dimanche 13 septembre 2020

Mardy & Ozgo : Le monde d'en dessous - Marie Lenne-Fouquet

Si je vous dis que je me suis régalée avec ce Pépix, vous risquez de me répondre que je dis ça presque chaque fois. Ce n'est pas de ma faute s'ils sont tous excellents !!

Nous retrouvons ici toute la verve de Marie Lenne-Fouquet, qui avait déjà "sévi" dans Kidnapping confiture, dans un registre très différent mais avec des personnages tout aussi attachants.

Mardy, c’est le grand frère, toujours une idée d'avance, toujours en train de réfléchir.
Ozgo, c'est le petit frère, "un enfant différent", jamais sans son déguisement, mais ce n'est pas lui qui le choisit, c'est le déguisement qui le choisit !! Pas forcément adapté à l'activité du jour !
Petite, c'est la petite soeur, adorable, à l'âge où rien n’inquiète, ou pas grand chose. Mais quand ça l'inquiète, attention à la crise, si violente que tout le monde la guette et essaie de l'éviter.
Et puis il y a Benjamin, le chat... le seul qui ait un "prénom" classique ! 
Mais le chat a disparu. Et ce n'est pas le seul.
Décidément, c'est l’automne des disparitions de chats, après ma lecture de "Même les araignées ont une maman" dont je vous parlerai bientôt (il ne parait qu'en octobre).
Mais en cherchant le chat, c'est Petite qui disparaît ... dans un trou. Pas d'autre solution que de descendre la chercher. Et les voilà au royaume des ploozes, doux, dangereux, et ronronnant.
Il va falloir arracher Petite aux griffes d'un poireau (ah ah !) et pas uniquement.

Une histoire qui fait rire et frissonner, même en surface, entre le voisin Drôle de Type et la nounou qui semble cacher quelque chose.

J'ai beaucoup apprécié, en plus du plaisir de cette lecture de façon générale :
- un monde de fantasy extrêmement bien construit et cohérent, tel qu'on en trouve plus souvent dans les lectures ado ou young adult, mais rarement dans les romans pour enfants.
- Une fratrie attachante, très attachés les uns aux autres. Ils s’aiment, ils s'aident, ils gardent le bébé et s'en occupent volontiers, ça réchauffe le coeur.
- Du fantastique, mais des sujets qu'on transpose volontiers dans la vie de tous les jours, entraide, liberté ou dictature, amitié,...  et aussi les dégâts occasionnés par l'homme à la nature. De quoi faire réfléchir après avoir ri.

La fin semble appeler une suite ? J'en serais ravie. Même si le roman a une vraie fin et se suffit à lui-même. Mais je retrouverais volontiers ces personnages, et Madame Takeda m'intrigue !

Je ne suis pas fan des dessins des personnages, mais le reste des illustrations est hilarant, j'adore ces petits ploozes en noir comme en couleurs, je ne regarderais certainement plus une framboise du même oeil. On pourrait s'attarder longtemps à regarder certaines illustrations tant il y a de détails drôles à voir.
Et le poireau, le poireau ...
Comme j'accorde toujours beaucoup plus de temps au texte qu'aux illustrations, surtout en première lecture, je remercie l'autrice d’avoir attiré mon attention sur les fesses du poireau de la page 126... sans commentaires !

Illustré par Marie Morelle, j'avais déjà lu Catch, tournevis et lutins-robots, aux dessins tout aussi drôles et imaginatifs.

J'ai bien aimé ici les titres de chapitres, toujours un seul mot, bien descriptif. Chef-d'ouvre de concision !
On a aussi des phrases en caractères différents, notamment quand le poireau s'exprime fort !

Extraits :

... j'ai la chair de trouille !
- De poule, tu veux dire.
- Bah non : j'ai pas froid, j'ai peur.

***
- Récupérer Benjamin, libérer les chats qui ont une famille, délivrer les ploozes enfermés, renverser un régime totalitaire et mettre en place une démocratie.
- Super. Tu sais qu'on a maximum cinq heures ? Y a école, demain.
- Oui, je sais. Selon mes calculs, c'est jouable.
- Bon, alors allons-y.

***


Illustratrice : Marie Morelle

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