Les lectures jeunesse (et quelques autres) de Jangelis: La soeur à la perle (CeCe) - Les Sept soeurs

lundi 11 janvier 2021

La soeur à la perle (CeCe) - Les Sept soeurs - Tome 4 -Lucinda Riley

Je suis particulièrement partagée sur ce tome.
D'une part, j'ai vraiment adoré la découverte de l’Australie profonde, le quotidien et le passé des Aborigènes. De plus, contrairement aux autres livres, où j'avais plaisir à croiser des personnages connus de moi, ici je découvre des artistes dont je n'avais absolument jamais entendu parler, malgré mes incursions fréquents en Australie dans mes lectures récentes.

D'autre part, CeCe, qui m’avait déjà agacée dans le volume précédent consacré à sa presque jumelle, ne m'a pas plus enthousiasmée sur le tome qui lui est consacré, surtout au début.
Notamment avec sa façon de se dévaloriser constamment. Quoique je viens juste d’avoir une discussion avec un proche atteint de dyslexie (à une période où on n'en parlait jamais) qui, sans connaître ce roman, me disait la même chose : on est sans cesse regardé de haut, considéré comme débile. Donc ça peut se comprendre.
Et même Kitty, pourtant battante et débrouillarde malgré son début de vie difficile, m'agace avec sa manie de toujours prendre les plus mauvaises décisions, pour elle et son entourage.

Nous suivons donc ici Célaéno, qui se sentant abandonnée par sa quasi jumelle, quitte Londres pour la Thaïlande. Où elle va semer une jolie pagaille, et j’aurais aimé en savoir à la fin un peu plus sur la suite de cette histoire-là. Mais la quête de ses origines l'amène encore plus loin, en Australie sur les traces de Kitty. Jeune femme écossaise qui a quitté son pays pour accompagner une dame, et qui fera finalement sa vie là-bas. Ce qui m'a ramenée à plusieurs autres romans lus récemment, comme la série des Cassandra, Le temps de l’amour, Lune de Tasmanie ou Les rives de la terre lointaine. Je ne m'y attendais pas dans cette série. D’autant qu'on suit d’encore plus près ici la vie et les croyances des Aborigènes.
Kitty est vraiment désespérante ! Par contre, quel plaisir de suivre CeCe à la découverte d'un grand peintre, Albert Namatjira, premier aborigène à avoir obtenu la citoyenneté australienne, et les mêmes droits que les blancs. Comme elle, je n'en avais jamais entendu parler. Puis de la voir découvrir peu à peu ce qu'était sa famille.

Cette série est pour moi un peu surprenante : chaque fois que je commence un tome, j'ai un peu de mal à m’enthousiasmer, je démarre lentement. Puis je me laisse prendre et je lis de plus en plus volontiers. Et avec le recul, je me dis que c'est passionnant cette façon de nous faire voyager dans un pays différent à chaque volume (voire plus) naviguer entre les époques, et (re)découvrir de célèbres personnages.

Extraits :

Comme je me tenais dans un temple, je parlai à Pa. Peut-être les églises et les temples s’apparentaient-ils à des lignes téléphoniques ou à des réseaux Internet, nous permettant de communiquer directement avec l’au-delà…

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Je songeai à la relativité des forces et des faiblesses, selon le lieu où l’on se trouvait.

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J’ai lu un livre, puis je suis allé me promener pour y réfléchir. Je me rends compte qu’aucun de ces ouvrages de développement personnel ne peut vraiment aider, parce qu’en fait on doit s’aider soi-même… Il n’existe pas de solution facile.

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« Il n’y a aucune honte à avoir. Je connais des personnes brillantes qui sont dyslexiques.

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Sa peau diaphane était à peine ridée, bien qu’il approchât de la cinquantaine. Toutes ses paroissiennes étaient folles de lui et étaient pendues à ses lèvres du début à la fin de ses sermons. Sans doute en train de rêver de faire avec lui tout ce qu’il les intimait justement à ne pas commettre, songeait Kitty.

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« Ce jour-là étant un jeudi, Ralph testa les capacités de ses filles en calcul mental entre deux bouchées. L’emploi du temps hebdomadaire était sacré : lundi, orthographe, mardi, capitales des pays du monde. Mercredi, il fallait donner les dates auxquelles rois et reines d’Angleterre étaient montés sur le trône, accompagnées d’une petite biographie de l’un d’entre eux concoctée par leur père. Vendredi était le jour le plus facile, puisqu’il s’agissait de traiter la monarchie écossaise et qu’il n’y avait plus eu beaucoup de rois et reines d’Écosse depuis l’union du pays à l’Angleterre. Le samedi, chacune des filles devait réciter un poème par cœur, et le dimanche Ralph jeûnait afin de se mettre en condition pour sa journée la plus chargée de la semaine et partait pour son église avant que sa famille ne soit réveillée. Kitty adorait le petit déjeuner dominical, si tranquille.

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Kitty patientait en repensant à un ouvrage qu’elle avait emprunté récemment : L’Origine des espèces de Charles Darwin, publié pour la première fois quarante ans plus tôt. Cela avait été pour elle une révélation qui l’avait poussée à remettre en cause sa foi et tous les enseignements que son père avait instillés.

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Les convives se réunirent bientôt à la salle à manger où les attendait un repas somptueux : oie rôtie, pommes de terre au four et même un haggis que Mrs McCrombie avait transporté avec elle depuis l’Écosse.

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Nous nous installâmes dans la véranda pour déguster le meilleur steak de toute ma vie, mais peut-être était-ce parce que j’étais affamée. Je me rendis compte que c’était la première fois que je partageais un repas avec un parent biologique : j’étais stupéfaite que la plupart des gens le fassent tous les jours sans même penser à leur chance.

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L’amour est à la fois le sentiment le plus égoïste et le plus désintéressé qui soit, Célaéno, et ses deux facettes ne peuvent être séparées. Le besoin de l’autre lutte constamment contre notre désir de le voir heureux. Ainsi, malheureusement, on ne peut rationaliser l’amour et personne n’échappe à son emprise, crois-moi.

Traduit de l'anglais (Irlande) par Marie-Axelle de la Rochefoucauld
Titre original : The Pearl Sister (2017)
Éditeur : Charleston 2020
Lu en version numérique
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