lundi 12 juin 2023

Il n'y a jamais de meurtre en l'île - Alexis Brocas

Une agréable balade dans l'île de Ré. Comme un air de vacances. Quoique non, c'est l'île côté résidents ici, ceux qui la connaissent en hiver, qui ont arpenté les pistes cyclables et tous les recoins. En compagnie d'une bande de quadragénaires, pas vraiment d'ici, mais qui en ont fait leur fief, tous un peu paumés, sans boulot ou presque, sans famille sauf que leur bande leur en tient lieu.
Une balade historique aussi, de l'abbaye des Châteliers aux remparts de Saint Martin.

Ces jeunes gens sont assez pathétiques : Un mélange de Six compagnons, qui auraient vraiment passé l'âge, et de pieds nickelés.
Quand l’un des leurs meurt dans un drôle d’accident, et que les enquêteurs officiels concluent à la responsabilité des mouettes (et des huîtres), ceux qui restent ne voient pas d’autres solutions que rechercher eux-mêmes la vérité, aidés par une grand-mère un brin surprenante.

Une gentille lecture pour les vacances, à mettre dans vos bagages en partant pour l'île de Ré.
Et ça donne envie de revenir l'hiver pour parcourir les pistes cyclables. D'autant que sont détaillés les noms de rues et de lieux, on peut partir sur leurs traces, c’est très précis.

P.S. : En, lisant en numérique, je vois peu le nom de l'auteur. Au moment de mettre en ligne ma chronique, je m'aperçois que c'est celui de La honte de la galaxie, et d'Astréa, qui est juste sur le dessus de ma pile à lire. Si différents de celui-ci que je n'avais pas réalisé ! Je vous parle donc bientôt encore de lui.

Extraits : 

C’est ma grand-mère qui a accueilli le commissaire, vers 9 heures. Elle descendait vers le marché, il s’acharnait sur la sonnette – débranchée par moi pour cause de grand-mère matinale – et commençait à frapper sur la grille en criant « Police ! », sans égards pour la peinture neuve. Ils étaient donc faits pour se rencontrer.
Je n’ai pas assisté à la scène – forcément, 9 heures du matin, après une soirée Rosé des mers – mais, connaissant ma grand-mère, je peux imaginer comment cela s’est passé.
D’abord elle a arrêté ses quatre-vingt-quinze ans encore mobiles et son caddie hors d’âge au milieu de la rue Baron-de-Chantal, à hauteur de la ruelle et du flic, pour lui tenir à peu près ce langage :
— Monsieur. Monsieur ? Ça vous amuse de taper comme un sourd sur les maisons qui ne vous appartiennent pas ? C’est la maison de ma fille et la peinture du portail vient d’être refaite, vous ne voyez pas ?

***
Les plages se peuplaient, puis se surpeuplaient – heureusement, toutes n’étaient pas faciles d’accès, et c’était toujours une joie de se rendre à la plage couardaise des Brardes, en passant entre deux maisons, par un chemin que rien n’indiquait, et de s’étaler sur ses sables à peu près déserts pour regarder, juste en face, les foules se presser sur la plage de la Pergola.

Éditeur : Presses de la Cité – 11 août 2022
304 pages ; 20.00 €
Lu en numérique via NetGalley que je remercie.

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