Après ma lecture de Lune de Tasmanie, j'avais très envie de retrouver l'écriture de Tamara McKinley et je n'ai pas été déçue.
Un peu surprise car je m'attendais à ce que ça se passe dans un pays lointain, ou départ vers l'autre bout de la terre (je ne lis toujours pas les 4es de couverture et les résumés, ou le moins possible pour éviter ceux qui dévoilent une bonne partie de l'histoire !) comme beaucoup de romans de cette autrice me semble-t-il, et nous restons en Angleterre.
J'ai découvert aussi en cours de lecture que c'était le 6e volet de la saga de la pension du Bord de mer, mais ce n'est guère gênant de n'avoir pas lu les autres. Les personnages sont présentés, et, si j'ai bien compris, chaque volume est quasiment indépendant, on retrouve juste les habitants de la pension.
Malgré des sujets pas forcément drôles, ce roman réchauffe le coeur grâce au côté si chaleureux de cette pension.
1942 - En pleine guerre, Ruby, 18 ans, survit comme elle peut dans l'East End londonien, dans la misère et sous les coups d'un mari plus que violent, petit caïd très dangereux. Son seul réconfort, sa mère, qui vit proche mais qui pour voir sa fille doit se cacher de cet homme.
La violence finit par atteindre un tel degré que Ruby n'a pas d'autres solutions que de s'enfuir, seule, sans aucun point de chute, elle qui n'a jamais quitté son quartier.
Parallèlement, nous découvrons (pour ceux comme moi qui n'ont pas lu les épisodes précédents) le quotidien de Peggy, la propriétaire de la pension du Bord de mer, qui se débrouille comme elle peut en l'absence de son mari à la guerre, entre son travail, son bébé, ses pensionnaires, et tout le bénévolat nécessaire dans cette période.
De façon improbable mais tellement réconfortante le hasard amène Ruby à Cliffehaven, et si tout ne sera pas rose subitement, elle y rencontre très vite des gens bienveillants qui vont l'aider et la soutenir.
Tout en suivant la vie de chaque pensionnaire en temps de guerre, période difficile s'il en est, j'ai apprécié le côté chaleureux de cette maison. C'est un roman terriblement réconfortant car on y croise plus de gens bienveillants que de méchants ! Toutes ces personnes, que j'ai vite appris à connaître, sont merveilleuses, avec leurs soucis, leurs problèmes et leur grand coeur.
Je partirais volontiers passer un moment à la pension du Bord de mer ! En attendant, je vais essayer de lire les autres volumes, histoire de ne pas abandonner là tout ce petit monde.
Dommage que ce ne soit pas une suite, car j'aurais aimé voir si la mère de Ruby peut la rejoindre, que devient la famille Fraser, et ne pas quitter l'adorable chef de gare !
Extraits :
Grand et large d'épaules, Ray portait son costume sur mesure avec l'aisance d'un garçon né dans le luxe. Sa chemise blanche, sa cravate chic et ses chaussures faites main venaient parfaire l'illusion. Après avoir ôté son manteau à col de velours pour le confier à l'un de ses sous-fifres, il inclina imperceptiblement la tête pour saluer l'assistance Quoiqu'il ne fût âgé que de vingt-trois ans, il émanait de lui un charisme indéniable. Il possédait en outre des liens familiaux avec les malfrats les plus puissants et les plus redoutés de l'East End.
***
Comme elle se dirigeait vers le centre de Londres, la jeune femme sentit la Ruby d'autrefois revenir à la vie, une Ruby déterminée, forte et dégourdie. Une enfant de l'East End. Elle surmonterait l'épreuve qu'elle était en train de traverser,
***
Cette fois, elle n'avait plus le moindre doute : la pension du Bord de mer allait devenir pour elle le havre de paix qu'elle désirait si ardemment dénicher depuis son départ de Londres. Et tant pis si Doris pétait plus haut qu'elle n'avait le derrière,
***
Je vais te montrer ta chambre et t'apprendre à te servir du chauffe-eau dans la salle de bains. Si tu ne fais pas attention, il risque de te cramer les sourcils. Ruby ouvrit de grands yeux incrédules. - Une salle de bains ? À l'intérieur de la maison ?
- Peggy et Jim ont travaillé dur pour économiser de quoi faire les travaux, sauf que maintenant, à cause des restrictions, on n'a plus le droit qu'à cinq centimètres d'eau dans le fond de la baignoire. Ensuite, il faut écoper avec un broc en émail pour aller verser tout ça dans le récupérateur d'eau, juste à côté de la porte du jardin. Ron s'en sert pour arroser ses légumes.
Rita eut un sourire malicieux.
-- À l'étage, il y a aussi des toilettes. Heureusement, parce que les toilettes extérieures ont été soufflées par une explosion il y a deux semaines, et Ron n'a pas encore eu le temps de les remplacer.
Ruby salua la compagnie, remercia tout le monde une fois encore, et à profusion, avant d'emboîter le pas à Rita dans l'escalier, serrant contre elle son grand panier. Elle découvrit une salle de bains aux murs carrelés de blanc, où trônait une baignoire à pieds de griffon, équipée de robinets en cuivre. Le chauffe-eau n'était pas de la première jeunesse, mais tant qu'elle se souviendrait de faire un pas en arrière et de compter jusqu'à trois après en avoir approché une allumette, tout se passerait bien, et elle conserverait ses sourcils,
***
Elle dort, intervint Doris. Il faut attendre encore cinquante huit minutes avant de la réveiller. Nous avons instauré des horaires extrêmement précis et...
- Je te remercie, Doris, mais il s'agit de ma fille.
Série : Saga La Pension du Bord de mer 6
Autrice : Tamara McKinley, alias Ellie Dean
Traduit de l'anglais par Danièle Momont
Titre original : All my Tomorrows (2014)
Éditeur : L'Archipel - 5 novembre 2020 - NOUVEAUTÉ
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