Gros coup de coeur pour ce roman.
Pas sur le(s) thème(s), non pas qu'il aborde des sujets difficiles bien traités, pas parce qu'il m'a permis de découvrir des lieux et des périodes que je ne connaissais pas (ce qui est pourtant le cas) mais essentiellement parce que je n'ai pas pu le lâcher. Un vrai page-turner.
Pas un instant au cours des 700 pages je ne me suis ennuyée, j'ai aimé chaque partie, chaque lieu.
Et à présent, je regrette de l’avoir terminé si vite.
Malgré une période peu propice à la lecture, je m'y suis plongée à chaque minute libre.
Un vrai chouette roman d’aventures, de découverte, d’histoire aussi. Qui court de 1846 à 1864, de l'Irlande à la Nouvelle-Zélande en passant par l'Australie.
J'ai déjà lu quelques romans parlant de la Grande Famine en Irlande, mais la plupart avec une émigration aux États-Unis.
Ici, on a parallèlement le départ vers la Nouvelle-Zélande, et les bagnards envoyés en Australie.
On découvre comme "de l'intérieur" les terribles injustices, exil pour un pain même pas volé, une impossibilité de payer. Devoir abandonner ses enfants pour partir enchaîné vers l'Australie. La vie horrible dans les bateaux de déportés.
Mais le récit reste cependant lisible, on s'émeut, mais une lecture tout de même facile, pour moi qui ne supporte pas les histoires trop horribles.
Puis la vie en Australie, et surtout la découverte de la Nouvelle-Zélande, sujet assez peu traité dans mes lectures habituelles.
Un seul regret, qu'il n'y ait pas une carte des lieux, j'avais parfois un peu de mal à me souvenir qui était où, loin ou près ! N'étant pas familière de ce coin des antipodes, et bien que j'ai suivi un peu sur internet le parcours des protagonistes.
On découvre des endroits très différents, la vie dans des exploitations, la viticulture, les moutons, l’élevage des chevaux, puis les chercheurs d'or, les Maoris, les débuts des villes.
On suit quelques personnages de femmes fortes, très attachantes. (Et dont on se demande pourquoi elles s’entichent du héros principal, qui m'a paru vraiment peu dégourdi et intéressant ! J'ai parfois songé à Autant en emporte le vent, à cause de ça !)
On a aussi pas mal de personnages qui gravitent autour d’elles, tous bien campés, on les suit avec intérêt, en s'attachant ou en détestant chacun !
Les prêtres catholiques sont particulièrement désespérants, hélas à l'image de ce qui était à l'époque, en Irlande notamment.
Je me suis demandé au long de ma lecture comment l'autrice allait s'en sortir de ses personnages (qui aime qui ...) pour la fin. Ça m'a paru un peu rapide finalement, mais conforme à leurs caractères.
Je me suis vraiment régalée avec ce gros roman, et j'ai du mal à passer à autre chose, ce qui m'arrive rarement car j'ai toujours un livre en attente. J'ai commencé le suivant, mais j'ai sans cesse envie de rejoindre les personnages de celui-ci !
Une mention spéciale pour la couverture, que je trouve très belle.
Extraits :
- ... je... je n'ai aucune idée de la manière dont cet enfant va sortir !
Kathleen aurait dû se sentir très gênée, mais Claire l'amusait. Cette fille paraissait si ingénue et naïve ! Il était difficile d’imaginer qu'elle fût déjà mariée et attendît un enfant.
- Non, en général, il sort par l'ouverture par lequel il est entré, répondit-elle sèchement.
Claire la regarda d'un air incrédule.
- Vous voulez dire, là où mon mari... mais... mais il n'aura pas la place... à peine s'il y a eu assez de place pour mon mari...
***
La vertu ne rapportait rien, tout au contraire de l'hypocrisie.
***
Dis, tu ne pourrais pas raconter que tu as déjà... je ne sais pas, moi, travaillé pour la femme du pape ?
***
Elle dit que les gens ne devraient pas courir après le bonheur, mais chercher l'or dans leur propre tribu... ou avec leur tribu. Ils ne peuvent espérer que pousse ce qu'ils n'ont pas planté.
Traduit de l'allemand par Jean-Marie Argelès
Titre original : Das Gold der Maori (2010)
Éditeur : Archipoche - Novembre 2018
Collection : Édition Collector 697 pages - 12.00 €
Existe aussi en version brochée (24.00 €) et en poche ordinaire (9.80 €)
Résumé Babelio
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