Après L'Île sous la mer, voici un nouveau volume des histoires naturelles.
Celui-ci aborde moins de sujets différents, mais est tout aussi intéressant.
Le thème central est encore une catastrophe naturelle.
Nous sommes toujours sur la côte est des USA, mais bien plus au sud que la baie de Chesapeake, dans les quartiers marécageux et pauvres de la Nouvelle-Orléans. (Mais pourquoi la 4e de couverture parle-t-elle de Floride ?)
Quand Junior découvre un tout petit chien abandonné, c'est le coup de foudre. Tout blanc, tout rond comme une boule de neige, ce sera Snowball. Petit chien assez futé pour se faire accepter par la mère de Junior, qui galère pour nourrir seule cinq enfants et ne tenait pas vraiment à un animal en plus.
Mais quand l'ouragan emporte tout sur son passage, et que leur maison, comme celles des voisins, s'envole, le monde de Junior bascule. Séparé de sa famille par la cohue, et de son chien par le règlement, il va entamer un long périple pour se retrouver, mais retrouver quoi quand tout ce qu'il connait a été détruit.
Des rencontres plus ou moins bienveillantes, mais les plus dangereuses, ce sont les alligators, qui arrivent avec l'eau qui envahit tout.
Raconté très simplement, on vit, de l'intérieur, l'arrivée du cyclone, et sa transformation en ouragan , et c'est impressionnant.
Un coté romancé pour narrer un évènement mémorable et catastrophique.
Heureusement, il y a des côtés moins noirs comme l'amitié, et surtout cet adorable petit chien qui se rend vite indispensable.
Un superbe texte qui se lit très vite, mais qui ne s'oublie pas. Et le personnage de Mama Bea est inoubliable.
L'École des Loisirs semble toujours avoir une préférence pour les couvertures qui ne donnent pas envie d'ouvrir leurs livres. Ça s'est un peu amélioré ces dernières années, mais assez peu finalement. Quel dommage vu la qualité de leurs textes.
Extraits :
- Pourquoi Snowball ?
- Parce qu'il est tout petit, tout rond, tout blanc, parce que c'est moi qui l'ai trouvé et parce que ça me plaît de l'appeler comme ça.
- Mais tu n'as jamais vu de neige ailleurs qu'à la télé, a rigolé Jefferson.
- Et alors ? Toi, tu t'appelles bien Jefferson, et tu n'as jamais vu de président des États-Unis ailleurs qu'à la télé.
***
- Si je suis si grosse, a-t-elle repris, c'est parce que je suis une vieille femme noire qui a toujours vécu ici, et tout ce que j'ai vécu dans ma vieille vie de vieille femme noire, je l'ai amassé au-dedans de moi. [...] Et tous ces souvenirs, crois-moi, ça prend de la place.
***
On a regardé nos fenêtres recouvertes de planches, notre maison, amarrée au sol comme un bateau, nos portes renforcées de tôles... Qu'est-ce qu'on pouvait faire de plus ?
***
Illustré par Amandine Delaunay
Éditeur : L'École des Loisirs - 17 avril 2019
Série : Histoires naturelles, de Xavier-Laurent Petit
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