samedi 7 janvier 2023

Bleue comme l'été - Marie Lenne-Fouquet

Encore une belle surprise pour moi.
Un roman qui ne me semblait vraiment pas du tout "pour moi"  et que j'ai beaucoup aimé.
Demandé pour découvrir l'écriture de Marie Lenne-Fouquet en ado, après avoir bien apprécié ses Pépix.
Mais une jeune femme qui rencontre un surfeur, dont le seul but semble être de se faire admirer sur les rézosociaux, pas vraiment "ma tasse de thé" Et contrairement  à toute attente, j'ai dévoré ce livre avec grand plaisir. Et je viens de le relire (ce qui m'arrive rarement) avec tout autant de bonheur.

Prudence doit vivre en même temps la fin d'un amour auquel elle croyait vraiment, et l'échec des projets auxquels elle tenait plus que tout : intégrer une formation de photographe.
Désemparée, elle accepte un job parfaitement improbable : vivre tout un été dans un petit van avec un inconnu, et le prendre en photo dans son activité favorite : se faire admirer en plein effort quand il se prépare au surf, ou quand il en revient.
Non seulement, même si elle aime l'océan, elle ne connait rien à ce sport, mais Denis-Dylan exige qu'elle abandonne son appareil-photo, son outil indispensable, au profit de son téléphone !

On va donc découvrir le monde du surf, les accros qui parcourent toute la côte à l'affut du meilleur spot et des compétitions.
Mais ce roman est surtout une ode à l'amitié. 
Car Prudence est vraiment très mal en point en ce début d'été. Son groupe d'amies est là pour elle, quelles que soient l'heure et les circonstances. Des amies aussi différentes, aussi inattendues et aussi attentives que possible.
Puis, il va y avoir Denis-qui-veut-qu'on-l'appelle-Dylan. Qui semble si superficiel, et si kitsch, avec son goût de se mettre en scène, bronzage et pectoraux, tenue et langage d'une autre génération.
Denis si secret cependant sur ce qu'il est vraiment. Denis qui va s'avérer un véritable ami. Celui présent quand on en a besoin.
Quel été si triste et si merveilleux va passer Prudence, et nous avec !!

Je précise que, si Exprim' est une collection visant les ados, je trouve ce roman beaucoup plus adapté aux Young Adults par les thèmes traités et les situations. Il peut être lu par tous, mais il me semble qu'il n'intéressera pas forcément les plus jeunes.

Il sera question aussi de non-désir d'enfant, de deuil de la mère, et de la vie de la famille qui subsiste, sans oublier que Prudence semble neuro-atypique, avec ses inquiétudes constantes sur les chiffres et les couleurs.

 J'aime beaucoup lire "à contretemps" des histoires de froid en pleine canicule, pour se rafraîchir, et de belles histoires de chaleur au coeur de l'hiver. Pas toujours facile quand on suit les sorties, mais bien agréable !!!
Voici donc une histoire d'été que je vous conseille vivement, pour apporter du soleil dans votre ciel gris ! 
Je l'avais choisie, en plus du nom de l'autrice, pour une belle balade sur les rivages atlantiques, que j'aime tant. Elle m'a apporté beaucoup plus que cela. Et je la relis avec tout autant de bonheur.

P.S.  : Une autrice qui écrit "ça vaut son pesant de cacahuètes" ne peut qu'être une autrice selon mon coeur (je pensais être la dernière survivante de l'utilisation de cette expression 😁)

Extraits : 

L'odeur des gens que l'on aime est une maison douillette.
***
Je te rappelle que je vis un tragique chagrin d'amour dans un van avec un psy surfeur inconnu dont j'ai vu le pénis, sans aucune de vous pour m'épauler dans cette épreuve ! #grossegalère !

***
Je ne pense pas que se protéger de petites douleurs inutiles soit lâche, tu sais. C'est au contraire faire preuve d'une bonne connaissance de soi, et d'une certaine capacité de survie. D'une forme de maturité.

***
Et trois mois avec toi, Prudence, ça vaut son pesant de cacahuètes, je peux tout affronter d'une vie de couple.

***
Aller mal l’irrite soudain. L'énergie que ça demande, le temps que l'on perd. Les heures qu'elle gâche pour quelqu'un qui s'en fout. Les larmes qui purgent, au fond, c'est un mensonge, les larmes la noient.


Éditeur : Sarbacane - 1 juin 2022 
Collection :  Exprim' ; 335 pages ; 17.00 €

Mes autres chroniques de Marie Lenne-Fouquet (en Pépix, pour les plus jeunes) :

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