un brin avec elle-même.
Même s'il est paru dans une collection junior, un roman à lire par tous, chaque adulte y trouvera de l'intérêt, pour prendre confiance, en soi, et en la vie.
Petit détail (sans importance) qui m'interroge dans le chapitre sur les naissances :
Pourquoi situer Arles dans le Gard ? La plus grande commune de France métropolitaine est dans les Bouches du Rhône. L'autrice, native de la région, ne peut l'ignorer.
Le 93 pour Courbevoie m'a un peu laissée perplexe, à cette époque-là, c'était encore la Seine, mais c'est moins évident, si on considère non la date de sa naissance mais celle où sa mère écrivait son lieu de naissance. Mais Arles n'a pas bougé !!
À propos de Courbevoie, un petit aparté très personnel : quand, dans ce roman, je lisais le nom de cette ville, ça me faisait pense chaque fois à Banania. Parce que enfant, je lisais à chaque petit-déjeuner la boîte qui était devant moi, je crois bien que c'est là-dessus que j'ai appris à lire bien avant l'école. C'était une boîte métallique de Banania (qui contenait autre chose d'ailleurs) et à force de déchiffrer chaque matin "Banania - Courbevoie", je l'ai encore en tête près de soixante-dix ans plus tard !!
Et surprise, bien plus loin dans le récit, Anne en parle aussi !
J'ai été attendrie aussi qu'elle évoque Le Souricureuil. Qui, si pour l'autrice est le surnom de quelqu'un, c'est bien en pensant au si joli petit roman, que je lisais avec mes enfants, et que j'ai d'ailleurs encore dans ma bibliothèque.
Au-delà de ces considérations anecdotiques et personnelles, une seule conclusion : lisez ce roman !!
(Et tous les autres de l'autrice, en particulier "Je te plumerai la tête".)
Qui en parle ?
Extraits :
- "Pourquoi écrivez-vous... vraiment ?"
***
Comment vivre quand on ne sait pas d'où l'on vient ?
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