samedi 9 janvier 2021

Scrox, Brax et fin du monde - Nadine Debertolis

J'ai beaucoup aimé ce roman jeunesse.
Même si habituellement, je ne suis pas vraiment férue de fantastique, je me suis régalée avec cette lecture. C'est drôle, bien construit, plein de références. Malgré des personnages pas toujours d'une grande amabilité (c'est le moins qu'on puisse dire !), les enfants vont rencontrer de la gentillesse, des aides précieuses et quelques bonnes surprises.

Alicia et Milo sont des enfants tout simples et tout normaux, avec des petits problèmes familiaux ou scolaires, mais rien de plus. 
D'accord, Alicia a dessiné son maître de CM2 en slip, mais c'était pour positiver, on ne va pas le lui reprocher ?
Enfin, ils étaient tout simples. Car à présent, ils viennent de se retrouver dans une réalité parallèle, apprenant presque en même temps qu'il existe tout un tas de réalités en plus de la Terre qu'ils connaissent, et qu'on compte sur eux pour sauver le monde d'une destruction imminente.
Non seulement, on ne leur donne pas le choix, mais les Scrox et les Brax, qui les ont enlevés, ne s'entendent pas entre eux et passent leur temps à se disputer, voire pire.
Heureusement, on leur affirme que leur mission ne va pas être trop compliquée, ils ont même le planning tout prêt. Il suffira de :
1. Recueillir du fil d’ombre au sein de la Forêt Noire.
2. En faire tisser deux capes à la taille de la Poétesse et du Poète au village des Stiphyx pour les protéger de la brûlure du soleil lors de la rencontre avec la météorite.
3. Fabriquer un miroir issu de la montagne Pyre, son reflet étant le seul à pouvoir porter les paroles jusqu’à la météorite.
4. Apprivoiser un griffon qui vous servira de monture au moment de la confrontation pour aller suffisamment haut dans le ciel.
5. Parler à la météorite (et éviter la fin du monde).

Il n'y a plus qu'à y aller...
Sans oublier qu'ils ont été choisis parce qu'ils sont poètes parait-il, mais pour Milo, la qualité n'est hélas pas au rendez-vous.
Ils sont cependant heureux de se retrouver deux humains dans ce monde plutôt dingue.
Et ils vont aussi rencontrer quelques créatures qui s'avèreront moins effrayantes qu'il ne semble, voire parfois même sympathiques et aidantes.

Les aventures se succèdent, toutes plus ahurissantes les unes que les autres.
Vont-ils arriver au bout de leur mission ?

En chemin, ils croiseront, en plus des Scrox, des Brax, des Schlurps (bien pratiques), des Stiphyx (tisseurs merveilleux), une araignée plutôt saisissante, mais aussi des sphynx, des phénix et des griffons. Une bonne façon de découvrir ces créatures mythologiques.
J'ai même appris ce qu'était un pantoum (pantoun).
Il y a aussi un petit côté écologique quand ils font connaissance de la Pélusie.

Le roman aurait pu s'intituler : de l'importance de la poésie et des chansons !
Avec même un acrostiche, comme un lien avec ma lecture précédente La Section Lucky.

Et ce n'est pas souvent que je termine un roman en éclatant de rire !

J'ai beaucoup aimé aussi les illustrations drôles et précises d'Églantine Ceulemans.
Que j'avais déjà appréciées dans Kidnapping à la confitureWilma la vampire, et Le mystère du poilu.

J'ai cependant un peu peiné pour le lire, (et mis plus de temps que je n'aurais dû vu ce qu'il m'a plu) car pas moyen de le charger ni sur liseuse ni sur le téléphone. 
J'ai dû le lire en totalité sur l'ordinateur, ce qui est assez pénible pour moi. 
Mais ça ne m'a pas empêchée d'apprécier vraiment ce roman.

Extraits :

« Essaie d’être positive et bienveillante », ça ne veut pas dire « dessine ton maître en slip » ! 

***
Déjà qu’avoir un pouvoir magique permettant de faire de la poésie n’était pas franchement ce dont on rêvait pour devenir un super-héros, si en plus c’était de la mauvaise poésie, il valait mieux laisser sa cape au vestiaire. 

***
— C’est très long à expliquer, dit-il, mais je peux tenter de résumer le principal. À la base, la Terre pélusienne, la Pélusie, ressemblait plus à celle des humains qu’à la réalité d’ici. Nous n’avions pas une multitude d’espèces pensantes qui cohabitaient. Il y avait essentiellement des Pélusiens, et puis des animaux qui ne s’occupaient pas vraiment de nous. En revanche, probablement grâce à notre troisième narine, notre cerveau s’est bien mieux développé que celui des humains. Nous avons fait des avancées scientifiques et technologiques que vous ne pouvez même pas imaginer. Nos savants avaient réussi à changer l’eau et la terre en pétrole, on savait se téléporter jusqu’à mille kilomètres de distance, ce qu’aucune autre réalité n’a encore fait. On parvenait à remplacer tout ce qui était cassé dans un corps pour vivre jusqu’à cinq cents ans… Mais rien ne s’est passé comme prévu. Nos inventions ont utilisé la matière de notre planète jusqu’à l’épuiser complètement, et pendant que certains profitaient encore de leur richesse, d’autres n’avaient déjà plus rien et découvraient qu’il était trop tard. Puis, tout le monde s’est retrouvé démuni. Tout avait été changé en pétrole, en composants électroniques et en armes. Le sol était devenu un immense goudron, les mers brûlaient nos peaux quand on s’y baignait et l’air ne pouvait plus être respiré sans un appareil spécial sur le visage. La plupart des animaux ont disparu… Le monde était devenu invivable sans qu’on s’en soit rendu compte.

Illustrations : Églantine Ceulemans
Éditeur : Poulpe Fictions - 7 janvier 2021 - NOUVEAUTÉ
Collection 8 - 12 ans
288 pages - 11.95 €




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