Bon, on se doute dès le début comment ça va finir, Joséphine est parfaitement nunuche (l'auteur est un homme, il ne l'a pas particulièrement gâtée son héroïne 😁) mais on fait volontiers un bout de chemin avec elle.
C'est aussi une belle balade dans Paris. Et ceux qui connaissent les lieux vont se régaler à les retrouver détaillés ici.
Joséphine apprend en même temps qu'elle n'a plus de travail, et qu'elle hérite d'une péniche. Héritage d'un oncle qu'elle aimait bien mais avait perdu de vue depuis un moment. Héritage qui s'avère un peu plus compliqué que ce qu'elle espérait (vendre rapidement la péniche pour pouvoir payer son loyer et manger encore quelque temps). En raison d'un locataire (squatteur ?) bien décidé à ne pas se laisser déloger.
Quand rien ne va plus, il serait logique de se tourner vers la famille, pour une aide aussi bien morale que financière.
Hélas, certaines familles, il vaut mieux les fuir ! Joséphine est un peu le vilain petit canard, à côté des sœurs qui ont "réussi" elle n'est "que" traductrice, et aux yeux de ses proches, c'est plutôt minable.
Il est bien connu que les repas de fête, c'est parfois la pire des choses dans les familles. Noël tout particulièrement, où on est censé se faire plaisir.
Pas moyen d'envisager de passer cette fête loin de ses parents, même si elle sait bien que ce sera difficile.
Mais quand c'est pire encore, que faire ?
Il est dommage que l'auteur ait campé une héroïne aussi stupide, car même moi qui lit en général sans trop réfléchir ni chercher à deviner, j'ai compris très vite à côté de quoi elle passait. Peut-être n'est-elle plus en état de réfléchir à cause des ennuis qui lui tombent dessus ?
Cependant, je reconnais que j'ai lu ce roman avec plaisir. Ça détend et par ces jours noirs ça fait beaucoup de bien.
Joséphine va avoir l'occasion de partir "à la recherche" de cet oncle dont elle gardait un bon souvenir mais que finalement elle connaissait peu. Ça réchauffe le coeur. J'avoue que j'adore l'idée de s'installer sur une péniche. Je suis un peu jalouse, aucun risque que je n'en hérite 😂
Au final, un joli feel good pour entrer dans cette période de Noël.
Extraits :
- Ce ne serait pas le premier crève-la-faim que tu nous ramènerais. Qu'est-ce que c'est cette fois ? Un salarié modeste ou un poète désargenté ?
- Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer. Je me retrouvais ici avec ma famille, que j'aimais, et tous bavassaient dans mon dos et s'imaginaient les histoires les plus incroyables.
Alors, une immense colère s'empara de moi.
***
Permettez-moi de vous confier encore ceci, au risque de me répéter : nous avons tous peur, et c'est bien naturel, lorsque quelque chose s'achève. Mais au fond, rien ne prend véritablement fin. Les choses changent, c'est tout.
***
La vie était un voyage, comme oncle Albert me l'avait écrit. On gardait le même cap la plupart du temps, mais parfois on traversait les années plus vite, parfois plus lentement. Ce qui comptait, c'étaient les bifurcations qu'on décidait de prendre. Les moments qui changeaient une vie.
Titre original : Tausend Lichter über der Seine (2022)
Traduit de l'allemand par Sabine Wyckaert-Fetick
Éditions Héloïse d'Ormesson - 19 octobre 2023 - 294 pages - 20.00 €
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