dimanche 29 août 2021

Echange : Loft londonien contre cottage bucolique - Beth O'Leary

 
Joli plaisir de lecture que ce roman plutôt original.
Original parce qu'il est à la fois un roman drôle, léger, on sourit beaucoup. Mais en même temps, en filigrane court tout le long la difficulté à faire son deuil. 
Depuis que Leena a perdu sa soeur, elle ne parvient pas à surmonter sa douleur, ni à se réconcilier avec sa mère, avec qui elle n'était pas d'accord sur les traitements utiles.
Tout la ramène à sa soeur, à cette perte qu'elle n'arrive pas à accepter
Cependant, le roman est plus souvent drôle que triste.

Original aussi, quoique assez improbable, par l'idée qu'une dame de près de quatre-vingts ans peut recommencer une partie de sa vie qu'elle n'avait pas pu accomplir.

Après un début un peu hésitant, parce que les histoires de boulot, de jeunes cadres (pas assez) dynamiques, ce n'est pas trop ma tasse de thé, très vite j'ai beaucoup aimé cette histoire un brin loufoque.

Leena a toutes les raisons d'avoir craqué au travail, entre la mort de sa soeur et la pression qu'elle se met. Mais quand on lui octroie un long congé, qu'elle prend comme une mise à l'écart, ce qu'il risque bien d'être, elle déprime encore plus. Que faire pendant ce temps quand on n'a envie de rien ?

Seule solution "logique" échanger sa place et sa vie avec sa grand-mère Eileen. Après tout, elles portent le même prénom, pourquoi ne pourraient-elles pas échanger quelques temps leurs occupations ? 
Sans doute ne s'imaginait-elle pas que sa grand-mère avait un planning aussi bien rempli, et qu'on allait compter sur elle pour moult choses dont elle n'a pas la moindre idée. Sans compter devoir renouer en "voisines" avec sa mère.
Et la grand-mère avait rêvé, avant son mariage, d'aller vivre à Londres. Est-ce que plus d'un demi-siècle plus tard, c'est toujours une bonne idée ? Mais il est certain qu'elle va secouer le petit monde des colocataires !

J'ai bien aimé à la fois l'histoire, les sujets de réflexion, l'écriture. Un roman facile et agréable à lire, même si assez improbable !

Extraits : 

– C’est peut-être le même principe que pour les exhibitionnistes dans les parcs, dis-je en louchant sur l’écran. La question n’est pas de savoir si ça plaît aux dames – ces hommes-là aiment juste montrer leur Popaul.
***
J’en suis à ma cinquième fournée de brownies. J’ai découvert quatre façons différentes de les rater :
les faire brûler, ne pas les faire assez cuire, oublier de mettre du papier sulfurisé dans le moule et oublier la farine (très mauvais point).

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Si on serre quelqu'un suffisamment fort, on peut être à la fois l'épaule et la personne qui pleure.

***
Voilà quatre longs mois que mon mari s'est fait la malle avec notre prof de danse, quatre mois de pur bonheur durant lesquels il ne m'a pas manqué une seule seconde. Jusqu'à aujourd’hui.
Sur le buffet, le pot en verre me nargue. Cela fait un quart d'heure que j'essaie d'en ôter le couvercle. Mon poignet me lance mais je n'ai pas encore dit mon dernier mot. Certaines femmes restent seules toute leur vie, ça ne les empêche pas de manger des aliments en bocal !

Titre original : The Switch (2020)
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Karine Xaragai
Éditeur : Hugo Roman (mai 2021) ; 331 pages ; 19,95 €
Lu en numérique grâce à NetGalley
Version numérique : 9.99 € (Avec un texte impeccable, c'est assez rare pour que j'ai envie de le souligner !)




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