mercredi 23 novembre 2016

Mon Vaisseau Te Mènera Jeudi Sur Un Nuage - Marcus Malte

Edition Syros 2011
Collection Tempo 114 pages

  
J'avais lu il y a une dizaine d'années, et bien apprécié un roman junior de cet auteur "Il va venir", je savais que c'était un auteur assez marquant, et suite à son prix Femina, n'ayant pas l'intention de lire le roman primé, j'ai profité pour emprunter ce roman enfant que je ne connaissais pas.


Sincèrement, si j'avais lu la 4e de couverture au lieu de me contenter du nom de l'auteur (mais vous savez que je ne les lis jamais car elles dévoilent souvent trop de choses) je n'aurais jamais ouvert ce roman.
J'évite, pour raisons familiales, tout sujet autour de la leucémie, et ici en plus, il s'agit d'enfants..
j'ai donc lu assez difficilement ce beau texte.

Un abord du problème de la maladie que j'ai rarement vu traité en jeunesse : Romain, dont la soeur est malade, s'installe pour une semaine de vacances dans la Maison des Parents, face à l'hôpital.
Avec tout ce qu'on peut découvrir de cette vie un peu hors du temps, même si le temps qui passe est leur meilleur ennemi. Les bons et mauvais côtés de se retrouver entre familles de malades, avec ceux qui gardent espoir et ceux qui savent que tout est perdu.
L'auteur a ici ajouté un côté positif, la dame qui cuisine, qui console, qui aide tout le monde. dont Romain va découvrir qu'elle n'est pas directement parent de malade.

Il y a aussi pour l'aider sa passion pour les étoiles et l'astronomie, que le titre en forme de phrase mnémotechnique nous annonce d'entrée. Chaque chapitre va commencer par une page de présentation d'une planète (dans l'ordre), avec tout ce qu'on en connaît, et toujours un fait la concernant dont on ignore la cause "On ne sait pas tout".
Il va essayer de partager cette passion avec la fille rencontrée dans la maison. Qui, elle, partage sa connaissance de la maladie d'un proche, de l'hôpital, et de la perte d'espoir.

C'est ce qui m'a un peu gênée dans ce beau roman. Intéressant pour tous les enfants confrontés, de près ou de loin, à la maladie.
Mais même s'il serait mensonger de leur présenter une guérison certaine, le pessimisme d'Alexia, ses explications très réalistes et laissant hélas peu d'espoir me semble risquer de démoraliser un peu plus ceux qui espèrent encore.

Un beau roman donc, mais pour quel public ?

Extraits :

[Mars]
Mais toute cette eau liquide a disparu. Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? On n'a pas encore trouvé de véritable explication à ce phénomène. On ne sait pas tout.

***

Ma tante dit qu'on va au ciel quand on meurt.
- Je ne sais pas. Mon père dit qu'on ne va nulle part.

***


Ce serait bien si on pouvait changer les piles pour les enfants malades. On mettrait des piles neuves à Justine, elle pourrait marcher et courir comme avant.

***

- C'est vrai. Tu as raison, la vie n'est pas toujours juste.
- Et quand on meurt, alors?
- Quoi quand on meurt?
- Qu'est ce qui se passe ? Qu'est ce qu'on devient, s'il n'y a pas d'enfer ni de paradis ? Où est ce qu'on va ?
- Nulle part. On cesse de vivre, c'est tout. Il ne se passe rien.
- Ah.
- Ou alors...
- Oui?
- Et bien, s'il y a un endroit où l'on reste, c'est sans doute dans la mémoire de ceux qui nous ont aimés. Dans leurs souvenirs, tu vois ?
- Oui.



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