vendredi 7 juin 2019

Mon père est américain - Fred Paronuzzi

J'avais beaucoup aimé ce roman lu il y a juste cinq ans. Je le retrouve aujourd'hui sur l'excellent blog La littérature Jeunesse de Judith et Sophie, où je prends bien souvent des idées de lecture et de cadeaux, j'en profite pour mettre sur mon blog la chronique que j'avais rédigée pour Babelio.
Quand j'ai ouvert ce blog, j'avais l'intention d'y reprendre aussi mes anciennes lectures, car certains livres méritent qu'on en parle, même longtemps après leur sortie.
Je n'en trouve presque jamais le temps finalement, en voici donc un qui en vaut la peine.

Depuis un moment, je voulais lire ce roman, après avoir beaucoup apprécié "Un cargo pour Berlin" du même auteur.
Quand j'ai vu qu'il venait d'être primé par des ados de 4e-3e (Prix Ado 2014), je me suis dépêchée de l'emprunter.
Je n'ai pas été déçue.
Pratiquement tout m'a plu dans ce roman, même si on peut le trouver un peu "trop beau pour être vrai" par certains côtés.

Un sujet difficile, à la fois par le côté secret de famille, le fait que la mère de Léo assume seule la vie de la famille, les explications, etc ... et surtout que le père ne soit pas simplement emprisonné, mais surtout dans le couloir de la mort.
Au passage un beau plaidoyer contre la peine de mort, sans insistance mais en présentant bien les choses.
J'ai aimé le côté plus léger apporté par la rencontre d'Esther, par l'amitié avec Yannis, et ensuite, par le contact avec la famille américaine.

Je ne suis pas certaine qu'ajouter le thème de l'homosexualité était indispensable dans un roman aux sujets déjà denses (juste pour être "dans l'air du temps" ? ou bien une évidence pour l'auteur, parce que leur escapade à quatre est une bouffée d'air frais et de joie dans un livre assez sombre ?) mais c'est frais, souriant, alors on ne va pas se plaindre !

Je ne connais pas l'auteur, mais on a vraiment l'impression qu'il se souvient parfaitement de son adolescence (ou qu'il n'en est pas sorti ?), j'ai lu avec grand plaisir ce roman.

J'ajouterai que presque toute l'histoire se déroule à Chambéry (je n'arrive pas à me souvenir si le nom apparaît ou pas, tant c'était évident pour moi) et qu'il y a un vrai plaisir à retrouver la ville si on la connaît, ou à la découvrir sinon, du Faubourg Montmélian aux Charmettes chez J.J. Rousseau, de Buisson-Rond aux Quatre-Sans-Cul.
Je ne m'y attendais pas, rien dans la couverture ou le résumé ne laissant supposer que c'était bien ancré dans un lieu, et on sent que l'auteur aime sa ville et nous la fait parcourir volontiers.

Curieusement, je venais juste de terminer un roman, sur un tout autre sujet, de Mikaël Ollivier, et ça m'a rappelé que lui aussi a écrit sur le même thème, un enfant qui découvre que son père est en prison, pour assassinat.
Deux romans ados cependant très différents bien qu'intéressants tous deux.

Qui en parle aussi ? :
La littérature jeunesse de Judith et Sophie
Sophielit
Sabine Panet
Biblioblog
Et une rencontre de classe autour de ce roman

Depuis, j'ai lu du même auteur les deux tomes de Capitaine Triplefesse, très différents, mais bien sympathiques !

Extraits :

Benjamin ne l'a pas désiré. Benjamin n'a pris aucune part active dans sa vie, jusqu'ici, et Léo s'en est très bien tiré sans lui. Quel rôle lui donner, alors ? Et dans quel but ?
Il lui faut y réfléchir, seul.
Alors, à contrecoeur, il a écarté Yannis d'un : "Voilà, je t'ai dit le principal. Maintenant, c'est tellement le bordel dans ma tête, faut que tu comprennes, j'ai besoin d'un moment sans voir personne." Une phrase sans appel. Si son ami s'est senti blessé, il n'en a rien montré.

***
C'est sûrement un peu cliché, mais je crois vraiment qu'il ne faut pas renoncer, tu vois. A ses rêves. A s'émerveiller. A s'émouvoir. Parce que la tiédeur, franchement, il n'y a rien de plus moche.

***
Tu parles d'un père et de son fils, de deuxième chance...
... mais ce n'est pas si simple.
Il est nécessaire que tu saches ce qui m'a valu cette condamnation, dans les moindre détails.
C'est à cette seule condition, Léo, que tu pourras te prononcer. Et peut-être alors me l'accorder, cette deuxième chance.

Editeur : Thierry Magnier 2012
141 pages - 9.30 €
Résumé Babelio

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