original.
En effet, les deux héros naviguent d'une époque à l'autre, en passant à travers les livres, parlant quelques fois de l'auteur, de sa volonté de les mettre au premier plan, ou de leur confier un rôle secondaire ... C'est amusant et sympathique. J'ai même par instant pensé à Jasper Fforde !
J'ai eu parfois un peu plus de mal à suivre, n'ayant pas lu tous les tomes, mais ce n'est en fait pas tellement gênant.
L'histoire ensuite se concentre sur le milieu du 18e siècle.
On y suit les démêlés de Diderot et Voltaire avec les censeurs, on y parle de Rousseau, on se retrouve dans l'intimité de Voltaire, au grand plaisir de la tenancière du Café... et du nôtre. Se retrouver aux Délices, quasiment seuls avec le grand homme, ou à Ferney en plein projet, quelle aventure !
Avec bien entendu du suspens, des libraires et des imprimeurs, de scènes de repas et des cuisines de toutes époques, un régal.
Et quelques incursions au Château de Ripaille, où nos héros trouvent pas mal de changements au fil des siècles.
À la fin, en plus des recettes, très tentantes, comme toujours dans la série, il y a un dossier vraiment intéressant sur la structure des repas aux différentes époques.
Michèle Barrière continue la série Savoisy et a atteint notre siècle (enfin, le mien, le 20e !!) et il faut absolument que je lise :
L'assassin de la Nationale 7 (1929)
Meurtres Trois Etoiles (1933 à Lyon)
Mort à bord (Les congés payés)
Pourquoi sur quatorze médiathèques de notre agglo, aucune n'achète ces excellents polars ?
Extraits :
p. 198
- Moi aussi, j'écris un livre.
De saisissement, Maïette laissa tomber le sien et, les yeux ronds, regarda le grand gaillard de cinquante ans qui rougissait comme une jeune fille le soir de ses noces.
- Toi, un livre ! s'exclama-t-elle d'une voix moqueuse.
- Et alors ! J'ai bien le droit. On est en 1759 ! Tout le monde écrit de nos jours ! On se pâme sur le moindre ouvrage. Les libraires font fortune.
***
p. 217
Car comme chacun sait, les cuisiniers sont souvent portés sur la lubricité et Menon n'avait jamais rechigné à tremper son lardon dans la lèchefrite.
***
p. 305
[C'est Voltaire qui parle]
- J'aime la chose rustique, disait-il. J'aime mes boeufs, je les caresse, ils me font des mines. J'aime observer mes lapins qui se passent la patte sur le nez.
[...]
- J'ai dans l'idée de faire connaître le navets aux Suisses qui ne se contentent que de raves. Pensez-vous que cette initiative sera couronnée de succès ?
p. 355 [Dossier]
L'organisation d'un repas médiéval :
[...]
Rarement de boeuf dans un banquet ; sa viande est jugée bien trop vulgaire et donc malsaine. Et puis, ce ne serait guère malin de manger un outil de travail indispensable.
La Renaissance |
Phrase du haut : Siècle des Lumières |
Editeur : JC Lattès 2011
Collection Roman noir 381 pages
Résumé Babelio
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