lundi 11 avril 2022

Un grand-père tombé du ciel - Yaël Hassan (Roman)

Après avoir eu la chance de découvrir en avant-première la B.D., j'ai voulu relire ce premier roman de Yaël Hassan. Grâce auquel tout a commencé, et qui nous a donné la chance de lire depuis des dizaines de romans de cette autrice, tous meilleurs les uns que les autres.
Mon idée était surtout de voir si l'adaptation en B.D. était fidèle. J'avais lu le roman peu après sa sortie, et pas relu depuis longtemps.
L'adaptation est étonnamment proche du roman, y compris le passage par le journal intime de Leah, même s'il n'est pas présenté au même moment.
Cependant, un avantage du roman : C'est avant tout l'histoire de l'apprivoisement mutuel entre un grand-père et sa petite fille. Ceci prend du temps, et donc le rythme en est plus logique dans un roman, qui nous laisse voir l'approche, le temps nécessaire pour se comprendre.

J'ai été surprise de découvrir que ce roman n'a absolument pas vieilli.
J'aime relire mes anciennes lectures, ou lire des romans  moins récents. Mais je reconnais généralement que le texte en est un peu daté, et je ne les proposerais pas à mes petits lecteurs en général.
Ici, aucune impression de ce type. Ce roman aurait pu être écrit cette année, et je vais me dépêcher de le conseiller à mes petits-enfants s'ils ne l'ont pas vu en classe.

Après la mort de son grand-père qu'elle aimait tant, Leah, pour se sentir encore un peu proche de lui, ressort le journal intime qu'il lui avait offert, et raconte à sa façon l'arrivée soudaine dans sa vie de ce grand-père dont elle ignorait l'existence.
Un grand-père abîmé par la vie, par la guerre, par la disparition dans les camps de concentration de ceux qui lui étaient le plus chers. Un grand-père a qui il faudra du temps pour accepter de savoir encore aimer et être aimé.

Un roman tendre et doux qui nous dit l'horreur à travers l'absence. Qui parle aussi de la vie quotidienne. De la vie au collège comme des rites juifs.
Qui me fait pleurer chaque fois que je le relis. Mais qui peut cependant être mis entre toutes les mains.


Extraits :

J'essayais souvent d'imaginer la façon dont se déroulerait la scène de retrouvailles entre maman et son père. Mais j'aurais dû savoir que les choses se déroulent rarement de la façon dont on se l'imagine.

***
Parfois, j'ai l'impression que les mots n'existent pas pour parler de ce que l'on ressent au plus profond de soi. "Trouver le mot juste, celui qui exprime de la manière la plus vraie la tendresse, l'amour, la douleur, est un exercice difficile", nous a dit un jour notre prof de français. Elle avait bien raison. Parler de quelqu'un que l'on aime profondément, c'est vraiment compliqué. En fait, c'est en fermant les yeux que je me sens le plus proche de toi.

Illustrations : Marcelino Truong
Éditeur : Casterman - 2006 - Dès 10 ans
Première édition : 1997


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