mardi 12 février 2019

Dysfférent - Fanny Vandermeersch

Un intéressant petit roman sur un enfant dys. Raconté à la première personne par Charlemagne ... Oui, en plus de cumuler les difficultés, il a un prénom qui prête trop souvent à la raillerie.
Il est malheureux, il voudrait bien y arriver, mais malgré ses efforts, tout est trop difficile pour lui. Et si les autres enfants se moquent  de lui, les adultes ne semblent pas prendre la mesure de ses difficultés.
Entre les enseignants qui l’enfoncent un peu plus en essayant de l’interroger plus souvent, et ses parents qui ajoutent du travail au travail, dans l’espoir de le sortir de ses difficultés.
On ressent bien son découragement, avec cette impression d'une montagne impossible à franchir, d'efforts inutiles, sans voir de solution.
Mais heureusement, chacun a des possibilités, si on ne se limite pas au côté scolaire.

On peut souhaiter que lire ce roman fera prendre conscience aux enfants non dys de la méchanceté qu'il y a à se moquer de quelqu'un aussi intelligent qu'eux, mais différent (mais peut-être je rêve ?).
Il serait intéressant aussi à faire lire aux adultes, qui trop souvent ne voient pas, ou refusent de voir, que les solutions qu'ils proposent n'en sont pas, qu’ajouter du travail à des enfants déjà lents et submergés par ce qu'on leur demande n'aidera en rien.

Par contre, je ne sais le bénéfice qu'en retireront les enfants concernés. Voir qu'ils ne sont pas tout seuls, que ce n'est pas de leur faute s'ils n'y arrivent pas.
Mais tout le monde n'a pas la chance d'être musicien, ni de rencontrer quelqu'un qui va les aider à se découvrir.
Je crains qu'ils n'en restent un peu au premier degré et désespèrent de trouver leur propre solution.



Le texte est beau, facile à lire, mais il m'a manqué un petit je ne sais quoi pour être vraiment enthousiasmée. Un peu plat, sans grande surprise. Ou peut-être cette impression qu'on suit Charlemagne avec grand plaisir, mais que ça ne nous aidera pas beaucoup si on lui ressemble.

J'ai été surprise par la police de caractères, qui est parait-il étudiée pour les dys, et qui pour moi est un peu gênante à lire. Je serais curieuse de mieux comprendre en quoi elle aide.

J'apprécie d’avoir découvert cette maison d'édition, que je ne connaissais pas du tout.
Avec une collection qui semble à suivre de près et dont j’espère découvrir bientôt d'autres titres.

"La collection Rester vivant est constituée de nouvelles et de romans qui parlent du monde d’aujourd’hui, en abordant sans détour les questions écologiques, sociales et éthiques qui émergent au sein de la société dans laquelle nous évoluons. Elle s’adresse en priorité aux pré-ados, aux ados… et plus généralement à tous les lecteurs qui résistent encore à l’asservissement des esprits, quel que soit leur âge. Ces livres ont pour ambition, en plus d’attiser l’imaginaire du lecteur, d’éveiller son sens critique et de poser un regard incisif sur nos comportements individuels et collectifs."


Extraits :

L'anglais et moi, ça fait deux. Je pige que dalle, du pur charabia.
[...]
Il me semble qu'un son unique s'écrit de dix façons différentes. Étrangement, celle que je choisis n'est jamais la bonne ...

***
Que me veut-elle ? Me passer  un savon ? Me mettre un zéro ?Une retenue ? Tout ça, c'est déjà fait. Et ça n'a jamais rien changé à mes notes. Au contraire, le peu de motivation qui me restait s'est envolé.

Éditeur : Le Muscadier - 18/10/2018
Collection : Rester vivant - 88 pages - 10,50 €
Résumé Babelio
















2 commentaires:

  1. Bonjour,
    et merci pour cette chronique.
    La police "Open dyslexic" permettrait d'éviter les confusions de lettres, on trouve plus d'info ici : https://www.bloghoptoys.fr/la-police-dyslexie-liens-et-nouveautes-2
    Bien à vous,
    Fanny.

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