À la fois un superbe texte qu'on ne peut pas lâcher, et une fine analyse des pensées, de l'évolution des personnages.
J'ai aimé la présentation des trois principales héroïnes, un chapitre pour chacune, où on apprend à les connaître et à s'y attacher.
J'avoue avoir cependant hésité un instant à poursuivre ma lecture, car je vis en ce moment une période difficile, et l'idée m'était difficile de suivre une dame âgée, à peine veuve de "son André" ce qui faisait tristement écho à l'actualité de mon entourage. De plus atteinte d'Alzheimer, et enfermée dans une sinistre maison "de fous".
Mais très vite, je me suis tellement attachée à cet improbable trio que je n’aurais plus risqué de les quitter. D'ailleurs, je l'ai lu en deux jours, et elles me manquent à présent.
C'est triste, tendre, émouvant, mais aussi tellement positif et encourageant. Sans compter un bien beau voyage en Andalousie.
Nous avons donc la rencontre de trois femmes, toutes trois à une période cruciale et difficile de leur vie. Louane a 18 ans, Laurene presque 40, et Luisa, 77. Elles vont transformer ce hasard, d'abord très contrariant, en une merveilleuse aventure.
Aider les autres, ou s'aider soi-même ? (Ou les deux vont-ils ensemble ?)
Oser aller de l'avant, ou se laisser enfermer par sa famille ? Car toutes trois vivent cet enfermement, qu'il soit physique ou moral.
Le thème est intéressant, les personnages aussi, mais surtout, on s'attache énormément à ce roman, un réel plaisir de lecture.
Ce qui aurait pu être une histoire très triste est éclairé par l'amitié, quasiment la "fusion" entre ces trois femmes si différentes, en âge, en vie, et en caractère.
Le retour vers son enfance, et la lumière andalouse apportent aussi des moments de bonheur pur.
J'avais déjà bien aimé du même auteur le premier tome de Le secret de la Montagne Noire (dont je n'ai hélas pas encore pu lire le suivant) mais celui-ci m'a paru encore plus passionnant.
Vous pouvez lire aussi la chronique de Syboulette
Et sa très intéressante interview de l'auteur.
Extraits :
Lui, bien évidemment, n'était responsable de rien. Se remettre en cause aurait été un aveu d'échec et il n'en était pas question. Le mot "échec" ne faisait pas partie de son vocabulaire.
***
On peut bâtir sa maison tout au fond d'une crique bercée par le cliquetis des flots, profiter du sable blanc et fin qui s'étale jusqu'aux rochers.
Et le soir, contempler le soleil à l'horizon qui disparaît lentement comme s'il s'enfonçait dans la mer.
On peut faire tout cela et rêver de recommencer chaque jour.
Mais il nous manquera toujours la saveur de ces soirées d'enfance assis par terre, le menton sur les genoux, à écouter la voix des anciens ...
***
Louise, à cet instant, redevenait la petite Luisa qui déambulait avec son amie Alma, son aînée de treize ans, dans les rues de Valdehijos. Le soir, les enfants avaient la permission de se balader à leur guise dans les innombrables ruelles du village.
***
Ce soir-là, Maria m'a dit : "Cours après tes rêves ma petite, cours après tes rêves..."
***
- Je n'aime pas cette expression : "tomber amoureuse". Si on tombe on devient faible, on est à la merci de l'autre et c'est peut-être ça mon problème : je ne veux pas devenir faible.
- Mais ça n'a rien à voir avec de la faiblesse ! L'amour, c'est de la force qu'on partage.
Éditeur : Michel Lafon
2 mai 2019 NOUVEAUTÉ
393 pages ; 18.95 €
Résumé Babelio
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