Un excellent roman jeunesse, à la fois écologique, politique et satirique. Je commencerais cependant par deux regrets :
La première moitié m'a parue un peu ardue à suivre pour les enfants, même si elle énonce de belles et importantes vérités. Je crains que les petits lecteurs n'accrochent pas forcément à ce début et ce serait dommage.
Et surtout, la couverture nous a totalement induites en erreur. Il me semble qu'il évoque plutôt un livre drôle, alors que ce n'est pas du tout le cas, même si on sourit volontiers à certains épisodes.
Beth a toujours vécu dans un coin perdu d'Alaska. D'une famille de trappeurs plutôt cruels, elle s'est enfuie dès qu'elle a pu, et s'est installée en solitaire, aidant et soignant autant d'animaux qu'elle pouvait.
Pour avoir sauvé un jeune ours, au péril de sa vie, les animaux vont penser à elle quand ils vont juger urgent de se débarrasser de Trump, dont les décisions mettent en grand péril la terre.
Aider les animaux, Elisabeth en est tout à fait d'accord. Mais tuer un être vivant, même méchant et dangereux, impossible pour elle.
Par contre, un enlèvement pourrait être une solution envisageable !
Il y a de l'humour avec certaines scènes, les animaux qui parlent, et on aime aussi trouver Trump absolument ridicule.
Il y a de l'humour avec certaines scènes, les animaux qui parlent, et on aime aussi trouver Trump absolument ridicule.
Cependant, de belles explications et démonstrations du massacre que les humains font de la nature. C'est pour cela à mettre entre toutes les mains.
Hélas, ce roman se déroule après le premier mandat, et on aimerait que la suite se soit passée comme dans le roman. Mais il est encore temps de prendre conscience.
Les enfants en auront sans doute une autre lecture que la mienne, verront plus d'humour, et je le recommande vraiment.
Extraits :
Elles [les mouches] étaient chargées de relever ses moindres faits et gestes et d'en informer les chats qui feraient semblant de traîner dans les parages. Les matous transmettraient ensuite les informations aux barges rousses postées à l'extérieur de la ville. Ces oiseaux migrateurs étaient capable de voler plusieurs milliers de kilomètres, une qualité non négligeable, sachant que près de 6 000 kilomètres séparaient la Floride de l'Alaska.
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je me souviens parfaitement du jour où Donald Trump est devenu le 45è président des États-Unis. J'étais sidérée, je ne comprenais pas comment ce clown de pacotille ne maîtrisant pas plus de cent mots de vocabulaire avait réussi à se hisser à la tête de notre pays, souvent présenté comme la plus grande démocratie du monde. Donald Trump passait le plus clair de son temps à insulter les gens qui ne pensaient pas comme lui. Je détestais tout chez ce bonhomme gonflé à l'hélium, affublé d'un prénom de canard et dont la tête grasse et caoutchouteuse semblait couverte d'une queue de renard mort !
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Bobar, mon père, m'a expliqué la bêtise de votre démarche : si vous agissez de la sorte, c'est pour voir si vous, les humains, pourrez aller vivre sur cette planète une fois que la vie sera devenue impossible sur Terre. Voilà, Peau Rose, comment vous raisonnez. Au lieu de prendre soin de votre maison, vous la laissez se délabrer et, une fois qu'elle sera devenue inhabitable, vous en achèterez une nouvelle. Vous crachez dans la soupe avant même de l'avoir goûtée, vous détruisez tout ce qui vous entoure, vous êtes fous, mais c'est plus fort que vous.
Illustré par Grégoire Mabille.
Éditeur : Mijade - 2 mai 2024 - 159 p. - 12.00 €
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