mardi 25 juillet 2017

Le chant des orques - Antje Babendererde

Immense coup de coeur !
Après Lune indienne et Talitha Running Horse, voici mon 3e roman de cette autrice, et si j'avais beaucoup aimé les précédents, cette fois, j'ai été envoûtée.
Nous avons ici quitté le Dakota pour la côte nord de l'état de Washington. Je crois que c'est le premier roman que je lis qui se déroule chez des Indiens du bord de l'eau.
Le Pacifique, ajouté à une superbe histoire, je ne l'ai pas lâché.

On retrouve là des thèmes habituels des autres romans : outre les Indiens bien entendu, des jeunes ados qui n'ont qu'un seul parent, pour des raisons variées, la rencontre entre Blancs et Indiens, au pluriel et au singulier aussi, la première expérience sexuelle à quinze ans, la vie dans un monde dur et parfois hostile, la nature.
Mais un roman très différent puisqu'il se passe au bord et dans l'eau. C'est sans doute cela qui me l'a rendu encore plus intéressant, je n'aurais jamais voulu le quitter.
Un côté très écologiste aussi, puisqu'il y est question entre autres, de pollution pétrolière. Et bien entendu, la rencontre avec les orques, que plus personne ne pourra voir du même oeil après ce livre.

Je trouve juste un peu dommage qu'il y ait chaque fois un coup de foudre pour le premier garçon rencontré. Forcément, le premier qu'on voit, ou qui vous voit, est unique ...

Mais je dois dire que sa rencontre avec le Pacifique m'a profondément émue.
Des phrases que j’aurais voulu savoir écrire lors de ma propre rencontre avec cet Océan.(p. 33)
Et je crois bien que c'est la première fois qu'un roman me donne vraiment envie de me mettre à la peinture (sachant combien je suis nulle !) (p.126)

Si je n'ai qu'un livre à conseiller cette année, ce sera sans doute celui-ci (je sais que des personnes autour de moi ne supportent pas de lire des livres jeunesse trouvant ... quoi au fait ? Tant pis pour elles)

Extraits :

Ce n'était pas la première fois que je voyais la mer. Mais quand j'ai découvert le Pacifique à Shoalwater Bay, j'ai compris qu'ici tout serait différent [...]
C'était la marée basse, et la bande de sable sur le rivage était large et lisse, tel du velours gris. Au loin, l'océan scintillait, argenté comme du mercure. Des troncs d'arbre blanchis de plusieurs mètres de circonférence et aux racines géantes parsemaient la plage, on aurait dit de vieux os polis. Des conifères isolés de la forêt voisine, courbés par une main invisible, se penchaient très bas vers la mer.

***

Les limites de ton imagination sont les limites de ton monde, a dit quelqu'un. Mon monde est grand.

***

Au début tu es déçu, parce que tu t'imaginais autre chose. Et si tu ne te donnes pas la peine de regarder au-delà de la façade, tu es déçu. Il faut faire un peu d'efforts parfois, pour découvrir ce qui est beau.

***
Mais ce n'est pas une honte d'avoir peur, Cooper. Il faut juste la regarder en face. Il faut regarder le monstre en face.

***
Ce sont toujours les différences qui sautent aux yeux, les ressemblances n'apparaissent que plus tard.

***

On peut se convaincre d'un tas de choses mais on ne peut rien contre la douleur, parce qu'elle est toujours vraie.


Traduit de l'allemand par Marie-José Lamorlette
(Je présume que la 4e de couverture n'a pas été traduite par la même personne, vu que le héros se prénomme Javid dans le roman, et Yavid sur la 4e - Pas  une faute de frappe, c'est repris trois fois !)
Titre original : Der Gesang der Orcas
Bayard Jeunesse 2010
Collection MilléZime 389 pages
Résumé Babelio




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