Donc, je n'ai pas hésité quand je l'ai vu à la bibliothèque.
Ce n'est pas un énorme coup de coeur comme la saga des Sœurs, mais l'écriture de Lucinda Riley était vraiment addictive, je ne l'ai pas lâché, et lu en trois ou quatre jours.
Il y a cependant un petit quelque chose qui m'a mise parfois un peu mal à l'aise, je ne saurais dire quoi. Sans doute dû au fait que personne, du début à la fin, n'écoute Chezka quand elle parle des voix qu'elle entend. Famille ou soignant, ça ne semble intéresser personne, et on se dit qu'on lui a gâché sa vie. Et c'est un peu le roman des opportunités manquées.
Mais on s'attache aux personnages, et même si ça commence en quelque sorte par la fin, le suspense est maintenu. Et arrivée au bout, j'ai eu envie de reprendre les premières pages pour les comprendre différemment.
Une superbe propriété au Pays de Galles, une famille qui se réunit pour Noël 1985, dans la neige.
Une amnésique qui a accepté de sortir enfin de son refuge, et de tenter de faire face à un passé dont elle ne connait que ce qu'on lui raconte.
Un décor planté pour un polar de Noël, mais non, il n'y aura pas de crime (quoique ...). Par contre, on devine que le passé de chacun n'a pas été un long fleuve tranquille. Et pas seulement parce que la demeure ancestrale a brûlé.
On va en suivant Greta remonter le fil de ses souvenirs revenus, à partir de 1945, avec des allers-retours sur les périodes plus récentes.
Après 36 heures dans la brume, de nouveau l'amnésie au centre d'un roman, mais ils sont aussi différents que possible.
Des personnages denses, des histoires de famille incroyables, un suspense maintenu, des décors intéressants, du Londres des artistes à Marchmont (Pays de Galles) en passant par Los Angeles.
J'ai finalement un peu de mal à les quitter !!
Extraits :
Le directeur de théâtre avait beau être bienveillant, les règles morales pour les filles qui s'y produisaient étaient claires et strictes. Et être enceinte sans être mariée était le péché le plus grave qu'une fille puisse commettre.
***
... personne n'ignorait que l'Amérique était le Nouveau Monde, la terre de toutes les opportunités, où qu'on y habite.
***
[nouvelle étudiante] Il y avait tant à apprendre, depuis le fonctionnement du métro et des bus de Londres, jusqu'aux raisons pour lesquelles ses camarades trouvaient si drôle de boire autant que possible, parfois jusqu'à perdre connaissance.
***
Elle ferma les yeux et attendit que le sommeil l'emmène.
Pour elle, qui était habituée à sa chambre bruyante de Londres, le silence lui semblait assourdissant.
***
Chacun, partout dans le monde, savait qui il était et portait son histoire en lui, où qu'il aille ; alors qu'elle n'était qu'une coquille vide qui se faisait passer pour un être humain.
Titre original : The Angel Tree (2014)
Écrit sous son nom de Lucinda Edmonds
Traduit de l'anglais par Marie-Axelle de La Rochefoucauld
Éditeur : Charleston - 2018 - 538 pages - 22.50 €
(9.50 € en poche)
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