samedi 5 février 2022

Sous-sol – Martine Pouchain

À la fois dystopie sur ce que risque de devenir notre planète, et allégorie sur notre confinement. Un confinement poussé à l’extrême, un père de famille tout-puissant avec l’aide du Dieu qu’il invoque à tout bout de champ 
Un roman très sombre, que j’ai dévoré en tant qu’adulte, mais que je ne vais pas proposer à mes jeunes lectrices, je le trouve vraiment trop triste et noir, et plutôt décourageant pour des jeunes filles.

Intéressant puisqu‘il parle du danger que nous humains faisons courir à notre planète. Une mise en garde ?

Leslie n’a presque aucun souvenir de la vie d’en-haut, avant les grandes catastrophes qui ont amené sa famille à vivre dans leur sous-sol et à n’en plus sortir. Heureusement leur père, prévoyant, avait aménagé leur maison et depuis des années, ils parviennent à survivre en autarcie totale, avec ses parents et sa grande sœur.
Mais le temps leur dure de pouvoir enfin regagner la surface, de voir si d’autres « Élus » ont survécu aussi, de rencontrer d’autres personnes. 
Seul le père s’autorise à sortir, rejoindre la serre où il cultive les légumes, voir l’extérieur.

Peu à peu, la tension monte dans une famille qui vit en vase clos. Les filles grandissent et posent de plus en plus de questions ; le père, de protecteur et nourricier, évolue vers un autoritarisme qui interpelle ; le dieu censé régir leur vie devient plutôt incompréhensible.
Les évènements terribles se multiplient, et on se pose avec elles beaucoup de questions.
Leslie se raccroche d’abord à l’amour inconditionnel pour son père, puis à son ours en peluche et son amie imaginaire.
Mère et filles, d’abord totalement soumises, se rebellent peu à peu, mais chacune à sa manière.

La dystopie va ici rejoindre les faits divers, mais c’est aussi une métaphore sur le confinement, la période d’enfermement que vous vivons.

Un roman qui monte en puissance à mesure que les personnages se dévoilent, ce qui fait que je ne l’ai pas lâché. Et après être passée à d'autres lectures, ces personnages m'habitent encore, avec l'envie de le relire, (ce qui est rare) même si je me suis doutée peu à peu de ce qu'on allait découvrir.
Un beau roman donc, mais vraiment très noir à mon goût pour les ados, non par le thème général, mais par tout ce qui leur arrive.
J’espère ne pas en avoir trop dit. Difficile d’en parler sans dévoiler ce qu’on ne devine qu'au fil des pages.

Qui en parle : HastagCéline

Extraits :

- C’était comme ça à l’époque de vos grands-parents, ça ne les empêchait pas d’être propres, disait papa. Et puis, quand on se lave trop souvent, la peau ne fait plus rempart contre les bactéries.

***
… les livres sont comme les champignons : on n’est jamais complétement sûrs de ne pas tomber sur un vénéneux

***
Plus on se pose de questions auxquelles personne ne peut répondre, plus on est malheureux.


Sur un thème à la fois très différent et avec bien des similitudes, quoique un peu à l'opposé, Ramettes vient de chroniquer :
Le Sanctuaire, de Laurine Roux (Folio) 
Qui veut comparer ?

Éditeur : Sarbacane - 2 février 2022 NOUVEAUTÉ
Collection :  Exprim' ; 156 pages ; 16.00 €




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