lundi 27 avril 2020

Meurtre en Mésopotamie - Agatha Christie

Je continue ma (re)lecture de ses romans qui se passent au Moyen-Orient, suite à  La Dame de l'Orient-Express.
Après Rendez-vous à Bagdad nous sommes toujours en Mésopotamie. Mais il s'agit bien cette fois d'un roman policier, et il y a même Hercule Poirot qui passait par là.
En fait, je le lis après, mais il a été écrit quinze ans avant.
Il se dit que le personnage de la victime lui a été inspiré par l'épouse de Sir Woolley, (le directeur des fouilles), qui tient justement un rôle important dans le roman de Lindsay Ashford.

La narratrice est ici Miss Leatheran, l'infirmière recrutée pour s’occuper de la femme du directeur. C'est à la demande du médecin qu'elle rédige un compte-rendu des événements, ayant été à la fois très présente, et un peu extérieure puisqu’elle arrivait juste, sans connaître personne au préalable.

Il est amusant de constater qu'elle est tout à fait l'opposé de l'héroïne de Rendez-Vous à Bagdad.
Aussi professionnelle et efficace que Victoria était mauvaise secrétaire et toujours un peu dépassée.
Mais aussi, quand Victoria découvre avec ravissement l'Orient, et apprécie ses visites, Miss Leatheran, la nurse, est surtout frappée par la saleté, et pas du tout enthousiaste même si elle n'en fait pas moins son travail très efficacement. Très "anglaise" figée dans son rôle et son état d'esprit.
Je trouve toujours amusant que, aussi éloignée que possible de "la mère patrie", elle considère qu'il y a d'une part les anglais, d’autre part, les étrangers.
Poirot peut lui sembler un peu bizarre, normal, c'est un étranger !



J'ai apprécié d’avoir à la fois une vraie ambiance d'un chantier de fouilles, la vie en communauté, l'incompréhension des néophytes devant l'intérêt pour des morceaux "tout juste bons à jeter" et pourtant si importants pour les archéologues, le travail de chacun, les différentes tâches.
Et un vrai roman policier, bien dans le style d’Agatha Christie : tous coupables potentiels, presque un huis clos, l'espoir de chacun que la mort soit venue de l'extérieur, et non d'un des leurs. Les fausses pistes et les vrais indices. Probablement suffisants pour qu'on puisse deviner avant que Poirot ne nous révèle tout (enfin, pas pour moi, j’entrevois des probabilités, mais ne devine jamais de façon certaine !)

J'achète mes romans d'Agatha Christie en vide-grenier ou vente de livres d'occasion, donc les éditions varient selon ce que je trouve. J'en ai pas mal en éditions du Masque (couverture jaune sans illustration). Parfois, j'aimerais qu'ils le soient tous !! Je reconnais que cette couverture correspond bien au contenu, mais .... brrr !

Qui en parle ? Takalirsa

Extraits :

La première fois que j'ai vu Hercule Poirot, ça, il n'y a pas de doute, je ne suis pas près de l'oublier. Bien sûr, par la suite je m'y suis faite – on se fait à tout – mais de prime abord ce fut un choc, et on ne m'ôtera pas de l'idée que ça doit être le cas de tout un chacun.
Je ne sais pas ce que j'avais imaginé... une sorte de Sherlock Holmes grand et mince, respirant l'intelligence. Bien entendu, je savais qu'il était étranger, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit étranger à ce point-là, si vous voyez ce que je veux dire.
Rien qu'à le voir, vous en aviez le fou rire ! On aurait juré qu'il se croyait sur les planches, ou dans un film. D'abord, il ne mesurait guère plus d'un mètre soixante et des poussières – et c'était un drôle de petit bonhomme grassouillet, vieux comme Hérode, avec une moustache inimaginable et un crâne en forme d’œuf. Il avait tout du coiffeur dans une pièce de boulevard !
Et c'est cet homme-là qui devait découvrir l'assassin de Mrs Leidner !

***
- Vous attachez donc plus d'importance aux défauts de la victime qu'à ses vertus? répliqua Mr Carey d'un ton sarcastique.
- Oui... s'il est question d'un assassinat. Autant que je le sache, nul n'a été tué parce qu'il était trop vertueux !

***
J'ai personnellement un faible pour les menteuses. Pour moi, une femme qui ne ment jamais est un être dépourvu d'imagination et de sensibilité.


Titre original : Murder in Mesopotamia (1936)
Traduit de l'anglais par Louis Postif
1e traduction française en 1939
Lu en version Club des Masques (1968) - 254 pages
5.49 € en version numérique
Résumé Babelio

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