Un kidnapping, une fillette bien trop futée, deux rônins, l'un vraiment trop naïf, l'autre poète et bien gentil pour un bandit.
Thibault Vermot écrit de bons romans pour ados, j'étais curieuse de le découvrir côté enfants, et je n'ai pas été déçue !
Kyoko est une fillette très indépendante, très délurée, qui a décidé de devenir Ninja, assez débrouillarde pour y parvenir sans doute ?
Fille d'un grand calligraphe qui est aussi poète, et écrit de très beaux haïkus. Elle l'aime bien, mais le trouve quand même souvent un peu barbant, à la recherche du vers parfait. Elle, ce qu'elle aime, c'est bouger, se battre, sortir.
Yanagi et Takata, deux bandits fauchés, l'enlèvent, ne doutant pas que son riche père versera une bonne rançon pour revoir sa fille chérie, leur permettant de racheter le sabre indispensable à tout samouraï.
Mais ni le père ni la fille ne sont ce à quoi ils s'attendaient.
Si le calligraphe n'est pas vraiment décidé à sortir quelques kobans, pour une fille qui sème la perturbation dans la maison, Kyoko n'est guère plus pressée de regagner ladite maison, trop calme à son goût.
Les aventures s'enchaînent, et heureusement pour eux, Kyoto est débrouillarde pour deux, voire pour trois. Car Takata est plein de bonne volonté, mais vraiment pas dégourdi. Yanagi s'en sort mieux, mais il est si gentil que ça n'aide pas. Et qui a peur des Yôkais de toutes sortes ? Ça dépend !
J'ai bien aimé les liens vers les explications de mots en note de bas de page (voir dernier extrait ci-dessous)
Pas de bonus ici, mais un résumé des divers yôkais existants, à la fin du livre.
Je n'aurais jamais cru m'intéresser aux légendes japonaises. Je ne suis pas une grande fan des samouraïs, ninjas et autres. Mais sous la plume de Thibault Vermot, quel régal ! Les personnages sont sympathiques, drôles, attachants, les aventures souvent hilarantes. Des haïkus, de courts poèmes, même les titres de chapitres sont superbes.
Des légendes, de la poésie, de l'action, de l'amitié et de la tendresse finalement.
J'espère que c'est le début d'une série, et que nous retrouverons bientôt nos trois héros et la suite de leurs aventures.
Ma minute perso :
Je venais juste de découvrir Yokai, le jeu (qui n'a strictement rien à voir) et je préfère définitivement le roman 😄😄
Par contre, leur expression favorite "Mille Kamis" m'a renvoyée à un jeu que j'aime beaucoup (Takenoko, extension Chibis)
Extraits :
Je n'ai pas l'impression qu'elle comprenne bien qu'elle a été kidnappée. (D'un certain côté, c'est commode, mais c'est aussi un peu vexant.)
***
5
Le soir tombe
Il faut chercher de l'eau
Inquiétante corvée
***
18
Celui qui n'a pas d'objectif
Ne risque pas
De l'atteindre
***
"La guerre est semblable au feu : lorsqu'elle se prolonge, elle met en péril ceux qui l'ont provoquée."
***
Yanagi, lui, il est aussi pipelet qu'un canard et il a un tas de grandes idées pour devenir riche, même si ses plans s'avèrent toujours foireux et qu'on termine aussi pauvres à la fin de l'aventure qu'au début.
Mais au moins on voit du pays et on se marre bien.
***
Takata remarque :
- La lumière du soleil passe peu à peu derrière nous / Et court sur nos pas / Dorée.
Peut-être bien qu'il est un peu poète, Takata. Il y a tant des gens qui savent faire des choses sans savoir qu'ils savent.
Illustrations : Gaël Henry
Éditions Sarbacane 2 mars 2022 NOUVEAUTÉ
Collection Pépix - 257 pages - 12.50 €
Dès 8 ans
Résumé Babelio
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Lien vers tous les autres Pépix que j'ai déjà appréciés
Mes autres chroniques :
de Thibault Vermot : Fraternidad
de Gaël Henry : Les agents secrets de la cour de récré
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