jeudi 9 janvier 2020

Une fille de perdue c'est... une fille de perdue - Claire Renaud

Quel beau roman !
Au début, je me suis dit que c'était agréable à lire, mais plus destiné aux ados, puis très vite, j'ai été emportée par l’histoire.
Car au-delà de l'humour du titre, détournant un dicton qui se voudrait encourageant, on a une histoire à la fois très triste, et lumineuse.

Aurélia vient de signifier à Marcel que leur histoire commune s'arrête là, et Marcel ne peut pas y croire. Il s'accroche, se cramponne, Aurélia, c'est toute sa vie. Si elle l'abandonne, c'est un pan de lui-même qui s'effondre. En même temps, il se dit qu'il ne la méritait pas cette fille, qu'elle n'était pas pour lui, trop belle, trop solaire, toujours à l'aise alors que lui-même ne cherche qu'à passer inaperçu, rien pour la retenir. Mais malgré cette lucidité, il craque totalement, essaie désespérément, et de façon peu glorieuse, de la retenir.
Une histoire d'ados donc.
Sauf que peu à peu, on découvre la vie de Marcel, et ce n'est pas tout rose, c'est le moins qu'on puisse dire. On comprend alors pourquoi il a tant besoin de s'appuyer sur la fille qu'il aime. Parce que à côté de ça, il n'a pas grand chose de solide. On comprendra par la même occasion pourquoi elle a mis fin à leur relation.
Marcel essaie de cacher à son entourage combien sa situation familiale est terrible. Une mère qui s'enfonce dans l’alcoolisme, et qui le vit de la pire des façons vis à vis de son fils. Un père gentil et totalement démissionnaire, qui refuse de voir le danger de la situation.

Ça pourrait être un roman bien noir.
Mais ... mais il y a la nounou de Marcel, qui le soutient de toutes ses forces.
Et surtout, les amis. Une famille atypique et qui réchauffe le coeur de l'esseulé qu'est Marcel, et le nôtre au passage. Comme on aimerait faire partie des intimes des Tissier. Ces gens-là, malgré (ou avec) leurs fêlures et leurs difficultés, ils vous éclairent votre journée.



Marcel, qui essaie de cacher ses difficultés familiales à ses amis, mais qui ne peut leur cacher ni son prénom (l'allusion à la littérature aide peu au lycée !), ni sa rupture, est au bord du gouffre. Il ne sait plus comment se sortir de tout ce noir. Et il choisit souvent la pire des façons.
Mais les amis ne sont-ils pas faits pour vous aider justement quand on est au plus mal ? À condition de savoir.

J'ai aimé cette famille de matheux, assez étonnants.
J'ai aimé que Marcel, après avoir dépassé les bornes de l'acceptable pour essayer de reconquérir Aurélia, se rende compte combien son attitude a été inexcusable.

J'ai du mal à rendre compte de tout ce que ce roman apporte. J'ai attendu pour en parler, mais forcément, j'écris beaucoup moins bien que son autrice ! Alors, j'arrête, lisez-le !!

Et je rappelle l'importance de la bande-son qui nous accompagne, comme pour chaque Exprim'.

Qui en parle : 
L'ado accro aux livresLui a l'âge des personnages, donc sa chronique est à lire absolument !
L'éternel ado : avec la chronique que j'aurais aimé écrire !
Aziquilit

Extraits :

- Avant, tu étais gentil. Tu étais sage. Tu me faisais de beaux dessins. Et même des colliers de nouilles ! Affreux, évidemment, je les jetais tout de suite, mais c'était touchant. Et aujourd’hui, regarde-toi ! Tu es si grand. Si froid. Et si moche ! Mon Dieu, comment peut-on être si disgracieux !

***
Albert est incroyablement adroit dans le monde des idées. Dans le monde réel, il se fait des bleus. Comme tout le monde.

***
Jen sait prendre les gens tels qu'ils sont et non tels qu'ils devraient être. Pour les amener là où ils seront bien. C'est un art.

Éditeur : Sarbacane - 8/01/2020 - NOUVEAUTÉ 
Collection : Exprim' - 212 pages - 16.00 €
Résumé Babelio

Les autres Exprim' que j'ai lus :

Falalalala
Des astres
Fraternidad
La proie
Tu seras partout chez toi
Diabolo fraise
Zelda la rouge
Gadji

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